Travaux HIMO sur la colline Ruheha, zone Nyagisovu en commune Busoni (province de Kirundo)

Au cours de la période qui s’est étendue d’octobre 2018 à janvier 2019, le projet « Appui élargi à l’amélioration des capacités de résilience des populations vulnérables les plus affectées par les effets de la crise multifactorielle au Burundi » (PRO-ACT2) financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la FAO a organisé les travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO). Ces travaux ont touché toute la zone de couverture du projet, en l’occurrence les communes Busoni et Bugabira de la province de Kirundo, Mwakiro et Butihinda de la province de Muyinga, Buhiga et Bugenyuzi de la province de Karuzi, Bukemba et Giharo de la  province de Rutana ainsi que les communes Kayogoro et Nyanza-Lac de la province de Makamba. Les activités HIMO ont été organisées par le projet en vue de permettre à ses bénéficiaires (familles membres des OP et des ménages individuels) de disposer des moyens financiers pour compléter le processus d’intégration économique au sein des Village Savings and Loans Associations ou Association Villageoise d’Epargne et Crédit – AVEC en français (VSLA).

Les travaux HIMO organisées dans le cadre du PRO-ACT 2 ont été identifiés en tenant compte des priorités de chaque communauté. Ils ont été tirés des Plans Communaux de Développement Communautaire (PCDC) ou identifiés de manière participative avec les autorités communales.  

Les participants à ces travaux ne tarissent pas d’éloges pour cette composante du projet. « Avant la réhabilitation de cette piste et ce pont, seuls les piétons y passaient ; actuellement, elle nous aide à écouler le produit de la récolte vers le marché et évacuer les malades, car accessible aux véhicules », a indiqué Salvator Niyungeko, membre de l’OP (organisation de Producteur) Dufashanye. Avec l’appui de 20 personnes vulnérables, cette OP a réhabilité une piste de 7 km, reliant les localités de Kiramvya à Kibonobono, en zone Muzye de la commune Giharo (province de Rutana).

Signalons que le montant total alloué aux activités HIMO pour cette période est de 977 822 500 francs burundais. Chaque participant aux travaux HIMO perçoit l’équivalent de 210 000fbu (plus ou moins 100 Euros) pour les soixante-dix jours de prestation prévus, soit 3 000fbu par jour. Pour ceux qui sont membres des OP, la moitié de ce montant leur permet d’accroître leur capital au sein des VSLA et l’autre moitié sert à satisfaire les besoins quotidiens. « L’argent issu des HIMO m’a permis de payer les frais de scolarité de mes enfants et notre ménage se porte mieux », a affirmé Bibiane Ngendakumana de l’OP Turwanye Inzara de la colline Kibongera, en commune Mwakiro (province de Muyinga). Elle a participé à la réhabilitation d’une piste de 11 km reliant les localités de Taba à Nyaruhengeri.

Signalons également qu’en plus des HIMO réalisées pour cette période, plusieurs autres activités étaient en cours pour cette période. Il s’agit notamment de celles en rapport avec l’application des leçons apprises à travers l’approche Champs Ecoles Paysans (CEP) durant la saison 2019 A, la poursuite des activités d’épargne, crédit et investissement dans le cadre de l’approche VSLA (pour la plupart, la répartition du capital entre membres s’approche). Ces activités portent également sur  celles en rapport avec les Clubs d’Ecoute Communautaires (CEC) centrées surtout sur les thématiques sociales (bonne gestion du produit de la récolte, sensibilisation pour une participation active des femmes aux activités associatives etc).  Aussi, les jeunes lauréats des écoles secondaires et universitaires, sans emplois qui viennent d’être appuyés en équipements (moulins et décortiqueuses principalement) de transformation de produits agricoles par le PRO ACT 2 retrouvent l’espoir. Avec l’accompagnement de Burundi Business Incubator (BBIN) qui est un incubateur d’entreprises au Burundi, ils comptent sur ces équipements pour se lancer dans les activités de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles.   

Rappelons enfin que le PRO-ACT2 mis en œuvre par le Bureau de la FAO au Burundi pour une durée de 3 ans (2017-2019) vient en complément au PRO-ACT1 également financé par l’Union Européenne. Ces deux projets ont porté  le volume d’assistance déployée à 30 000 ménages vulnérables et 400 jeunes diplômés sans emplois. Ils interviennent dans les provinces de Kirundo (Busoni et Bugabira), Muyinga (Mwakiro et Butihinda), Karuzi (Buhiga et Bugenyuzi), Rutana (Bukemba et Giharo) et Makamba (Kayogoro et Nyanza Lac). Ces communes ont été ciblées sur base de combinaison de résultats IPC critiques, d’indicateurs de malnutrition inquiétants et de taux de migration parmi les plus intenses.