Séance de discussion des participants dans l'atelier

Sous l’égide du Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l’Est, FAO Burundi déploie ses efforts dans la promotion des emplois et l'agripreneuriat chez les jeunes et les femmes. Ces initiatives sont menées dans le cadre du projet dénommé « Promouvoir les opportunités d'emploi et l'agripreneuriat chez les jeunes et les femmes en Afrique de l'Est » qui vise créer des emplois décents et des opportunités d'auto-emploi dans l'agriculture pour les jeunes agripreneurs.

Le projet ambitionne de connaître et disséminer les bonnes pratiques et les solutions digitales dans l'agriculture, soutenir les jeunes et femmes agripreneurs pour avoir l'accès au financement agricole et renforcer les capacités humaines et institutionnelles dans la création et l'amélioration de l'emploi et des opportunités entrepreneuriales dans le secteur agricole.

Pour explorer les voies et moyens afin de remplir le pari, la FAO en collaboration avec son partenaire de mise en œuvre du projet, Burundi Business Incubator (BBIN), a organisé en date du 29 mars 2022, à Gitega, un atelier de réflexion sur les opportunités d’emploi et de financement des jeunes et des femmes.

Comme constat, des facilités existent, quoi que moins connues, qui pourraient servir de levier de promotion d’emploi des femmes et des jeunes. C’est entre autres le dispositif légal moins contraignant, l’existence des institutions financières et programmes de soutien à l’employabilité des jeunes et des femmes en l’occurrence la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE), Banque des Femmes, Fonds d’Impulsion et de Garantie, le La Banque Communautaire et Agricole du Burundi (BCAB), le Programme d’Autonomisation et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ), etc.

Le secteur agricole a également été ciblé comme un des secteurs porteurs d’emplois chez les jeunes et les femmes car, depuis un certain temps, il attire des investisseurs.  « C’est un domaine où sont orientés le gros des investissements après celui des infrastructures », a souligné Mr Boniface NDAYIRAGIJE, Directeur au MFTE dans son exposé.

Cependant, des défis, surmontables, ne manquent pas. Le secteur agricole enregistre quelques obstacles à l’agri-preneuriat des jeunes au Burundi. Ceux identifiés au cours de l’atelier sont entre autres la prédominance de l’informel dans le secteur agricole, l’insuffisance des investissements orientés vers le secteur agricole, l’accès limité à l’internet, accès difficile des agri-preneurs aux crédits des institutions financières et beaucoup d’aléas climatiques dans le secteur agricole non seulement difficile à maitriser mais aussi sans couverture des risques par par manque d’une assurance agricole.

Des initiatives encourageantes

L’atelier a été l’occasion de présenter des initiatives déjà opérationnelles dans le cadre du projet. Une plateforme dénommé « African Youth Agripreneurs (AYA) » a été mise en place à travers laquelle les jeunes et les femmes agripreneurs des 7 pays de l’Afrique de l’Est (Burundi, l’Etiopie, Rwanda, l’Ouganda, le Sud Soudan, le Kenya et la Tanzanie) touchés par le projet vont interagir.

Développé avec la contribution technique de la FAO, AYA vise favoriser la croissance et la durabilité des agro-industries dirigées par des jeunes et des femmes en Afrique dans la chaîne de valeur du système agroalimentaire. Elle permet d’accéder à des cours en ligne sur l'agrobusiness, au mentorat, au coaching et à des boîtes à outils d'innovation à faire soi-même en fonction de son projet. 

Pour bénéficier de ces avantages, les agripreneurs individuels, les jeunes champions, les groupes de jeunes, les organisations de jeunes ruraux et toute personne ou organisation burundaise impliquée dans le secteur agricole est encouragée à s’inscrire sur cette plateforme.

Pour concrétiser les aspirations des participants, une plateforme provisoire d’échange d’information entre les différents acteurs qui avaient participé dans l’atelier a été créé via WhatsApp.

Du pain sur la planche

Tous les participants à l’atelier convergent sur une chose : l’agripreneuriat a sa place au Burundi et la promotion de l’employabilité des jeunes et des femmes est plus qu’une nécessité dans ce pays. Cependant, cela exige un investissement multiforme pour en tirer le maximum de profit. Sur le registre de ce qui doit être fait, l’atelier a recommandé, entre autres, le soutien et la promotion des innovations digitales agricoles par une réglementation appropriée et l’accessibilité à l’internet, l’incitation des agripreneurs à s’associer en coopératives pour augmenter leur capacité financière, la certification des groupes de solidarité qui remplissent les conditions exigées par les Microfinances/Banques en matière de crédit et le plaidoyer pour la version française et swahili de la plateforme AYA.

Le projet de promotion des opportunités d'emploi et de l'agripreneuriat chez les jeunes et les femmes est soutenu par l’Union Africaine à travers son Département de l’Economie Rurale et l’Agriculture et   est financé par le Gouvernement de Japon.