FAO au Burundi

La FAO au Burundi octroie des semences pour la mise en place de la Saison culturale 2019B dans huit provinces du pays

Bénéficiaires qui rentrent chez eux après avoir achété des intrants lors des foires
08/04/2019

Cet appui a été donné du 18 Février au 1er Mars 2019 à travers des foires aux semences organisées dans le cadre de quatre  projets  de la FAO, en l’occurrence, les projets Appui à l’amélioration des capacités de résilience des populations vulnérables les plus affectées par les effets de la crise multifactorielle au Burundi»(PRO-ACT1(OSRO/BDI/502/EC ) et  «Appui élargie à l’amélioration des capacités de résilience des populations vulnérables les plus affectées par les effets de la crise multifactorielle au Burundi(PRO-ACT 2(OSRO/BDI/605/EC) ; le projet « Consolidation de la paix à travers la réintégration durable au Burundi : Renforcement de la protection, la résilience et la cohésion sociale au niveau communautaire dans les zones de grand retour des rapatriés »( UNJP/BDI/043/PBF  )  et  le projet « Assistance d’urgence en intrants agricoles essentielles aux ménages vulnérables identifiés».( OSRO/BDI/803) L’assistance consistait en la mise à disposition des intrants agricoles dans les ménages vulnérables pour la mise en place de la deuxième saison agricole 2019B.

 « Les provinces bénéficiaires de l’assistance de la FAO étaient Kirundo, Muyinga, Karuzi, Ruyigi, Rutana, Makamba et Rumonge, Bujumbura rural où 20.372 ménages ont été servis à travers les foires aux semences et autres intrants avec une proportion moyenne au niveau des provinces de 49% de femmes et 51 % d’hommes », souligné Mr Angue Obama.

« Ces foires ont permis à chaque famille bénéficiaire de choisir la variété et la quantité de semences dont elle a le plus besoin.  A travers ces fores, les ménages ont pu bénéficier des semences de haute qualité, vu que celles amenées aux foires avaient un pouvoir germinatif de plus de 80%. Ces foires ont également permis l’introduction du cash dans l’économie locale et l’amélioration de la cohésion sociale entre acheteurs et vendeurs, à côté de la stimulation du système de production des semences locales de qualité, la relance de la production vivrière de base, l’amélioration de la situation nutritionnelle dont l’accès aux intrants », a ajouté le Représentant de la FAO au Burundi.

Dans le cadre des projets PRO-ACT 1 et 2, ces foires vont dans la droite ligne de leur objectif global qui est de « Contribuer à la réintégration socio-économique des populations vulnérables affectées par la crise multifactorielle à travers l’amélioration durable de la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence ».

L’assistance s’aligne aussi à l’objectif du PBF qui consiste en l’appui au Gouvernement du Burundi et les communautés locales à faire face aux principaux obstacles à la réintégration durable des rapatriés en matière de protection socioéconomique notamment par le renforcement de la résilience au sein des principales zones de retour au Burundi et pour garantir la paix et la cohésion sociale. Dans le cadre de ce projet, l’intervention a pu cibler 3000 ménages, de la province Muyinga.

En ligne avec son objectif qui est de contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales touchées par les perturbations climatiques récentes ainsi que les ménages rapatriés et les retournés dans le but de reconstruire leurs actifs par le biais d'un soutien immédiat à la reprise des activités agricoles, le projet OSRO/BDI/803/CHA, a ciblé 7000 ménages lors de ces foires. Dans le cadre du PRO-ACT 1, les foires aux semences ont été organisées en faveur de 1000 ménages par commune au cours de la saison 2019 B.

Dans le cadre du PRO-ACT 2, ce sont les familles individuelles qui n’ont pas reçu les semences produites par les Organisations de Producteurs (OP) qui ont participé à ces foires. Les bénéficiaires des deux projets résidant dans la même commune ont participé dans les mêmes foires. « Chaque famille bénéficiaire des foires ne recevait pas directement des semences, mais des coupons (vouchers) qui ont été échangés contre des semences lors de ces foires. », a poursuivi le Représentant de la FAO.

