FAO au Burundi

Le Gouvernement du Burundi, la FAO et d’autres acteurs engagés dans le contrôle de la Fièvre de la Vallée du Rift

Sanou Dia, Fonctionnaire Nutrition à SFE et chargé des affaires pour courantes le Représentant a.i de la FAO (à gauche) et Deo Guide RUREMA, Ministre de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Elevage (au milieu) et Serges NKURUNZIZA, Directeur Général/MINEAGRIE (à droite)
31/05/2022

Le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo Guide Rurema, a rencontré ce vendredi 27 mai 2022 à Bujumbura les cadres du Gouvernement et les experts des organisations partenaires du secteur de l’élevage dont la FAO pour une prise de conscience de l’existence de la Fièvre de la Vallée du Rift ayant récemment faire irruption pour la première fois au Burundi.

Ces acteurs devraient également analyser ensemble les mécanismes de prévention, de surveillance et de contrôle de cette maladie affectant les bovins, ovins et caprins, en plus des humains. Leur tâche principale était de réfléchir sur les actions à mener pour réussir la lutte contre cette maladie.  

Selon les statistiques du jeudi 26 mai 2022, la maladie a déjà affecté 482 bovins dont 114 cas de décès. Le nombre d’animaux atteints par la Fièvre de la vallée du Rift pourrait être supérieur à ces cas.

Une maladie nouvelle au Burundi bien qu’existant déjà ailleurs

Les résultats des tests de laboratoire faits sur un échantillon de bovins ont confirmé la présence de la Fièvre de la Vallée du Rift au Burundi, comme étant une nouvelle maladie dans le pays.

D’après le Ministre Rurema, la maladie n’est, cependant, pas nouvelle dans la sous-région. « Depuis 1930, la maladie sévissait au Kenya. En 2007, elle est apparue en Tanzanie. Nous savons aussi qu’en Ouganda, les manifestations de cette maladie existent », a souligné le Ministre Rurema.

Au Burundi, la maladie a d’abord été rapportée dans les provinces de Ngozi et Kirundo. Elle a affecté, par la suite, les provinces de Muyinga, Cibitoke, Kayanza, Karuzi,Bujumbura et Makamba.

Comme réaction d’urgence, le Gouvernement a déjà commencé la sensibilisation de la population pour une limitation des mouvements des animaux afin de couper court à propagation de la maladie.

Symptômes de la maladie et mode de transmission

La Fièvre de la Vallée du Rift est une maladie zoonotique, elle affecte l’animal et l’homme. Chez l’animal, la contagion se fait surtout par piqure d’insectes hématophages (moustique particulièrement) et chez l’homme, par contact direct avec du sang et d’autres secrétions et organes. La maladie infecte aussi l’homme par consommation de la viande contaminée mal cuite et du lait cru, par piqure de moustiques ou par inhalation des particules virales 

La maladie se manifeste notamment par un saignement dans le nez (epistaxis), une diarrhée parfois sanguinolente, de fortes avortements surtout chez les jeunes animaux. Au Burundi, ce sont les bovins qui sont les plus affectés, étant des animaux de grande importance pour les éleveurs du pays.

Des actions pour le contrôle de la maladie

Les mesures urgentes prises pour limiter la propagation de la maladie sont principalement l’interdiction temporaire du mouvement des animaux sensibles, la fermeture des marchés du bétail et l’interdiction de l’abattage des ruminants dans la zone affectée. Une gestion rigoureuse des cadavres et les mesures de protection individuelle a également été décidée.

Dans la réunion des intervenants avec le MINEAGRIE, il est ressorti la nécessité de développer des synergies pour mener des actions de contrôle de la maladie notamment par la mobilisation de différentes acteurs et l’activation du comité « One Health » ; une capitalisation des acquis des campagnes menées dans le cadre du contrôle de la Peste des Petits Ruminants, c.-à-d., les équipes de vaccination et les équipements. Il est également impérieux de dégager les priorités à commencer par celles à court et à moyen terme. Il y a besoin ultime d’une lecture commune des besoins pour une réponse concertée. Des mécanismes de Coordination des interventions sont plus que nécessaires.

Le MINEAGRIRE s’est engagé de mettre sur pied deux comités, le comité technique de suivi des épizooties et le comité de gestion des crises d’urgence.  Le Gouvernement devra faire une requête officielle à ses partenaires de Développement pour acquérir un budget de près de 8.7millions USD estimé pour la lutte contre la maladie. Ce montant servira pour le Renforcement des capacités sur la biosécurité, la surveillance épidémiologique et le contrôle de la FVR ; l’Information - communication et sensibilisation ; les campagnes de vaccination des animaux et contrôle des vecteurs ; l’ Appui à la détection de la FVR et les autres maladies abortives et hémorragiques ; le Renforcement de la surveillance épidémiologique, le séro-monitoring et l'intervention rapide ;  les Etudes et le  sui-Evaluation  ainsi que les Mécanismes de coordination.

La FAO a déjà fait une requête à son Siège pour qu’une équipe urgente d’experts soit dépêchée pour notamment aider l’affinage des priorités en matière de la lutte et aider dans la mise à disposition de vaccins.

Il est prévu deux campagnes de vaccination pour plus de 3.5 millions de caprins et 1 000 000 de bovins.