FAO au Burundi

« Le développement est venu jusqu’à nous »! Quand le développement n’est plus un mythe !

Marie Rose Harerimana
31/03/2022

Quoi de plus belle à entendre de la bouche d’une ancienne démunie qu’un témoignage de progrès, un témoignage de changement de vie, quand le désespoir fait place à l’espérance pour un avenir brillant, le repli sur soi à l’ouverture au monde. C’est une histoire, une histoire de succès de Mme Marie Rose Harenimana, de la colline Mwiruzi, en commune Mishiha de la province Cankuzo qui a vu sa vie changée grâce aux interventions du « Projet de renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle », financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par le consortium des Nations Unies dont la FAO assure le lead.

Auparavant, Mme Marie Rose Harenimana menait une vie pitoyable, la misère était son quotidien. « Avant de devenir membre du groupement Champ Ecole Paysan (CEP) Girishaka, je menais une vie déplorable.  Ma vie était rythmée par des aller-retours en Tanzanie. Je m’y rendais pour labourer les champs des maitres tanzaniens afin de gagner un peu d’argent », témoigne-t-elle.

Mme Harerimana affirme que pour payer le loyer et participer à la ration de son foyer, elle devait aller en Tanzanie où elle cultivait un champ de 70m sur 70m, pour gagner 50 milles chillings, l’équivalent de 70mille francs burundais. « Cela me prenait deux semaines pour terminer de cultiver ce champs », se rappelle-t-elle. Elle précise que pour ne pas consommer cet argent sur place, elle était prise en charge par sa tante qui habite dans ce pays.

Le changement a commencé quand elle est devenue bénéficiaire du Projet de renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, dans son volet utilisant l’approche CEP. Mme Marie Rose Harenimana indique que dès son entré dans le groupement CEP Girishaka, les facilitateurs n’ont pas cessé de la sensibiliser qu’il ne fallait plus compter sur les autres mais plutôt sur elle-même. « J’ai appris différentes pratiques de l’agriculture moderne et à épargner. Les facilitateurs nous ont appris de développer des activités génératrices de revenus, ce que j’ai essayé de faire en épargnant un peu plus de 500Fbu par semaine », raconte-t-elle.

De la misère à l’autosuffisance

« Comme par magie, tout a changé quand je me suis lancé dans le petit commerce. J’ai contracté un crédit de 10 milles francs dans la caisse d’épargne et de crédit de notre CEP pour vendre des légumes, ce qui a généré des bénéfices inattendus », témoigne Mme Harerimana. Au vu de cela, Cette dame ne s’est plus rendue en Tanzanie, parce que dit-elle, elle venait de trouver la clé du succès.

Après le premier emprunt, Harerimana a contracté d’autres crédits plus consistants que le premier et a joué sur la variation de son business. Endéans 5mois, renseigne-t-elle, son petit commerce lui avait déjà procuré un capital 200 mille après avoir liquidé tous les crédits. « Au vu tout cela, mon mari m’a encouragé de contracter un autre crédit 250 mille, ce que j’ai fait. Nous avons ensuite vendu un porc et la récolte que nous avions pour avoir plus d’argent auquel nous avons ajouté l’argent que nous avions à la maison pour nous procurer cette parcelle dans laquelle nous habitons. Cela nous a couté un million », renchérie-t-elle.

« Hahaha, le développement est venu jusqu’à nous », se réjouit Mme Marie Rose Harerimana.  Elle confirme que la page d’aller cultiver les champs en Tanzanie pour pouvoir payer le loyer est définitivement tournée.  Avec son mari et ses deux enfants, Mme Marie Rose vit aujourd’hui dans une maison éclairé grâce au panneau solaire. Son niveau de vie va croissant grâce à la diversification de ses sources de revenus.  Commerçante, cultivatrice et éleveur grâce aux caprins lui concédés dans le cadre de chaine de solidarité communautaire, Mme Harerimana projette agrandir sa maison pour l’adapter à son nouveau niveau de vie.

« Je remercie vivement la FAO et l’Union Européenne pour nous avoir tiré de l’enfer et de la misère grâce au programme TUBEHONEZA et propulsé à la place où rêver est possible », Mme Marie Rose Harenimana, aura exprimé sans ambages sa gratitude.