FAO au Burundi

Célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation édition 2022: Bilan et perspectives

Lancement de la Journée Mondiale de l'Alimentation à la colline Ngarama de la commune et province de Ruyigi par le Premier ministre M. Gervais Ndirakobuca
26/10/2022

Sous le thème «Ne laisser personne de côté – Améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous », la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA) le 25 octobre 2022 au Chef-lieu de la province de Ruyigi a été riche en événements : lancement de l’année culturale 2022-2023, foire des produits alimentaires, octroi des prix aux meilleures coopératives de l’année, exhibitions folkloriques, discours, … tant d’épices pour rendre la fête une des meilleures journées de l’année à l’honneur d’une bonne alimentation.

Le pivot de la célébration de la JMA a été le lancement solennel de l’année culturale au centre de rayonnement de la colline Ngarama en commune et province Ruyigi par le Premier ministre.

Dans son allocution de circonstance, Gervais Ndirakobuca a remercié l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et les autres partenaires au développement qui appuient le Gouvernement du Burundi dans le domaine agro-sylvo-pastoral dans la perspective d’une meilleure alimentation et nutrition pour tous.

Un nouvel élan pour l’année culturale 2022-2023

Le lancement de l’année culturale 2022-2023 marque le coup d’envoi de la saison 2023A.  Par son geste de semis de maïs au centre de rayonnement de Ngarama, le Premier ministre a appelé les burundais à sortir leurs semences pour débuter la saison 2023A.

M. Gervais Ndirakobuca n’a pas manqué d’évoquer les effets des changements climatiques sur le Burundi notamment le retard des pluies qui se remarque dans différentes localités du pays en l’occurrence dans la province de Ruyigi.

A cet effet, le Premier Ministre a appelé les Burundais à adopter des mesures de résilience face à ces aléas climatiques, entre autres, en adoptant de bonne pratiques agricoles, en irriguant leurs champs, en plantant des arbres, en restaurant des forêts, en protégeant les berges des rivières, etc. « Le Gouvernement du Burundi ne ménagera aucun effort pour soutenir les populations agricoles afin de faire du thème de l’année - ensemble, gérons durablement nos terres pour une meilleure alimentation et une bonne santé – une réalité au Burundi », a-t-il déclaré.

Le Représentant de la FAO au Burundi, a, quant à lui, salué les efforts inlassables du Gouvernement pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population. M. Pissang Tchangaï Dadémanao a réitéré la disponibilité de la FAO, à toujours accompagner le Gouvernement dans sa politique agro-sylvo-pastorale.

La célébration de la JMA a été une occasion pour la FAO et le Gouvernement de traduire les paroles en faits. De meilleures coopératives qui se sont distinguées dans l’augmentation de la production ont été primées. La FAO a fourni un kit d’intrants que ces organisations de petits producteurs ont besoin pour aller toujours de l’avant.

De l’appui technique et financier en faveur d’une bonne alimentation

Dans son allocution à l’occasion de la célébration de la JMA, le Représentant de la FAO est revenu brièvement sur les réalisations de la FAO au cours de l’année agricole (2021-2022) écoulée. Selon lui, l’Organisation a déployé son arsenal technique et financier pour appuyer le Gouvernement du Burundi dans la mise en œuvre de sa politique agro-sylvo-pastorale visant à assurer aux burundais une bonne alimentation et nutrition.

En effet, l’appui multiforme de la FAO a été orienté dans l’augmentation de la production en dispensant de bonnes pratiques agricoles et les intrants aux petits agro éleveurs, la mise en place des infrastructures de stockage et hydroagricoles, la promotion du petit élevage, la gestion durable des terres, l’amélioration des moyens d’existences, … pour contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations sans laisser personne de côté.

Appui à la production agricole

La FAO a contribué à l’augmentation de la production à travers l’appui direct en intrants et initiation aux bonnes pratiques agricoles des groupements de producteurs, multiplicateurs des semences et vulnérables. En guise d’illustration, plus de mille groupements de producteurs utilisant l’approche CEP ont été appuyés et formés, 360 multiplicateurs de semences des six communes des provinces Bubanza, Cankuzo et Ruyigi, agréés par l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS), ont été appuyés en semences de qualité pour produire plus de 350 T de maïs et haricot bio fortifié certifiées.

Dans les mêmes circonscriptions, 12 000 ménages vulnérables ont été appuyés en intrants agricoles et ont pu produire 978 tonnes de maïs amélioré et 686 tonnes de haricot bio fortifié. Cela a eu comme retombée l’augmentation de la production et la satisfaction de leurs besoins alimentaires.

