FAO au Burundi

La protection de l’environnement au cœur des activités du projet GEF de la FAO

Lutte antiérosive sur la colline Gitaramuka en Commune Nyabihanga
02/10/2019

 En une seule année de mise en œuvre du projet « Support for sustainable food production and enchantement of food security and climate résilience in Burundi's highlands »(GCP/BDI/040/GFF) financé par le Global Environment Fund (GEF) et exécuté par la FAO, les membres des Champs Ecole de Producteurs (CEP) ont accompli beaucoup de réalisations en matière de protection environnementale. Grâce à la formation dans ce secteur, les membres de ces organisations affirment commencer à devenir des « experts » dans ce domaine.

Auparavant, les habitants de la zone d’intervention ignoraient l’importance des ressources environnementales.  « Je ne savais pas que les arbres avaient beaucoup d’importance. Maintenant, je sais qu’un arbre contribue à la protection de l’environnement », a indiqué, Nizigiyimana Godelieve, Présidente du CEP Terimbereburundi  ,  de la colline Iteka,  en commune Nyabihangaprovince de Mwaro.

Les capacités renforcées, tremplin de la protection de l’environnement

 Grâce à la formation dispensée par la FAO, les bénéficiaires de ce projet ont appris à protéger l’environnement, notamment à travers la lutte anti-érosive par la plantation des herbes fixatrices sur les courbes de niveau et des arbres y compris ceux des espèces autochtones à travers le processus dit embocagement. Actuellement, ils ne cherchent plus les plants d’arbres ailleurs. « Nous avons appris comment aménager des pépinières et le suivi de ces dernières. Les connaissances que nous avons obtenues nous ont permis de connaître les étapes d’obtention d’un plant d’arbre adéquat. Nous avons commencé à installer 56 437 plants de  Grevillea , leucena calliandra et eucalyptus. Nous avons aussi appris et maîtrisons la lutte antiérosive, ce qui nous a permis de tracer 32460 m de courbes de niveau sur lesquelles nous avons mis des herbes fixatrices », a souligné Nizigiyimana Godeliève.

Les bénéficiaires du projet GEF affirment que dans le temps passé, ils n’étaient pas actifs dans le traçage des courbes de niveaux pour la protection du sol. « Grâce aux formations dispensées par le projet,  nous sommes déjà sensibilisés et participons massivement à cette initiative. Nous avons tracé 12541 mètres de courbes de niveau et avons installé 16617 plantes fixatrices sur cette distance », souligne Mme Irakoze Sophie, Présidente du CEP Tujehamwe de la colline Kibenga-Migende en zone Muyebe. Ce CEP compte bientôt installer 20 000 plants d’eucalyptus et 15 000 plants de calliandra en plus du traçage de 15.000 mètres de courbes de niveau.

 

Les CEP encadrés par le projet s’attellent à la protection des ressources en eau. A ce sujet, le CEP Kerebuka de la colline et zone Muyebe de la commune Kayokwe  dans la province Mwaro a planté des bambous sur les berges de la rivière Ruvubu à travers l’appui de la FAO en collaboration avec l’Office Burundais pour  la Protection de l’Environnement(OBPE). Ce même CEP, s’attèle à la protection du bassin versant surplombant cette rivière par le traçage des courbes de niveau et la plantation des herbes fixatrices.

Initialement très aride et caractérisée par de fortes pentes et beaucoup de dénivellations, la colline de Gitaramuka de la commune Nyabihanga, a commencé à changer d’apparence grâce au courage du CEP Komezibikorwa de la commune Nyabihanga qui est en train d’y tracer de profondes courbes de niveau. Le CEP envisage y planter également des arbres agroforestiers. 

