FAO au Burundi

Cent cinquante nouveaux facilitateurs endogènes à la tête de 150 groupements CEP

Formation des facilitateurs de la commune Isale
10/02/2022

La FAO, à travers la sous-composante « Champs Ecoles des Producteurs (CEP) » du Projet pour la Restauration et la Résilience des Paysages au Burundi (PRRPB) a achevé, le samedi 29 janvier 2021, une formation de deux semaines à l’endroit de 75 de facilitateurs endogènes de cinq collines de la commune Isale. Cette formation est la première étape d’un périple de formation de 150 facilitateurs qui, dès la fin de la formation, seront impliqués dans l’encadrement rapproché de 150 groupes CEP de deuxième génération basés sur 12 collines des communes Isale et Buhinyuza. Lesdits groupesétaient, jusqu’ici, accompagnés par 50 anciens facilitateurs. Ceux-ci vont, désormais, migrer pour accompagner 150 nouveaux groupes CEP sur 10 autres collines cibles de la composante des communes de Buhinyuza et Isale.

Via la formation dispensée, la FAO a atteint son objectif de doter aux producteurs/ animateurs de renforcement des capacités, de bien conduire le processus d’apprentissage au sein de leurs groupes en respectant normes d’animation de l’approche CEP.

Satisfaction des récipiendaires

Tous les facilitateurs formés viennent de la commune Isale de la province de Bujumbura. Cette municipalité est l’une des deux communes retenues comme zones d’action de la composante Champs Ecole des Producteurs. D’une même voix, les lauréats saluent la formation obtenue.

Selon M. Jean Bosco Bibonimana, représentant du groupe CEP Vyizigiro de la colline Karama en zone Nyambuye de la colline Gishingano, il repart avec la tête remplie de connaissances : « j’ai appris, entre autres, l’Analyse de l'Agro –écosystème (AAES/AESA) du maïs. Je sais maintenant qu’on doit faire un suivi de champs de maïs dès le semis jusqu’à la récolte. Cela permet de détecter les maladies ou les ravageurs et y apporter un remède à temps, ce qui permet de maximiser la production » a-t-il indiqué. Le CEP qu’il va encadrer se spécialise dans la culture de maïs.

De son coté, Mme Marie Denise Ndayishimiye témoigné qu’elle a appris bien de techniques dont celle de construire une étable : « une étable doit avoir 4 compartiments : un endroit pour l’affourragement, un autre pour se reposer, un autre pour l’aire d’exercice et en fin un autre où on va recueillir du fumier ». Cette présidente du groupe CEP Giricushitseko de la colline Nyakibande, qui va se spécialiser en élevage, ajoute qu’elle a aussi appris avec satisfaction les différentes sortes d’alimentation des bovins. « Tout comme l’homme, une vache a besoin des vitamines, des lipides, des glucides auxquels il faut ajouter des sels minéraux » aura-t-elle précisé.

A l’instar de Mr. Jean Bosco Bibonimana et Mme Marie Denise Ndayishimiye, les 75 nouveaux facilitateurs endogènes témoignent qu’ils ont appris des techniques et pratiques agro pastorales modernes qui rendent obsolètes leurs anciennes pratiques. Ils jurent d’être des « portes-flambeaux » des techniques et pratiques apprises au niveaux de leurs groupement CEP, après quoi, ils vont les vulgariser dans le voisinage.

Suivant leurs choix, les groupements CEP concernés vont se spécialiser dans l’un des trois domaines retenus : la culture de haricot, la culture de maïs, l’élevage de vache. Les pépinières des arbres forestiers et agro forestiers ont également fait l’objet d’apprentissage à travers les CEP.

La formation de ces facilitateurs endogènes n’a suscité que des éloges. Les formateurs disent avoir été touchés par l’assiduité des apprenants. M. Gilbert Ntemako, un Maître formateur CEP accrédité, salue la façon dont les producteurs/facilitateurs endogènes formés étaient appliqués du début à la fin de la formation. « Il est certain que s’ils restent studieux sur terrain, les résultats seront meilleurs », a-t-il apprécié.

Il faut noter que la matière de formation comprend une gamme de thèmes : La compréhension de l’approche CEP à travers diverses considérations sur l'approche CEP ; les principes des CEP ; les principes fondamentaux qui guident les CEP ; les méthodes et outils participatifs dans un CEP, le concept d'écosystèmes, les activités principales de l’approche CEP dont : l’analyse de l'agro – écosystème (AAES/AESA), l’expérimentation comparative sur terrain, les dynamiques de groupes, la facilitation des thèmes du jour, le sui-évaluation participatif et la planification  des activités; les phases et les étapes de mise en place des CEP, les techniques de facilitation des CEP  et le cahier de charges des  facilitateurs endogènes, les aspects essentiels de l'élevage bovin, les techniques culturales du haricot, du maïs et de la patate douce à chair orange ainsi que les différentes méthodes de lutte contre les ravageurs et maladies à base de bio pesticides, l’intégration de la nutrition dans les CEP, la restauration de la fertilité  et les fiches de rapportage.

Une formation similaire à l’intention de 75 autres facilitateurs endogènes de sept collines de la commune Buhinyuza est en cours à Muyinga. Elle a commencé le 31 janvier pour prendre fin le 12 février 2022.