FAO au Burundi

Le système épargne et crédit au service du relèvement communautaire

CEP/VSLA Turwizumwimbu dans les zone et commune Gisagara
10/02/2022

L’approche « Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC/VSLA) promu par la FAO auprès des communautés rurales dans le cadre du projet « Renforcement de la Résilience des Communautés Rurales pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » suscite l’espoir de vivre. Financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme de résilience Tubehoneza, le projet a permis aux bénéficiaires de première et de deuxième génération d’accéder aux moyens financiers et ainsi satisfaire à leurs besoins familiaux. 

L’exercice d’épargne et de crédit à travers les Associations d’Epargne et de Crédit(AVEC/VSLA) permet l’inclusion financière des petits producteurs dépourvus de conditions d’éligibilité des institutions financières traditionnelles.

Quand la misère laisse place à l’autosuffisance

Avant le début du projet, bien de familles bénéficiaires étaient incapables de subvenir à leurs besoins y compris les plus élémentaires. Cette situation a changé progressivement au rythme de l’appropriation des activités du projet par les bénéficiaires.

 « Je portais des habits déchirés car j’étais incapable de m’acheter des habits, même m’acquérir du savon était casse-tête. Maintenant le temps a changé ! Non seulement je m’habille bien, mais également je participe dans l’AVEC. Aujourd’hui j’ai atteint le niveau le plus élevé d’épargner cinq parts par jour, soit 2500fbu. Si vous avez des doutes, demandez aux voisins, ils vous diront que j’évolue bien », témoigne Mme Miburo Anifu, bénéficiaire de la zone Mugera, en commune Mishiha de la province de Cankuzo.

La mise en œuvre d’AVEC au sein des Champs Ecoles des Producteur CEP a suscité de l’engouement notamment chez les femmes qui ne sont plus dépendantes de leurs maris ou des proches pour avoir de l’argent en cas de besoin. « Dans le temps, j’empruntais de l’argent chez mes amis et voisins. Parfois, ils m’en donnaient, parfois ils ne m’en donnaient pas.  Mais maintenant, j’épargne régulièrement, ce qui me donne le droit au crédit que je contracte quand je suis dans la nécessité. Je vous rassure que n’ai pas de problème de remboursement », s’en réjouit Mme Jeannette Niyonzima, membre d’un des VSLA dans la commune Gisuru.

Habituellement, le système AVEC dure une année. Il se solde par la récupération de l’épargne et les intérêts générés.  La clôture d’un cycle intéresse beaucoup les membres qui investissent les fonds récupérés notamment dans des activités génératrices de revenus (AGRs) et ou dans l’acquisition des propriétés.

M. David Ndikumana, Président d’AVEC Imboneza mw’iterambere de la colline Mwiruzi, en commune de Mishiha témoigne « A la fin du premier cycle d’épargne, j’ai obtenu 160.000 Fbu. Avec ce montant auquel j’ai ajouté une petite somme d’argent, j’ai pu acheter 10 pieds de palmiers. Aujourd’hui je n’achète plus de l’huile de palme ».

Quant à Mme Violette Nizigama de la zone Nyabutare en commune Gisuru, province de Ruyigi, elle ausi s’est déjà procuré du petit bétail et de volaille grâce au système d’épargne et de crédit qu’elle a intégré. « Après le partage de nos avoirs, j’ai pu acheter un porc qui est aujourd’hui gestante. Je me suis aussi procuré des poules, une d’entre elles a déjà donné des poussins », s’en réjouit- elle.

L’amélioration des conditions de vie qui émane des AVECs suscite de la convoitise chez les voisins. Bien de gens souhaitent devenir membres des associations déjà existantes au moment où le nombre limite a déjà été atteint. Ceux- là sont conseillés de se mettre ensemble avec les autres qui le désirent pour créer leur AVEC moyennant l’accompagnement de leurs ainés.

Une meilleure cotation de la part de l’administration

L’impact des activités du projet suscite l’admiration et le crédit des responsables administratifs à la base. « Nous apprécions beaucoup les activités du projet de la FAO, surtout l’éducation financière de la population octroyée. Le projet a éveillé la conscience de la population. Maintenant elle sait que les initiatives privées comptent beaucoup », rassure M. Samuel Nyebuye, chef de colline Kigamba, commune Gisuru de la province de Ruyigi. Il promet une totale collaboration de l’administration pour mener au bon port les actions du projet.

D’après cet administratifs, l’approche VSLA contribue à la réduction de la pauvreté dans la circonscription de son ressort. Les bénéficiaires investissent dans l’agri élevage et le petit commerce, ce qui réduit, en même temps, la pauvreté et les conflits sociaux qui en émanent