FAO au Burundi

A deux mois de sa clôture, le projet PRRRSAN a rempli sa mission

Ouverture de la retraite par la FAO
20/05/2022

L’heureux constat a été fait lors de la retraite des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du Projet de renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (PRRRSAN) du programme TUBEHONEZA organisée à Gitega du 18 au 19 mai 2022.  Financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par le consortium des Nations Unies composé par les agences FAO, PAM, FNUAP et UNICEF sur une période allant du mois d’août 2018 à août 2022, le projet a atteint, avant son terme, les résultats dont il s’était assignés.

Motivé par un contexte peu rassurant dans sa zone d’intervention - Communes Gihanga et Rugazi dans la province Bubanza, Gisuru et Kinyinya dans la province Ruyigi, Mishiha et Gisagara de la province Cankuzo -  en l’occurrence la forte densité de la population (470hab/km2), la production agricole déficitaire, l’insécurité alimentaire estimé à 50% au sein d’une population également affectée par la malnutrition globale de 5% et une malnutrition aigüe globale chez 56% des enfants,…, les interventions du projet   ont été axées sur  l’amélioration des  moyens d’existence des populations bénéficiaires .

De la sécurité alimentaire assurée

Le projet a pris le taureau par les cornes en s’attaquant directement au problème d’insécurité alimentaire à travers des activités centrées sur l’augmentation et la diversification durable de la production agricole et le transfert monétaire en vue de la création d’actifs productifs et la protection des semences.

Afin d’y parvenir, d’importants moyens ont été engagés. En effet, 369 multiplicateurs de semences, 12000 ménages vulnérables et 2 406 ménages rapatriés et victimes des aléas climatiques ont été appuyés en semences de qualité à savoir le maïs amélioré et le haricot bio fortifiés ainsi que la patate douce à chair d’orange.  Un total de 360 groupes champs-école paysans (CEP) ont été mis en place et appuyés en semences auxquels il faut ajouter 10 800 producteurs/trices qui ont été formés. Le projet a, entre autres réalisations, créé des chaînes de solidarité communautaires par la distribution de plus de 4 milles de caprins, la construction de 12 greniers féminins de soudures et la creation des actifs productifs communautaires en facilitant l’accès aux crédits par les familles membres des Caisses de Résilience. 

Comme corolaire à ces actions, les pratiques agro-sylvo-pastorales ont été améliorées par plus de 70% de bénéficiaires.  Plus de 4 mille caprins ont été distribués et près de 80% des ménages ciblés ont augmenté leur production des principales cultures notamment le haricot, le maïs, la patate douce.  Les 360 associations d’épargne-crédit créés ont été renforcées. Les besoins alimentaires des bénéficiaires ont été couverts à plus de 100%.  Plus de 4000 hectares de bassins versants ont été soit protégés soit aménagés, Près de 530 millions de Francs bu ont été transférées pour la protection des semences et d’autres 3 milliards transférés pour la création d’actifs productifs.  Plus de 70   tonnes de vivres ont été donnés pour la mise en place des greniers communautaires.

De la prévention et traitement de la malnutrition patentes

Avec la malnutrition globale qui s’élevait à 5%, plus de 60% des enfants de 0 à 59 mois et 39% des femmes qui étaient anémiques et près de 60% des enfants qui souffraient du retard de croissance, le projet a fait des pieds et des mains pour changer la situation.

Près de 70 mille femmes enceintes et mères d’enfants âgés de 0 à 59 mois ont été sensibilisées sur les pratiques multisectorielles recommandées d’alimentation et d’hygiène. Le projet a également touché plus de 18 mille jeunes filles de 15-19 ans à travers des visites à domicile.

Le projet a aussi organisé des dépistages des enfants pour évaluer leur situation nutritionnelle. Plus de 83 mille enfants de moins 5 ans ont été dépistés. A ce propos, près de 6 mille enfants qui ont été dépistés soufraient de la malnutrition aiguë globale (MAG) et moins de 6 mille souffraient de la malnutrition aiguë modérée. Ces derniers ont été enrôlés aux Foyers d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnels (FARN) au moment où près de 700 autres dépistés de la malnutrition aiguë sévère ont été référés.

Les interventions du projet ont, en outre, permis de tenir plus de 200 sessions FARN, administrer des poudres de micronutriment à plus de 53 mille enfants de 6-23 mois. Grace à ces interventions, près de 10 mille enfants malnutris aiguë sévère (MAS) de 6 à 59 mois ont été admis aux formations sanitaires pour une prise en charge thérapeutique. Une formation sur l’approche Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) a été également organisée pour 1360 acteurs.

De l’analyse des données sur la situation alimentaire et nutritionnelle

Des évaluations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ont été régulièrement réalisées au niveau national pour une lecture commune de la situation.

Depuis 2020, 6 rapports ont été publiés (5 pour l’insécurité alimentaire aigüe, 1 pour la malnutrition aigüe). Un rapport insécurité alimentaire aiguë (IPC) pour la saison 2022A est en phase de finalisation. Des évaluations des récoltes ont été constamment organisées, en conséquence 10 rapports ont été produits depuis 2019.

D’autres collectes des données ont été réalisées notamment les enquêtes ménages sur la situation de la sécurité alimentaire (5 collectes des données /Food Security Monitoring Survey FSMS) et l’évaluation de la sécurité semencière. Depuis 2018, 3 enquêtes SMART ont été réalisées en collaboration avec l’Institut des Statistiques et des Etudes Economiques au Burundi (ISTEEBU) à travers le Programme National Intégré d'Alimentation et de Nutrition (PRONIANUT).

De la préservation du tissu communautaire

Le tissu communautaire faisait l’objet d’attention du projet. Sa préservation a été assurée grâce à la participation de toutes les parties prenantes dans les initiatives de gestion de conflits et de réduction des risques à travers des structures de médiation communautaire et la prévention des violences sexuelles basées sur le genre.

Plus de 10 mille bénéficiaires ont participé aux activités d'échange communautaires sur la résolution pacifique des conflits et près de 23 milles personnes ont reçu des informations sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles basées sur le genre (VSBG).

Sur 2203 conflits reçus, 1941 conflits ont été analysés et trouvé un issu favorable tandis que 262 ont été envoyés aux autres instances compétentes.