Sur le même élan, la FAO a mis en place un système de surveillance, de détection, d’alerte rapide et de lutte intégrée contre la chenille légionnaire d’automne. Ce ravageur occasionne des dégâts importants sur le maïs et les autres graminées. La FAO a également importé des ennemis naturels de la cochenille farineuse du manguier pour lutter contre ce ravageur d’une façon biologique.

Renfoncement des moyens d’existence des populations à travers les activités HIMO

En vue de soutenir les agro-éleveurs à diversifier leurs moyens d’existences et l’accès aux revenus, la FAO a organisé des activités à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO).

En somme, près de 4 milliards de BIF ont été transférés aux populations pour création d’actifs productifs suite à leur participation aux activités HIMO notamment : la réhabilitation des pistes sur une longueur de 913 km dans les 6 communes des provinces de Bubanza, Cankuzo et Ruyigi ; la production et la plantation de plus de 7 millions de plants forestiers et agro forestiers dans les provinces de Bujumbura, Gitega, Muramvya et Mwaro.

L’élevage en stabulation permanente très soutenue

En appui à la politique du gouvernement en matière d’élevage, la FAO a multiplié ses actions pour faciliter la migration vers la stabulation permanente.  Des milliers de plantes fourragères ont été multipliées.

Les bana grass ont été multipliés sur 20 ha pour produire 24 millions de boutures à vulgariser dans différentes provinces, 800 mille plants fourragers ont été produits et plantés, 60 ha emblavés de Mucuna, 60 mille éclats de Panicum rendus disponibles, pour ne citer que cela.

Dans la même perspective, 45 groupes CEP composés d’environ 1350 agro-éleveurs ont été mis en place. Un appui de près de 80 T de matières premières pour la fabrication des concentrés et 8 T pour la fabrication des blocs à lécher, a été octroyé à 4 unités de fabrication d’aliments bétail comme une subvention d’une valeur de 120millions de BIF.

La FAO s’est également engagée à restaurer le petit cheptel des petits agro éleveurs. 4050 chèvres femelles et 270 boucs de race améliorée ont été distribués à 2025 ménages des provinces Bubanza, Cankuzo et Ruyigi et 1760 poules à 10 coopératives de la province Gitega. La FAO a fourni au gouvernement Burundais 3 millions de doses de vaccins contre la peste de petits ruminants. Des initiatives sont également en cours pour contrecarrer la fièvre de la vallée du Rift.

La pêche règlementée sur le Lac Tanganyika pour booster la production du poisson

La FAO, en collaboration avec l’Autorité du Lac Tanganyika a commandité des études pour déterminer la taille minimale de première capture des poissons d’importance commerciale en l’occurrence le Mukeke, le Ndagara et le Lumpu et l’impact socio-économique de la pêche des poissons immatures.  Les résultats de ces études ont conduit à la mise en place d’une « Charte Régionale des Etats membres de l'Autorité du Lac Tanganyika portant sur les mesures de gestion durable de la pêche au Lac Tanganyika et son bassin ».  L’application de la charte va permettre la reconstitution des stocks halieutiques qui, jusqu’ici étaient menacés, la restauration de sa biodiversité, la conservation à long terme et l'utilisation durable des ressources du lac Tanganyika ainsi que la protection de I’ écosystème aquatique.

Restauration des terres dégradées/ Protection des sols

La FAO s’est beaucoup investie dans la restauration des terres dégradées. Près de 10 millions d’arbres Agro-Forestiers et forestiers ont été produits et plantés pour restaurer plus de 14 mille ha de terres dégradées dans les provinces de Bujumbura, Gitega, Muramvya et Mwaro. Près de 200 mille de bambous ont été également produits et plantés pour protéger les berges des rivières sur une longueur totale de 140 km dans les mêmes provinces, y compris Bujumbura Mairie.

Il faut noter que 200 ha de peuplements semenciers identifiés ont été aménagés. 

De surcroît 50 ha de nouveaux peuplements semenciers ont été installés. Quant aux provinces de Bubanza, Cankuzo et Ruyigi, près de 4 mille ha de bassins versants ont été protégés avec des courbes de niveaux végétalisés. A Gitega et Mwaro, 14 km de courbes de niveau ont été tracées pour assurer la protection des sols et la conservation des eaux.

Des infrastructures communautaires construites à la requête des populations

Une variété d’infrastructures a été mise en place à la satisfaction des populations requérantes.  Une unité de transformation de blé et du maïs est en cours de finalisation à Bukeye en province Muramvya, 3 hangars de stockage de la production en cours de finalisation à Gitega, Mwaro et Muramvya. Une installation des infrastructures hydro-agricoles pour irrigation collinaire est en cours sur une longueur de près de 12 km dans les provinces de Muramvya, Gitega et Mwaro. Une autre initiative d’un projet d’irrigation collinaire par le système de pompage solaire en province Kirundo vient de démarrer.