FAO au Burundi

Formation des Champions Qualité et des membres du Forum National Codex en prélude à l’application effective des normes alimentaires au Burundi

Vue des participants à l'atelier
29/08/2022

Avec l’appui de la FAO, les Champions Qualité, les membres du Codex Forum national et les représentants des organisations impliquées dans le contrôle de la qualité des aliments viennent d’être formés et sensibilisés sur les activités menées par le Codex Alimentarius au niveau international, régional et national afin d’obtenir leur adhésion. Cette activité, qui a eu lieu du 24 au 25 août 2022 à Bujumbura avec l’appui du Fonds Fiduciaire du Codex, a été suivie par une réunion du groupe technique de travail pour l’opérationnalisation et la mise en œuvre du Manuel de procédure régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) du Codex.

Les participants auxdites rencontres ont pris connaissance de l’importance et du fonctionnement des normes Codex et les conditions de participation aux activités de ce Code. La problématique des aliments vendus sur la voie publique a retenue plus d’attention en mettant un accent particulier sur les normes alimentaires. Le Burundi est dans un processus d’harmonisation de ses normes alimentaires avec celles de la Communauté Est Africaine, elles-mêmes dérivant du Codex Alimentarius.

D’après M. Alain Gilbert Ndakoze l’Assistant Technique au Programme de la FAO, la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité alimentaire sont intimement liées au Burundi. « La sécurité alimentaire doit être garantie à travers la production et la fourniture des produits qui assurent l’alimentation et la nutrition notamment des nourrissons et des jeunes et qui permettent le commerce et le développement durables. Si les aliments sont conformes aux normes établies, les consommateurs ne peuvent qu’en avoir confiance et comme effet, ils deviendront compétitifs au niveau du commerce international », a-t-il souligné.  

Ayant souscrit au Codex depuis 1963, le Burundi se retrouve dans une impérieuse nécessité d’appliquer les lignes directrices du Codex pour assurer la consommation et la commercialisation des aliments de qualité.

Défis majeurs de la participation aux activités du Codex Alimentarius

Le Codex Alimentarius ou le Code alimentaire est un ensemble de normes alimentaires uniformes adoptées au niveau international qui sont utilisées pour mettre en place des systèmes nationaux de contrôle des aliments. « Tous les états membres ont le devoir de veiller à ce que les normes et directives du Codex soient adaptées au contexte national et mises à jour pour garantir que les gens aient une alimentation saine et des aliments sains. Dans les pays à faible revenu ou intermédiaire dont le Burundi, la sécurité sanitaire des aliments et les activités du Codex ne sont pas prioritaires et manquent d’investissement », fait remarquer le Directeur Général du Bureau Burundais de normalisation (BBN), M. Severin Sindayikengera.

Lesdits pays accusent un manque de capacité à surveiller et à règlementer la sécurité sanitaire des aliments.  Cela a pour conséquence l’approvisionnement alimentaire insalubre au niveau national. Cette lacune cause des problèmes non seulement au niveau de la santé des populations, mais aussi au niveau du commerce international des produits alimentaires. Le Directeur de BBN estime que le Burundi doit consentir des efforts pour l’application effective desdites normes qui protègent la santé des consommateurs, l’environnement et l’économie nationale.

Contrairement aux autres pays de la région Est africaine, le Burundi ne dispose pas de Comité national Codex, une structure recommandée lors de l’atelier.

Des alternatives pour arriver au bout du tunnel

De l’atelier, il est ressorti que les Champions Qualité, les membres du Codex Forum national et les représentants des organisations impliquées dans le contrôle de la qualité que l’une des actions de nature à contourner les défis de l’insécurité sanitaire des aliments est l’implication de tous les acteurs. Il s’agit notamment des Champions Qualité, des décideurs politiques, des producteurs, des transformateurs, des vendeurs et consommateurs ainsi que d’autres intervenants qui doivent travailler assidûment pour faire la sécurité sanitaire des aliments, une réalité au Burundi.

Les experts estiment que pour bien respecter les normes de sécurité sanitaire des aliments et de participer à une concurrence loyale et équitable au niveau du commerce régional et international, le Burundi a besoin de mener une sensibilisation des décideurs concernés par les normes alimentaires. Ils recommandent également de mettre sur pied un Comité National du Codex Alimentarius.

« Auparavant, les normes Codex n’étaient pas appliquées sur plusieurs produits ici au Burundi. La nomination du comité national permettra de répondre à toutes les plaidoiries en rapport avec la sécurité sanitaire des aliments », indique le Directeur Général du BBN. Il précise qu’une fois mis en place, le Comité permettra la mise en place des plans d’action dérivant des activités annuelles du Codex.

Une formation bien appréciée par les champions qualité

M. Levi Mucamo, Cadre des technologies alimentaires de l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) apprécie la formation que la FAO et le BBN viennent d’organiser. « Les connaissances que je viens d’obtenir sur le Codex Alimentarius me serviront à développer des produits conformes aux normes internationales, d’améliorer la qualité des produits alimentaires nationaux, de limiter les obstacles pouvant entraver les exportations de nos produits sur le marché international », a-t-il souligné. Le participant de ILRI encourage la FAO et l’OMS au Burundi a continuer d’appuyer significativement les travaux du Codex dans le pays.

D’après les témoignages, la formation a permis aux participants de maîtriser les techniques de recherche des informations en rapport avec les normes alimentaires. « Je connais maintenant comment naviguer dans le site Codex et comment y trouver des informations. J’ai appris comment m’enregistrer et rejoindre les groupes d’experts, pour faire des commentaires en ligne sur un thème publié. Tout cela va m’aider dans mon travail », a indiqué Mme Pélagie Nimbona, Chef du Laboratoire d’analyse Alimentaire au CNTA.

La satisfaction est aussi celle des participants œuvrant dans le secteur privé. M. Gervais Nzinahora, Consultant privé de l’Association Burundaise de la Qualité indique que la formation lui a permis de maîtriser comment appuyer les initiatives convergeant vers l’application effective des normes Codex au Burundi.