FAO au Burundi

Des marques indélébiles du projet de résilience PRRCRSAN au sein de la communauté

Champ d’un multiplicateur de semences certifiées de haricot à Mishiha
05/01/2022

Le projet multi acteurs « Renforcement de la Résilience des Communautés Rurales pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PRRCRSAN) » coordonné par la FAO dans le cadre du Consortium des agences des Nations Unies du programme de résilience TUBEHONEZA a déjà produit un impact éloquent au sein des communautés bénéficiaires avant la fin effective de ses activités. Financé par l’Union Européenne, ce projet est mis en œuvre dans les provinces de Ruyigi, Cankuzo et Bubanza par la FAO, l’UNICEF, le FNUAP et le PAM sur base de l’approche « Caisse de résilience » à travers ses trois piliers : technique, financier et social.

Une production agricole qui parle d’elle-même

Le projet a appuyé la production agricole à travers la mise à disposition des semences de base et certifiées aux multiplicateurs des semences. Ainsi, pour les Saisons 2021 A et 2021B, le projet a permis la production de plus de 80 tonnes de semences de haricot bio fortifiées sur une superficie de près de 110 hectares. De plus, pour la première Saison culturale 2021 A, 75 tonnes de semences de maïs améliorées ont été produites sur une superficie de 86 hectares.

Au niveau de l’appui apporté aux ménages vulnérables, le projet a, en saison 2021A, permis une production de plus de 500 tonnes de maïs, près de 450 tonnes de haricots et 800 tonnes de patates douce à chaire orange. Pour les ménages rapatriés, en saison 2021 B, près de 70 tonnes de haricot ont été produites. Des rations de protection de semences équivalant à près de 550 millions de Fbu ont été octroyées à 12 mille bénéficiaires des foires aux semences pendant les saisons 2021A et 2022A par le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

Des capacités financières des ménages renforcés à travers l’épargne/crédit et les travaux HIMO

Au cours de la mise en œuvre du projet, 180 Associations Villageoises d’Epargne et Crédit (AVEC) ont été impliquées dans un processus d’épargne et crédit. Au total, environ 350 millions de francs burundais ont été épargnés et plus de 300 millions de francs ont été octroyés comme crédit.

Dans le cadre des travaux de Haute intensité de main d’œuvre (HIMO), le projet a permis la réhabilitation de près de 50 pistes étendues sur environ 670 kilomètres. Des courbes de niveau étalés sur une superficie de près de 1050 hectares ont été également tracés. Avec le payement des frais pour tous ces travaux, le projet a favorisé l’injection de près de 2 milliards de francs burundais dans la communauté.

Un projet qui appuie la résolution des conflits sociaux

Le projet a aussi contribué à la préservation du tissu social grâce à la participation de toutes les parties prenantes. En effet, plus de 16 700 personnes dont environ 60% de femmes ont bénéficié des informations sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles et celles basées sur le genre (VSBG). Plus de 7 mille personnes bénéficiaires dont près de 90 % des personnes hôtes et 10 % des personnes déplacées et des retournés ont participé aux activités d'échange communautaires sur la résolution pacifique des conflits intra et intercommunautaires.  Ainsi, plus de 2 mille conflits ont été enregistrés et analysés par les structures de médiation communautaires. Près de 90% de ces conflits ont été   résolus. 

Des alternatives pour la durabilité des acquis du projet

Lors d’un atelier de coordination des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet (agences onusiennes et partenaires de mise en œuvre (PMO)) organisé le mercredi 15 décembre 2021, il a été souligné la nécessité d’organiser une formation des multiplicateurs de semences et un recyclage des facilitateurs des groupements CEP/AVEC. Les Groupements CEP et les Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits ont besoin d’ouvrir des comptes dans des institutions de microfinance pour la sécurisation de leurs épargnes. Une sensibilisation des membres des groupements CEP s’est avérée nécessaire pour qu’ils puissent se mettre ensemble afin d’exploiter de vastes étendues - champs de rayonnement - pour plus de productivité et de visibilité. En vue de la protection des champs agricoles en l’occurrence les champs de maïs, une des cultures prioritaires du Gouvernement, il est envisagé une lutte acharné contre la chenille légionnaire d’Automne en privilégiant la lutte mécanique.

Afin de rendre durables les courbes de niveaux tracées à travers les travaux HIMO, des herbes fixatrices ont été installées sur ces dispositifs antiérosifs au courant du mois de décembre dernier.