Des préalables à l’organisation de ces foires.

 Selon M. Obama, afin de susciter une participation optimale à ces foires, le public des localités concernées a été informé à travers les églises et l’affichage dans les collines concernées. Il a été mené une Identification et une validation des listes des bénéficiaires, l’inscription des vendeurs et la précision de la catégorie de la variété de semences qu’ils allaient à offrir.  Le pouvoir germinatif a également été testé en collaboration avec les BPEAE. Cela facilité la sélection des candidats-vendeurs de semences. Ceux-ci ont par après été sensibilisés sur la conduite des foires. Pour recevoir les semences, il fallait répondre à une série de critères principaux, notamment le fait d’appartenir aux ménages rapatriés et à la catégorie des personnes déplacées. « Le kit moyen par ménage était de deux houes, de 20 à 25 kilos de semences de haricot, de 7 à 10 kilos de semences de maïs et 1000 cordes de patate douce. Quant aux semences maraîchères chaque ménage recevait 20 grammes par ménage », a souligné M. Angue Obama.

Déroulement des foires et appréciation des bénéficiaires

 Après l’installation des marchés, il y a, chaque fois, eu analyse des semences amenées par les vendeurs pour s’assurer que la qualité des stocks visités était celle qui est présentée à foire. « Après l’installation des vendeurs dans les stands, il y a eu pesage des quantités amenées et enregistrement de ces vendeurs sur des fiches spécifiques. Les bénéficiaires ont, à leur tour été, sensibilisés. », a indiqué le Représentant de la FAO, ajoutant qu’un rappel des normes de fonctionnement de la foire a chaque fois été fait aux vendeurs. Avant réception des coupons, l’ appel et l’enregistrement des bénéficiaires étaient réalisés.

 Lors de la vente des semences, des agents d’appui temporaires sont recrutés et formés sur les principes de la foire pour assurer un suivi de ces marchés spéciaux.  Les bénéficiaires eux-mêmes ont eu l’opportunité d’évaluer comment ils ont trouvé ces foires. La clôture journalière d’un marché est conditionnée par le payement des vendeurs par la Banque ainsi que l’évaluation globale de la journée.

 « Sans cet appui, je n’aurais pas eu de semences car je suis une personne vulnérable. Je remercie beaucoup la FAO pour cet appui qui arrive au bon moment », a déclaré Rwasa Libérate de la colline Gasenyi, en commune Giteranyi de la province de Muyinga.

« Ma famille avait complètement perdu la récolte de la saison 2018B suite aux inondations qui avaient même emportées notre maison, nous obligeant de nous retrouver dans un camp des déplacés comme la plupart des agriculteurs de notre colline. Je ne vais pas céder au découragement malgré les conditions climatiques devenues sévères ces derniers temps. Comme je viens d’avoir la chance d’obtenir cette assistance, je vais directement semer », a indiqué Vénérande Ntahonziriye, agé de 51 ans et ayant sept personnes à charge dans la commune Rumonge au site de déplacés de Mayengo.  Pour elle, la reprise des activités agricoles avec le retour des pluies ainsi que l’octroi des semences par la FAO constituent une raison d’espoir et une source de vie et de joie pour cette femme.

De son côté, Minani Marthe de la colline Kibonde, en commune Busoni (province de Kirundo) a affirmé que   faute d’avoir de semences, elle était habituée à travailler dans les champs des autres pour avoir de quoi s’acheter ses semences. Elle a ajouté que grâce à cet appui, elle va procéder au semi dans les délais.

 Les bénéficiaires ont a apprécié le fait que le haricot, en tant que culture la principale de la saison B, a été distribué au bon moment. Ils ont aussi indiqué que les autres types d’intrants étaient de bonne qualité.

Soulignons que ces foires ont été organisées avec l’appui des partenaires financiers de ces projets entre autres l’Union Européenne, le Fonds de Consolidation de la paix et le fonds CERF.