Les bénéficiaires de la province Muramvya s’apprêtent à  poursuivre la plantation d’arbres à planter et protéger ceux déjà existantes pour la conservation de l’énergie bois. « Beaucoup d’entre nous avons planté des arbres et les herbes fourragères sur les courbes de niveau ainsi que sur les bordures des parcelles. Nous avons adopté les foyers améliorés pour protéger nos forêts. Plus les ménages se multiplient, plus les foyers traditionnels pour cuisson augmentent et l’environnement en souffre », a indiqué Mme Hakizimana Elizabeth, Présidente  du CEP  Dukingirisiyacu  de la Colline Kibogoye dans la commune et province Muramvya. Elle a précisé que les arbres protègent non seulement l’environnement mais aussi constituent une source importante de génération des revenus. Pour ce CEP, les herbes installées sur les courbes de niveau constituent du bon fourrage pour son élevage. Après avoir récolté son vaste et très prosper  champ de blé installé sur une grande montagne, ce CEP compte y installer un dispositif anti-érosif.  

Les bénéficiaires se sentent désormais rassurés et confiants de l’impact positif des nouvelles méthodes de protection de l’environnement. « J’ai déjà fait tracer les courbes de niveau et j’y ai planté des herbes fixatrices et les arbres dans le cadre de l’ambocagement. Même s’il pleut beaucoup, je sais que mon sol ne sera pas érodé » a souligné Mme Jacqueline Hakizimana, président du CEP Girumwete, Gisuru en commune Giheta dans la province Gitega.

Afin de protéger les ressources forestières, les CEP adoptent des alternatives à la consommation abusive du bois. « Nous avons adopté les foyers améliorés pour protéger nos forêts et l’environnement, car plus les ménages se multiplient, plus les foyers traditionnels pour cuisson augmentent et l’environnement en souffre. Nous sommes en train d’y travailler beaucoup », a indiqué Mme Hakizimana Elizabeth la présidente du CEP  Dukingirisiyacu  à Muramvya. A noter que lors de la formation en matière de production agricole, les bénéficiaires ont appris que le manque de tuteurs est compensé par l’utilisation des cordes qui permettent l’utilisation très réduite des arbres. « Au lieu d’utiliser 24 tuteurs, l’on en utilise seulement 4.  Les cordes ne sont pas achetées car prélevées dans les buissons gratuitement. Cet usage de cordes est venu contribuer à la protection de l’environnement », a souligné M. Richard Mbonyingingo, facilitateur des CEP en commune Nyabihanga.

Les CEP appuyés par le projet sont déterminés à faire progresser significativement l’activité de protection de l’environnement. « Nous entendons augmenter le nombre de courbes de niveau au moins trois fois. Nous ferons tout pour que toute notre colline soit couverte d’arbres », a souligné Mme Nizigiyimana Godelieve, Présidente du CEP Terimbereburundi de la colline Iteka, Zone Kibungere, commune Nyabihanga en province Mwaro.

Au moment où les sachets ne seront plus disponibles (puisqu’ils sont frappés de mesure d’interdiction) certains CEP pensent déjà aux alternatives. « En l’absence de sachets, nous allons utiliser les feuilles sèches des bananiers dans la production des tubes pour pépinières. Il n’est pas bon de continuer à compter sur le matériel importé, plutôt sur  matériel local ”, a indiqué Mme Judith Nkurikiye du CEP Terimbereburundi.

Promouvoir l’hygiène pour une bonne santé environnementale

Les membres des CEP adhèrent aux principesd’hygiène. Afin d’assurer la sécurité sanitaire et alimentaire au sein des ménages, les membres des CEP ont installé de simples dispositifs dits « honyorukarabe » or « tippy tap » fabriqués sur base d’un piquet fourchu d’une corde et d’un bâtonnet. Ces outils sont utilisés dans le cadre de la vulgarisation des bonnes pratiques d’hygiène à travers le lavage des mains, notamment au retour des latrines. Beaucoup de ménages ont également installé « Agasenge », une sorte d’étalage où sont placs les ustensiles de cuisine après leur lessive. « J’ai installé « agasenge » pour l’hygiène de nos ustensiles de cuisine. J’ai aussi installé ‘honyorukarabe’ pour la propreté des mains et la protection de tous les autres membres de la famille contre les maladies » a souligné Mme Eliane Nahindabiye du CEP Girumwete de Gisuru en zone et commune Giheta.

Soulignons enfin que le projet GEF de la FAO se focalise dans ses interventions sur la sécurité alimentaire, le changement climatique, la biodiversité et la dégradation des terres.