FAO au Burundi

Les greniers féminins de soudure : Un levier de la résilience des communautés rurales

Les femmes bénéficiaires de GFS
05/02/2022

Construits par la FAO dans le cadre du projet « Renforcement de la Résilience des Communautés Rurales pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » avec un financement de l’Union Européenne, douze Greniers Féminins de Soudures (GFS) réjouissent les cœurs des bénéficiaires. Ces derniers saluent la synergie et la collaboration des agences membres du consortium onusien en l’occurrence la FAO, le PAM, l’UNICEF et le FNUAP dans la mise en œuvre de ce projet.

L’approvisionnement des bénéficiaires en vivres via les GFS comme avance alimentaire en période de soudure à rembourser au moment de la récolte, suscite des témoignages de satisfaction. Ils sont assurés que cet appui écarte la menace de récolter leurs champs avant terme.

Appui en vivres comme solution miracle.

Des femmes vulnérables bénéficiaires qualifient l’approche GFS d’alternative à la carence de nourriture pendant la période de soudure en attente de la prochaine récolte. Elles se réjouissent d’avoir bénéficié des vivres leur permettant de survivre avant les prochaines récoltes.

« Je me sens heureuse d’avoir bénéficié un appui de haricot et du maïs au moment où j’en avais tellement besoin pour nourrir ma famille. Avant, je me demandais comment j’allais trouver de la nourriture après le semis. Je sais que ces denrées alimentaires nous sont données pour que nous ayons de quoi manger sans faire recours à nos champs avant la période de récolte. Si le ciel est bon et que je récolte, je rembourserai au GFS la quantité qu’il m’a avancée », indique Mme Immaculée Nyawenda de la Colline Ruhuni en commune Gisuru dans la province de Ruyigi.

Mme Illuminée Mpozamarira, une des gestionnaires d’un GFS de la zone Nyabitare en commune Gisuru de la province Ruyigi a autant de reconnaissance que   Mme Immaculée Nyawenda : « Nous exprimons notre gratitude envers la FAO, le PAM, l’UNFPA et l’UNICEF du consortium UN pour nous avoir octroyé des aliments tout juste après le semis. Les membres de notre groupement ont tous reçu des vivres. Plus particulièrement, nous remercions la FAO pour avoir construit les GFS pour nous et le PAM qui les a utilisés pour nous fournir des vivres », souligne-t-elle.

Autre commune, même témoignage ! Mme Violetta Nikwibimpaye, Chef du GFS de la colline Kibimba, zone Mugera en commune Mishiha de la province Cankuzo renchérie : « Que Dieu bénisse la FAO, le PAM, l’UNICEF et le FNUAP pour avoir volé au secours des femmes vulnérables et de leurs familles. Les vivres ont été distribués au bon moment car les stocks familiaux étaient déjà épuisés suite au semis. Dieu merci, nous avons obtenu ce qu’il faut manger en attendant la récolte. Nous allons en consommer lentement », indique-t-elle.

Les GFS, garantie contre la vente sur pied des champs en pleine croissance

Les femmes bénéficiaires des GFS sont rassurées que rien ne va les empêcher d’aller jusqu’à la récolte si le climat reste favorable. Les aliments reçus constituent une solution pour éviter la vente précoce de leurs cultures et récoltes.

 « Je suis venue contracter un emprunt de maïs pour nourrir ma famille en cette période d’après le semis.  Ces aliments vont permettre à ma famille de ne pas contracter des dettes et de ne pas vendre sur pied mes cultures. Moi et ma famille, nous allons gérer minutieusement ces 50 kg de maïs que je viens d’obtenir », a souligné Mme Nzohabonimana Oliva, membre d’un GFS de la Commune Mishiha dans la province de Cankuzo.

Habituellement, avant la récupération des aliments fournis par le projet, les gestionnaires des GFS rappellent aux bénéficiaires que le remboursement en nature est une condition pour garantir la durabilité du fonctionnement de ces greniers. Les vivres ainsi reçus aident les bénéficiaires à protéger les cultures et ainsi éviter la vente prématurée des récoltes « umugwazo », du bétail ou d’autres propriétés.

Mme Annonciate Nsabimama, une des leaders du GFS de la colline Ruhuni dans la province Ruyigi dit que les besoins varient selon les individus. « Certains ont besoin, soit du haricot, soit du maïs ou les deux. Cependant, pour 10 kilos octroyés à un membre du GFS, celui-ci remboursera la même quantité plus 2 kilos, soit 20% d’intérêt. Nous allons faire un suivi rapproché pour que toutes les femmes qui ont reçus ces aliments puissent rembourser avec le taux exigé », aura-t-elle précisé.

Une marge bénéficiaire utile pour les GFS

Mme Violetta Nikwibimpaye Chef du GFS de la colline Kibimba, zone Mugera en commune Mishiha de la province Cankuzo indique que les 20 pourcent d’intérêt serviront dans la pérennisation du fonctionnement du GFS. Les membres de l’association pourront encore demander des vivres pendant la période de soudure qui suivra le semis de la saison 2022B et ainsi de suite.

Il sied de noter que les conjoints des femmes membres des associations bénéficiaires des GFS sont également satisfaits de l’approche GFS.  Certains, comme Réverien Baranderetse, mari d’une femme membre du GFS de la colline Ruhuni, zone Nyabitare en province de Ruyigi, accompagnent leurs épouses pour récupérer les vivres.