FAO au Burundi

La FAO à l’avant-garde de la mise en application de la loi sur la stabulation permanente au Burundi

Fabrication de concentrés et blocs à lécher à Gashikanwa
19/05/2022

La FAO appuie le Gouvernement dans les mesures d’accompagnement de la mise en application de la loi sur la stabulation permanente. C’est suite à la requête du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage soumise à la FAO en Juillet 2019 que la FAO a accepté d’apporter, un soutien technique et financier pour le « Projet de renforcement opérationnel des agro-éleveurs en alimentation animale dans un contexte d’élevage en stabulation permenante adoptée au Burundi ».

Financé sur fonds propres à la hauteur de 274 mille dollars, la FAO apporte sa contribution pour répondre à la problématique de l’alimentation animale surtout en milieu rural pour améliorer la productivité et être en phase avec la nouvelle politique du Gouvernement sur la pratique de la stabulation permanente. La loi y relative a été promulguée le 4 Octobre 2018 et mise en application depuis le 4 Octobre 2021.

Dans le cadre dudit projet, la FAO apporte son appui aux activités relatives à la diversification, l’intensification et la valorisation des cultures fourragères et sous-produits agricoles à haute valeur bromatologique. Elle appuie aussi le renforcement opérationnel des unités de fabrication d’aliments pour bétail installées dans 3 communes du Burundi sur base du nombre de bétail présent dans la région en vue de permettre aux communautés l’accès aux rations de production (concentrés, blocs nutritionnels) aussi bien que la génération de revenu aux bénéficiaires. La FAO fait également le renforcement des capacités des communautés à travers les formations/démonstrations pour une meilleure maîtrise du mode de conduite des animaux d’élevage, l’alimentation du bétail en particulier.

Des objectifs atteints

Les réalisations du projet sont satisfaisantes et contribuent à l’atteinte des objectifs en l’occurrence la diversification et la vulgarisation des cultures fourragères auprès des ménages et l’intensification de la production qui sont désormais mieux maitrisées.

Pour cet effet, la FAO a installé des graminées dans tous les 3 sites d’intervention. Le projet a permis d’assurer le transfert technique et la sensibilisation des bénéficiaires qui peuvent trouver les boutures/éclats de souches dans leurs localités respectives. L’on note la prédominance de Trispsacum suivi par le Pennisetum/bana grass, Setaria, ... Ces cultures fourragères sont installées beaucoup plus comme haies dans les communes densément peuplées de Gashikanwa et Bugendana.   A Matana, l’on en trouve aussi des champs fourragers de Tripsacum. Les Bana grass et Pennisetum sont installés sur haie antiérosive/fourragère. La commune de Matana est la plus nantie en culture fourragère par rapport aux autres communes grâce à la disponibilité d’espace.

Le projet a également permis la vulgarisation des légumineuses arbustives et herbacées. En juillet 2021, des semences de Calliandra ont été distribuées pour la mise en place de pépinières et environ huit cent mille de plants viennent d’être plantés au courant de la saison 2022B: 240.000 plants à Matana, 270.000 plants à Bugendana et 256.000 plants à Gashikanwa. Au cours de la même saison, des semences de Mucuna ont été mises à la disposition des communautés bénéficiaires pour l’installation de 60 hectares de Mucuna en semi direct (environ 600 éleveurs avec en moyenne 10 ares de Mucuna ont été servis : Bugendana : 500 kg de semences pour la mise en place de 20 ha de Mucuna, Matana : 600 kg pour l’installation de 24 ha et Gashikanwa : 400 kg pour 16 ha de Mucuna).

Les plants de Calliandra et semences de Mucuna installés ont permis d’augmenter le pourcentage de ménages ayant diversifié les ressources alimentaires du bétail avec surtout la disponibilité de légumineuses dont le bétail a grandement besoin dans le contexte de la stabulation permanente (environ 71% du taux moyen d’augmentation).

Présentement, le projet est en train d’installer 18 ha de Bana grass dans les centres semenciers de Bitezi en commune de Matana (8 ha) et Karusi (10 ha) en partenariat avec l’ISABU à la très grande satisfaction du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Les boutures produites seront distribuées aux divers BPEAE et autres organisations nécessiteux : environ 1 million de boutures à produire par hectare et par an sont attendues. 

Des techniques de fabrication des aliments bétail maîtrisées

Le projet s’est employé à rendre opérationnel et à renforcer les unités de fabrication d’aliments bétail. Pour y parvenir, des matières premières ont été mises à la disposition aux membres des groupes des Champs Ecole Producteur (CEP) réunies en Coopératives comme fonds de roulement pour la fabrication des concentrés et blocs à lécher pour le bétail.

Au total 87,998 tonnes de matières premières ont été données à 4 unités installées dans 3 provinces d’action du projet. La production de concentrés et de blocs à lécher continue normalement. Les blocs à lécher sont très sollicités et tous les sites témoignent qu’ils ont régulièrement des commandes en provenance des provinces autres que les leurs notamment les provinces de Bujumbura, Muyinga, Kayanza etc. Chacun des 4 unités affirme que, sur commande, elle est à mesure de fabriquer entre 1 et 1,5 tonne de concentrés par jour. Les blocs à lécher sont également très sollicités et chaque Coopérative en a en permanence. La FAO a également mis à leur disposition des fiches techniques y relatives et des formules alimentaires.

L’effet de la commercialisation des concentrés et blocs à lécher sur les moyens d’existence de la population ne s’est pas fait attendre : Achat de bovins laitiers, porcs et 5 tonnes de maïs comme stock stratégique à Bugendana, ouverture de boutiques de ventes à Gashikanwa, à Bugendana et à Matana.

Des normes zoo sanitaires à la portée des éleveurs

Des formations de renforcement des capacités des éleveurs sur les normes zoo sanitaires sont en cours. En s’appuyant sur l’approche « Champs Ecoles Paysans, EP », diverses thématiques sont développées en rapport avec l’alimentation du bétail. Des fiches techniques ont également été produites pour tous les types d’élevage ainsi que l’itinéraire technique sur les cultures fourragères.