FAO au Burundi

Quand l’élévation de niveau de vie s’impose comme solution!

Mme Mariam NIYONSABA
30/03/2022

C’est une histoire d’une femme, délaissée et abandonnée, qui parvient à récupérer son mari suite à l’amélioration de sa situation financière grâce aux interventions de la FAO à travers le « projet de renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle » financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme TUBEHONEZA.

Mme Mariam Niyonsaba est habitante de la colline Mishiha, en commune Mishiha de la province Cankuzo. Jusqu’en 2017, elle vivait avec son époux dans des conditions qui frisent la misère.  Incapable de jouer pleinement son rôle de subvenir aux besoins élémentaires de son foyer, le mari de Mme Niyonsaba a choisi la voie la plus courte, abandonner ses enfants et sa femme pour une autre dans l’espoir que la nouvelle compagne lui sera un porte chance pour changer sa situation d’indigence. « A cause de la pauvreté, il est parti et m’a laissé seule avec les enfants », témoigne-t-elle.

Faisant preuve de ténacité, Mme Mariam a vivoté avec ses enfants jusqu’au seuil de 2019. « Par jour, je travaillais pour deux milles francs burundais, ce qui était de loin en mesure de satisfaire à tous nos besoins. C’est à peine que nous parvenions à avoir un repas par jour » se souvient-elle avec effroi.

Quand elle allait capituler en abandonnant ses enfants, malgré elle, pour aller en Tanzanie chercher de l’argent, une de ses amis est venu lui venter les bienfaits des groupements Champs Ecole Paysan (CEP) et lui a conseillé d’en devenir membre. « Elle m’a parlé de comment le système d’épargne et de crédit au sein de son CEP a changé sa vie via les activités génératrices de revenu qu’elle a intenté. N’ayant pas d’autres choix, j’ai saisi directement cet offre », précise Mme Niyonsaba.

Quand la lumière se lève sur l’obscurité

« Tous les membres du CEP Dushigikirane connaissaient mon histoire. Quand j’y suis allé, ils m’ont accueilli à bras ouverts. Difficilement, j’ai commencé à épargner petit à petit. Après 3 mois, j’ai demandé un crédit de 30 mille francs. Pour moi, c’était un gros montant ! D’ailleurs, je n’avais pas encore touché sur un tel montant », témoigne Mme Niyonsaba.

C’est ainsi qu’elle a commencé à vendre des arachides, des tomates et du charbon au marché de Mishiha.  D’après elle, C’est à partir de là que sa vie a commencé à se transformer. « Je gagnais suffisamment d’argent pour m’acheter de quoi manger, épargner, et aussi pour me faire belle », affirme-t-elle.

Sur cet élan de succès, Mme Niyonsaba s’est faite une idée d’apprendre un métier. Son choix était porté sur le métier de tailleur.  Moyennant 60 mille qu’elle a payé à son formateur grâce au crédit contracté auprès d’AVEC de son groupement CEP, elle a bénéficié d’une formation de 4mois après quoi, elle a ouvert son atelier de couture.

« Quand mon mari a appris que j’avais un métier et que je gagnais ma vie sans difficultés, il a abandonné sa deuxième femme pour revenir à moi », se réjouit Mme Niyonsaba. Celle-ci indique que grâce aux conseils sociaux obtenus au sein de son groupement CEP, elle a accueilli sans rancune son mari. Quand son mari a vu ce que Mme Niyonsaba gagnait par jour, il a sollicité à sa femme de lui apprendre son métier, ce qu’elle a accepté volontier, selon son témoignage.  Après la formation de son mari, leur foyer a gagné beaucoup d’argent ce qui leur a permis d’acheter une autre machine à coudre de 500 milles francs qu’elle utilise encore.

« Aujourd’hui je gagne entre 10 et 20 mille par jour, mais au moment où nous avons acheté cette machine, elle était unique ici et j’avais beaucoup de clients. Les autres ont acheté cette machine pour casser le monopole », précise-t-elle.Pour casser cette concurrence, elle planifie s’acheter une autre machine à coudre qui n’est pas encore utilisé chez elle afin d’être toujours en avance par rapport aux concurrents.  Selon elle, le prix de la machine convoitait s’élève à 2.800.000fbu. 

Aujourd’hui, le couple de Mme Mariam est plus uni que jamais.   Selon elle, les soucis de mésentente, de séparation, de manque de nourriture n’appartiennent qu’au passé. Ils sont désormais tournés vers le développement.