FAO au Burundi

Avec l’appui de la FAO, des terres restaurées à travers l’aménagement intégré des bassins versants en province Mwaro

Vues partielles des situations de la dégradation et de restauration deux ans après l’implantation du projet sur la colline Magamba
06/06/2019

Un Burundi vert, qui nourrit des communautés rurales heureuses telle était l’ambition du projet de Gestion transfrontalière des agroésystèmes du Bassin de la Kagera ) financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et exécuté par la FAO dans les quatre pays partageant le bassin de la Kagera à savoir : le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.  Le projet a réellement été  transformationnel eu égard à son  approche éco-systémique intégrée de gestion des ressources en terres du bassin de la Kagera.

Une carte mettant en exergue le degré de dégradation des terres a été dressée et a servi dans le ciblage des sites d’intervention du projet. A côté du degré de dégradation des terres, l’accessibilité et la visibilité ont également été prises en compte dans cette opération. Ainsi, le choix du bassin versant de Magamba de la commune Nyabihanga en 2011 est le résultat des critères ci-haut cités.

 « Ce bassin versant était très dégradé suite à l’érosion hydrique consécutive à une forte déforestation entraînant, par voie de conséquence une perte de fertilité des terres, des inondations dans les bas-fonds de la rivière Kayokwe. Avant les travaux de conservation des eaux et sols, ce bassin versant était très dégradé et personne ne pouvait oser venir y cultiver quoi que ce soit car le sol était infertile », a témoigné Eric,Nzeyimana natif de la colline Magamba.

De bons résultats et clé de la réussite

Un des principaux points d’entrée de la réussite du projet est que la communauté du  bassin versant   de la Kagera est organisée en Champs Ecole des Producteurs.

Mis en œuvre dans quatre provinces des plateaux centraux à savoir Muramvya, Gitega, Mwaro et Karusi ainsi que la province de Kirundo se trouvant dans la dépression de l’Est (caractérisée par une sécheresse récurrente), le projet a significativement amélioré la situation environnementale et de sécurité alimentaire des zones bénéficiaires. « La gestion des terres du bassin de la Kagera a été menée principalement à travers la remise en état des terres dégradées, la fixation du carbone,  l’ adaptation et atténuation du changement climatique, la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité agricole et l’amélioration de la production agricole conduisant ainsi à la protection des eaux internationales et à l’amélioration des moyens d’existence des populations rurales », a indiqué M. Salvator Ndabirorere,  Responsable du Projet.

Pour faire face à la situation de dégradation, le projet de Gestion transfrontalière des agroécosystèmes du bassin de la rivière Kagera, avant les interventions physiques sur terrain, a mené la conscientisation des communautés du bassin versant sur la problématique de la dégradation de leur paysage et les conséquences qui vont en découler si rien n’est fait dans l’immédiat. Après une analyse critique de la dégradation des ressources naturelles de leur paysage (eaux, sols et forêts), les communautés ont dégagé des interventions à court, moyen et long terme pour remédier la situation. Un comité bassin versant a été élu par leurs pairs pour assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d’action pluriannuel élaboré par la communauté. 

Le projet a contribué à l’opérationnalisation de ce plan d’action à travers des interventions physiques. Celles-ci englobent la  mise en place des dispositifs anti-érosifs de ceinture sur le sommet de la colline pour freiner le vitesse de ruissellement, le reboisement systématique du sommet de la colline en vue d’augmenter la couverture végétale, des dispositifs anti-érosifs couplés des haies mixtes (herbes et arbustes fourragers) ont été mis en place sur les versants réservés aux cultures, l’installation  des bananiers en amont des courbes de niveau pour valoriser l’eau de pluie retenue par ces dispositifs en vue de l’augmentation  de la productivité. Des arbres agroforestiers à usages multiples ont également été plantés dans ce bassin versant.  Des intrants constitués des engrais minéraux et des semences améliorées ont été apportés dans ce bassin versant pour augmenter la productivité et la production agricole.

Après l’intervention de la FAO, la colline Magamba a une autre image  car regorgeant des verdoyantes cultures et un dispositif de protection environnementale.

«  Cette colline montre un changement total, deux années après  son aménagement. La stérilité du sol a cédé à des cultures verdoyantes issues des pratiques agricoles modernes soucieuses de la protection environnementale. La nouvelle situation créée par le projet nous redonne espoir » , a souligné Ntahobankura Anastasie, cultivatrice de la colline Magamba aménagée.

Rappelons que ce projet régional a été mis en œuvre pour une durée de 4,5 ans et pour un montant de 6,37 Million de dollars américains.