FAO au Burundi

Le lait produit via le partenariat FAO-PAM-FIDA transforme la vie des bénéficiaires à Gitega

Des écoliers consommant du lait à Gitega
13/11/2018

Cela transparaît dans rapport d’une mission  conjointe  effectuée du 05 au 09 novembre 2018 dans la province de Gitega(centre du Burundi) et à laquelle ont participé le  PAM, le FIDA et la FAO. La mission a visité une chaîne de valeur laitière fonctionnant sur base de la participation et la collaboration de ces Agences onusiennes basées à Rome et du  secteur privé.

La mission a documenté les bonnes pratiques, les leçons apprises et les défis dans le contexte des premières activités conjointes. La mission visait notamment, dans le contexte de l'ensemble du programme de réforme de l'ONU, un partage d’expériences de ces Agences en partenariat, qui pourraient servir de modèle pour une collaboration plus large en termes de synergie pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) aux niveaux mondial, régional et national.

Une contribution synergique pour la promotion de la chaîne de valeur laitière

En essayant de comprendre le fonctionnement cette chaine, la mission a pu remarquer que la chaine commence par la production d’aliments bétail grâce à une unité de fabrication des aliments installée à Bugendana par la FAO à travers le projet TCP/BDI/3601 « Contribution à l’augmentation de la productivité animale à travers l’amélioration de l’alimentation du bétail auprès des ménages».

L’unité a été développée en réponse aux besoins des membres de la collectivité en matière d'alimentation animale. Les aliments concentrés sont utilisés pour améliorer la production du lait de vache. Les éleveurs sont satisfaits des aliments produits par cette unité car avec l’usage de ces aliments, ils ont vu la production laitière augmenter souvent au-delà du double.

C’est le FIDA qui a fourni  des vaches aux bénéficiaires dans le cadre de la vulgarisation  d’une approche dite « Chaîne de solidarité communautaire » à travers laquelle le veau issu de la vache reçue est octroyé à un autre bénéficiaire. C’est une approche solide de rentabilisation du capital investi par le bailleur.

Le secteur privé intervient depuis que le lait produit dans les ménages bénéficiaires est acheminé dans des centres locaux de collecte (coopératives d’agri éleveurs organisées par le FIDA). Au total, 40 familles y apportent du lait. Celui-ci est testé à l' arrivée grâce aux équipements appropriés et aux agents formés dans le secteur.

Ce lait est récupéré par une  laiterie moderne de Bujumbura, le Modern Dairy Burundi (MDB)  démarré en 2016. Elle utilise des machines modernes avec un personnel professionnel pour garantir un produit de qualité. Cette entreprise  a déjà identifié les activités futures qui renforceront la collaboration en cours. Ce sont notamment des campagnes de sensibilisation locales avec plus de 4 000 femmes sur l’importance de la valeur nutritive du lait.

Du lait qui subvient aux besoins des bénéficiaires et promeut la scolarisation

Il a été remarqué que la chaîne de valeur laitière a changé la vie des bénéficiaires grâce à la vente du lait mais aussi à la production agricole issue de l’intégration de l’agriculture à l’élevage. « Avant le projet, mes enfants n'étaient pas à l'école et maintenant ils y sont. Le projet a ramené la vie à notre famille. Ce projet me permet de subvenir aux besoins ménagers, à acheter les vêtements pour les membres de la famille, d'envoyer mes enfants à l'école et de m’acquitter des frais d’assurance et de dépenses médicales », a martelé Rénilde Buhembe, agri-éleveuse de Gitega

Les bénéficiaires ont également, grâce aux recettes issues de la vente du lait, augmenté les revenus et amélioré leurs moyens de subsistance.

Dans une rencontre d’évaluation de la mission, il a été souligné que  la collaboration et l’engagement soutenu des trois  Agences constituent la clé du développement du secteur et de l’amélioration des moyens d’existence des populations bénéficiaires de leurs interventions.

D’après les agents du PAM et les responsables scolaires le lait fourni aux écoles a augmenté la fréquentation scolaire, diversifie la consommation alimentaire l'amélioration de l'apport nutritionnel et du comportement de consommation. Lors de la mission une séance de distribution et de consommation du lait issu de la chaîne laitière a été organisée dans une des écoles de Gitega.

La mission a également estimé qu’un plaidoyer massu  pour atteindre plus d’écoles et d’enfants pourrait aider à lutter contre la malnutrition des jeunes en âges de scolarisation.  Il pourrait , dans une certaine mesure, garantir un marché de lait et, par ricochet,  susciter la production de grandes quantités de lait au niveau des bénéficiaires

Besoin d’exporter l’approche pour lutter contre la malnutrition

De l’évaluation, des meilleurs pratiques à vulgariser,  il a été noté qu’il y a une possibilité de redimensionner et d'étendre ce projet dans d'autres pays où la malnutrition chronique est répandue. L'exemple de la chaîne de valeur laitière visitée a également le potentiel d'inclure d'autres partenaires tels que l'UNICEF, le FNUAP et le secteur privé pouvant agir comme acteurs clés dans la chaîne de valeur laitière.

 La mission a été organisée dans le cadre des  engagements prises en 2016 par les trois agences et dans le souci de tirer des leçons sur base des défis observés.