FAO au Burundi

La mise en application de la loi sur la stabulation permanente, mission possible aux regards de la FAO

Visite de champs
13/06/2022

La FAO appuie l’amélioration de l’alimentation animale pour faciliter la mise en application de la loi sur la stabulation permanente au Burundi à travers le « Projet de renforcement opérationnel des agro-éleveurs en alimentation animale dans un contexte d’élevage en Stabulation permanente adopté au Burundi ». Ce dernier enregistre des résultats très significatifs dans les communes d’intervention, à savoir Gashikanwa dans la province Ngozi, Bugendana dans la province  de Gitega et Matana dans la province de Bururi d’après Mme Ricarda Mondry en charge du volet élevage au niveau du Bureau Sous Régional de la FAO en mission de terrain au Burundi effectuée du 7 au 09 juin 2022.

En effet, la FAO a appuyé l’installation des champs de multiplication de bana grass à Karusi et Matana. Ces champs qui s’étendent sur 19 hectares ont un bon état végétatif. « Ces champs donneront au moins 1 200 000 boutures par hectare. Les Bureaux Provinciaux del’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) vont les récupérer et les installer dans leurs provinces respectives pour que les éleveurs aient là où s’approvisionner en boutures », a indiqué Monsieur Dieudonné NSENGIYUMVA, Directeur de la Promotion des Filières Animales et Coordinateur National du TCP.

Le projet mise sur la diversification et l’intensification des cultures fourragères et leur valorisation auprès des ménages. Il a également comme ambition le renforcement des unités de fabrication d’aliments bétail par la mise à la disposition des communautés des concentrés et blocs multi notionnels ainsi que le recyclage des agri-éleveurs à la production et à l’utilisation rationnelle des aliments.

Grace aux moulins-mélangeurs-Extrudeuse fournis par la FAO, les coopératives appuyées fabriquent des blocs à lécher, des concentrés de qualité requise qui sont bien appréciés par la communauté.

Mme Nigane est un des éleveurs qui utilisent des techniques d'alimentation du bétail améliorées y compris l’utilisation des blocs à lécher. « Ce bloc à lécher permet à ma vache de boire beaucoup d’eau et de produire beaucoup de lait.  Nous l’achetons entre 2000 et 5.000 francs en fonction de la taille, alors qu’ailleurs le bloc importé coute au moins 15000. La coopérative nous en donne parfois à crédit quand nous n’avons suffisamment de liquidité pour rembourser au moment du paiement du lait vendu au Centre de Collecte du Lait (CCL) », Indique-t-elle.

Actuellement, la FAO est en train de tester un équipement fabriqué localement qui va servir dans le compactage des blocs à lécher à la grande satisfaction des utilisateurs.

La vulgarisation des plantes fourragères et le renforcement des capacités comme remède

La toile de fond de la disponibilité des aliments du bétail et l’augmentation de la productivité animale a été la mise à la disposition des ménages des semences agroforestières et boutures fourragères. La FAO, en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE), forme les communautés sur les techniques d’installation des plantes fourragères, soit sous forme de pure champs ou sur courbes de niveau.  Comme résultat, les cultures fourragères sont une réalité dans les exploitations des communautés d’agro éleveurs encadrés par le projet.

Les membres des   Champs écoles Paysans elles-mêmes ont également vu leur capacité renforcée par le biais de l’expertise de la FAO. Ils se sont unis en coopératives qui rentabilisent les produits végétaux par la fabrications d’aliments pour bétail destinés à la communauté. Bien d’éleveurs appuyés disposent des haies fourragères diversifiées, principalement de Calliandra, de Mucuna, de Tripsacum, de Bana grass et de Pennisetum.  

Mme Euphraise Nigane de la Colline Gabiro en commune Gashikanwa possède dans son exploitation des haies de bana grass et de Calliandra. Obtenue d’un projet du FIDA, sa vache est bien entretenue grâce à ce fourrage et produit beaucoup de lait. « La FAO nous appris à installer les plantes fourragères et les utiliser dans l’alimentation de notre vache. Les blocs à lécher et concentrés que nous utilisons proviennent de la Coopérative formée avec l’appui de la FAO.  Le lait que la vache me nous donne nous permet d’avoir des suffisamment de revenus pour fournir une alimentation équilibrée à nos enfants et prendre en charge leur scolarité », souligne-t-elle. Elle ajoute qu’en plus, leur vache qui est bien nourri permet à leur ménage de disposer d’assez de fumier pour les cultures. « Regardez, cette bananeraie est impeccable ! c’est grâce au fumier », se réjouit-elle.

Complémentarité fructueuse entre la FAO et le FIDA

La production des aliments-bétail, du lait et de ses sous-produits n’est pas l’apanage d’un seul acteur.

Le FIDA a distribué à certains membres des Coopératives appuyées par la FAO des bovins laitiers, construit des CCL avec différents équipements nécessaires et octroyé des formations sur les normes de qualité du lait.

Quant à la FAO, elle met à disposition des intrants pour la culture, la production et l’utilisation rationnelle des fourrages. Elle assure aussi la formation y afférente pour augmenter la productivité du bétail.  En guise d’illustration, la FAO a organisé, pour deux semaines, une formation de 45 facilitateurs CEP centrée sur les techniques améliorées d’élevage avec une démonstration en rapport avec la conservation du fourrage (ensilage, fenaison), la production de concentrés et blocs à lécher.

Comme corollaire à ces actions, les bovins sont devenus plus productifs que jamais. Dans la commune Bugendana, la coopérative Dushigikirubworozi collecte près de 600 litres de lait par jour et vend toute cette quantité. Les 223 membres de cette coopérative élèvent entre deux et cinq bovins laitières par ménage. La coopérative Dushigikirubworozi achète le litre à 800 Fbu qu’elle revend à 900 francs à MDB. La coopérative projette commencer à transformer le lait en fromages et en beurre.  En plus du lait, Dushigikirubworozi vend au moins 200 blocs à lécher par mois.

Dans la commune Gashikanwa, la coopérative laitière Turwanyubukene collecte dans son Centre de grandes quantités de lait issues des bovins du FIDA ayant consommé des aliments produits par les entités qui bénéficient l’appui de la FAO en l’occurrence la coopérative Karorerokeza de la localité.  D’après les gestionnaires de la coopérative Turwanyubukene, celle-ci collecte au moins 500 litres de lait par jour et en vend directement 300 à son client MDB. Elle produit aussi du fromage de 800 grammes d’une valeur de 12000 Francs la pièce (il faut 10l de lait). Ces coopératives participent souvent dans des foires agricoles organisées par les différentes organisations pour promouvoir leurs produits afin qu’ils soient adoptés à l’échelle nationale.