FAO au Burundi

Le projet de Résilience des systèmes alimentaires au Burundi au chevet de la politique agricole du Gouvernement

Micro barrage d'irrigation collinaire à la colline Busimba, zone Bugarama en commune Muramvya de la province Muramvya
27/06/2022

A 15 mois de la clôture du projet de Résilience des systèmes alimentaires au Burundi (IAP- FS), des éloges pour les réalisations et l’impact au sein des communautés partenaires au projet fusent de partout.  Dans sa réunion ordinaire du 22 juin 2022 pour évaluer le PTBA 2021-2022 et sa visite sur terrain pour contempler les réalisations y relatives, le Comité de pilotage ainsi que les bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction à l’égard des résultats du projet.

En effet, depuis 2018, ce projet de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FAO s’est fixé l’objectif d’augmenter la durabilité et la résilience des systèmes de production et des filières dans le pays, l’accroissement des systèmes de production améliorés et résilients ainsi que la promotion des chaînes de valeur alimentaires durables.

Des moyens d’existence des communautés améliorés

Le projet IAP-FS s’est investi beaucoup pour réaliser toutes les activités planifiées dans le PTBA 2021-2022 avec comme objectif ultime l’amélioration des moyens d’existence des communautés. Pour y arriver, la FAO a fourni un appui diversifié aux bénéficiaires des interventions du projet.

Une quantité s’élevant à 14 tonnes de semences vivrières de maïs et de haricot, 35 mille rejets de bananiers, 21 mille rejets de colocase et 35 mille rejets d’ananas ont été distribués lors de la saison 2021B. Douze tonnes de semences de haricot et maïs ont également été données pour la Saison 2022A.

Dans la même perspective, 500 ha de terres sont sous irrigation collinaire à Gitega et deux micro barrages sont en cours de construction à Muramvya. A la fin des travaux, ces infrastructures vont permettre d’irriguer 50ha. Sur l’agenda du projet, 1 194 ha d’exploitation agricoles identifiés dans les provinces de Mwaro et Muramvya vont bientôt bénéficier des infrastructures d’irrigation collinaire.

Depuis mars dernier, 2000 poules et 200 coqs sont en cours de distribution à 10 coopératives qui remplissent les conditions de bien les entretenir à l’ordre de 200 poules et 20 coqs par coopérative. Certaines d’entre elles ont déjà obtenu leur lot, d’autres attendent leur tour après la livraison des commandes en cours. Un peu avant, 1432 porcs ont été distribués pour la conduite de la chaîne de solidarité.

Se servant de l’approche « Haut Intensité de Mains d’Œuvre » (HIMO) pour doter des moyens financiers aux communautés, les groupes Champs Ecoles Producteurs ont produit et planté, moyennant payement, 7 350 000 plants forestiers et agroforestiers pour couvrir 1700 ha de micro-boisement et 10 000 ha d’Agroforesterie. D’autres 100 mille plants de bambous ont été produits pour protéger 34 km de berges des rivières et 14 km de courbes de niveau sont déjà mis en place pour assurer la conservation des eaux et sols dans les provinces de Mwaro et Gitega. Ces activités ont permis au projet d’injecter dans les communautés plus de 732 millions de francs burundais.

Des chaînes de valeurs très développées

Les chaînes de valeur priorisées par le projet sont le maïs, la pomme de terre, le blé, l’ananas, le haricot, le champignon et les légumes.

Grâce à l’appui technique et financier de la FAO à travers le projet IAP-FS, la chaîne de valeur maïs est développée par 39 coopératives qui réunissent 3600 membres. Cela a permis de doubler la production. Trois hangars ont également été construits pour valoriser la production de cette culture à Kayokwe, Rutegama et Giheta. Le projet envisage construire cinq autres hangars à Ndava, Kayokwe, Gishubi et Nyabihanga et une unité de transformation.

La chaîne de valeur « blé » est développée par 11 coopératives de 333 membres dans les provinces de Muramvya et Mwaro. Le projet vient de terminer la construction d’une unité de transformation de cette culture à Bukeye. Le processus d’acquisition des équipements est en cours.  

Pour ce qui est de la chaîne de valeur « Pomme de terre », deux hangars de stockage ont été construits en faveur de deux coopératives plus performantes dans la multiplication des semences à Muyebe et Nkonyovu. Quatre autres hangars sont en instance d’être construits à Ndava, Kayokwe, et Nyabihanga afin d’améliorer la valeur des semences de pomme de terre dans ces localités. Quant à l’autopromotion des semences de cette culture, 12 coopératives sont déjà agréées par l’ONCCS.

La Création de la valeur pour la chaîne de valeur « Légumes » mobilise quatre coopératives à Muramvya et deux coopératives à Giheta et Ndava. Ces dernières ont initié une production de contre-saison des légumes sur les collines. Il en est de même pour la chaîne de valeur « Ananas » qui occupe trois coopératives de 270 membres dans la commune Kayokwe. Le projet prévoit équiper le laboratoire de production des semences muscicoles et encadrer les producteurs environnants.

De la satisfaction tous azimuts

Les interventions du projet IAP-FS ne laissent pas indifférents les parties prenantes. « Je remercie le projet pour nous avoir tirés de la misère.  Avant le projet, je cultivais en désordre de façon archaïque et la production était déplorable. Aujourd’hui, je cultive de façon moderne en appliquant de bonnes pratiques agricoles que le projet nous a appris. Par exemple, là où je cultivais 5 Kg de haricot et récoltais seulement 20 Kg, aujourd’hui avec la même quantité de semences, sur la même superficie, je récolte plus de 100 Kg », indique Jacqueline Hakizimana de la colline Gisuru, Présidente de la coopérative Tugwanye ubukene. Cette coopérative est très impliquée dans l’augmentation de la production et la réhabilitation des paysages dégradés.

« Le projet mène des activités qui répondent exactement aux attentes et aux orientations du Gouvernement en matière d’augmentation de la production et de protection de l’environnement », apprécie Alfred Niyokwishimira, Président du Comité de pilotage du projet.  Ce représentant du Gouvernement, désigné pour faire le suivi du projet, recommande la priorisation des activités de pérennisation des acquis du projet pendant le temps qui lui reste.

Le projet IAP-FS de la FAO est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial -FEM- et le Gouvernement du Burundi. Il appui 30 000 ménages réparties dans 9 Communes des provinces Gitega, Muramvya et Mwaroro en l’occurrence les communes de Gitega, Giheta, Bugendana, Nyabihanga, Kayokwe, Ndava, Rutegama, Bukeye et Muramvya.