FAO au Burundi

Célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation, Edition 2018

Plantation des semences
17/10/2018

La protection des sols et l’agriculture résistante au changement climatique mis à l’honneur au Burundi

Le Burundi s’est joint au reste du monde pour célébrer la trente-neuvième Journée Mondiale de l’Alimentation ce 16 octobre 2018 sous le thème « Agir pour l’avenir : la faim zéro en 2030 c’est possible ». Organisée en commune Bwambarangwe, la cérémonie était rehaussée par le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Dr Deo Guide Rurema en compagnie du Représentant de la FAO au Burundi, M. Isaias Angue Obama, les autorités administratives de la province de Kirundo, les hauts cadres du pays et les représentants de différentes organisations y comprises celles à vocation agricole et d’élevage ainsi que la population locale.

Les participants à ladite cérémonie ont d’abord visité un agri-éleveur modèle qui s’attèle principalement à l’élevage des porcs en zone Mukenke.  Par la suite, les autorités se sont adjointes à la population de la colline Mugongo de la zone Kimeza pour planter différentes semences dont le maïs, le manioc, les espèces indigènes tels que l’igname, le topinambour communément appelé « inumpu » en kirundi, sur une vaste exploitation d’un des meilleurs agriculteurs de la localité.

 C’est enfin près de ce site que de grands messages ont été livrés par le Gouverneur de la province de Kirundo, le Représentant de la FAO au Burundi et le Ministre en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Environnement ayant représenté le Gouvernement du Burundi. Dans son mot d’accueil, le Gouverneur de Kirundo a décrit les différentes réalisations de la province en matière d’agri-élevage, et environnementale et a exprimé le besoin d’instauration de petites unités de transformation des récoltes.

 Le Représentant de la FAO au Burundi a, quant à lui,  rappelé que la mission de l’Organisation d’éradiquer la faim et toute forme de malnutrition fait partie des principaux Objectifs de Développement Durables (ODD) fixés par les dirigeants mondiaux.  Le pari reste grand car les souffrances liées à la faim dans le monde ont augmenté. « Selon les dernières estimations de la FAO, en 2017, 521 millions de personnes souffraient de la faim, soit 11% ou une personne sur dix de la population surtout rurale », a indiqué M. Angue Obama. Il a souligné que la célébration est une occasion de rappeler à la communauté internationale son engagement à éradiquer toute forme de malnutrition et à sensibiliser le public sur le fait qu’attendre l’objectif « faim zéro » est toujours possible dans les douze ans à venir. Comme pour illustrer cela, M. Obama a donné l’exemple du Brésil dont les souffrances liées à la faim sont passées de 10,6 pour cent à 2 ,5 pour cent de 2008 à 2010 grâce à de bonnes politiques et programmes de lutte contre la pauvreté et les impacts de la sècheresse.

 Au Burundi, les projets et programmes devront, selon M. Obama, refléter une opérationnalisation intelligente des documents stratégiques dont le Cadre de programmation Pays, une plateforme guidée par les aspirations et la vision nationale en matière de développement socioéconomique signé tous les quatre ans entre le Gouvernement et la FAO.

 Selon M. Obama, l’institution qu’il représente et le Gouvernement se sont engagés à mobiliser intensément les partenaires du secteur rural à contribuer à la promotion d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable et équitable. M. Obama s’est montré confiant : le Burundi parviendra à gagner le pari, car il regorge des potentialités physiques permettant d’intensifier la production agricole à travers l’utilisation des ressources en eau de manière durable et la maîtrise des techniques de production permettant de résister aux aléas climatiques et la dégradation des sols. M. Obama et le Ministre Rurema ont, par exemple, apprécié les réalisations de la population en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire par la pratique de l’irrigation en saison sèche dans la commune Giheta de la province Gitega (centre du Burundi). C’était le 9 octobre 2018, lors du lancement de la semaine dédiée à l’Alimentation.

  M. Obama a également souligné que la lutte contre la faim ne se limite pas à la lutte contre la sous-alimentation. Selon lui, Il s’agit aussi de fournir aux populations les nutriments dont ils ont besoin pour mener une vie saine. Il a suggéré l’inclusion de la nutrition dans les programmes scolaires, l’adoption des méthodes contre le gaspillage et les pertes alimentaires, ainsi que la promotion de la commercialisation et la consommation d’aliments frais et nutritifs cultivés localement.

 « Le Gouvernement projette que d’ici 2027, il y ait promotion de la protection et de la fertilisation des sols, l’accès aux intrants tels que les semences et les engrais à bas prix », a indiqué M. Déo Guide Rurema dans son discours de circonstance. A cet échéancier, il faudra, selon lui, avoir vulgarisé les plantes résistantes au changement climatique, l’élevage en stabulation, et fait en sorte que l’accès au crédit agricole soit une réalité. Le travail en associations et en coopératives fait également partie de cette vision.

 A noter enfin qu’au cours de cette cérémonie, des prix ont été octroyés aux Directeurs Provinciaux de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Environnement des provinces Ngozi, Gitega et Kayanza qui ont notamment excellé dans la promotion de bonnes pratiques dans l’agriculture résistante à la sècheresse via l’irrigation et dans la protection des sols. Trois meilleurs agri- éleveurs retenus dans trois communes de la province de Kirundo et les associations plus performantes sélectionnées dans toutes les provinces du pays ont également été primés. Les prix étaient composés des certificats d’honneur et une enveloppe.