FAO au Burundi

Le Burundi renforce les rangs pour lutter contre la FVR

Formation des techniciens vétérinaires communaux
18/11/2022

Avec l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Gouvernement du Burundi se dote des moyens pour lutter efficacement contre la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR).

Apparu au Burundi en mai dernier, la FVR a fait des ravages. De mai à septembre 2022, elle a emporté plus de 470 bovins et près de 270 petits ruminants. Au vu de ces dommages, le Gouvernement a pris des mesures de vaccination des bovins et des petits ruminants pour stopper la propagation et les dégâts de la maladie.

Pour renforcer les mesures de contrôle de la FVR initiées par le Gouvernement, FAO, vient de renforcer les capacités de 20 techniciens des services vétérinaires communaux. Ceux-là s’ajoutent à 17 responsables provinciaux d’élevage et inspecteurs de la direction de la santé animale formés en octobre dernier.  Les participants dans les deux ateliers de renforcement de capacité ont été formés sur les mesures de biosécurité et de protection personnelle à adopter en cas résurgence de la FVR pour contrôler la maladie et jouer un rôle clé dans l’amélioration de la qualité des aliments d’origine animale.

En effet, les formations ont été dispensées dans le cadre du « Projet d'urgence pour faire face à la flambée de la fièvre de la vallée du Rift au Burundi » suivant un plan de lutte élaboré par le Gouvernement.

Désormais, les techniciens et inspecteurs des services vétérinaires formés sont en mesure de mener correctement des inspections ante et post mortem. Ils savent également assurer la biosécurité et la protection personnelle lors des activités quotidiennes de protection et de limitation de la propagation de la FVR et toute autre zoonose ou maladie infectieuse. La participation des bouchers à la formation est un gage de qualité pour les viandes et autres produits sortant des abattoirs destinés à la consommation humaine. Ainsi, 25 bouchers, pour la plupart représentant des coopératives ou associations de bouchers ont été également formés.

Un contenu de la formation aussi riche que diversifiée

Au cours de la formation, les bénéficiaires de la formation ont appris plusieurs modules y compris la législation vétérinaire (internationale et Burundaise), un aperçu sur les maladies animales à caractère épizootique, les infrastructures d'élevage et de transformation des produits d'élevage.

Ils ont également suivi des modules portant sur  la traçabilité et rôle et système de surveillance et contrôle des maladies animales dans les infrastructures d'élevage, le  rôle de la surveillance dans les abattoirs pour le contrôle des maladies animales et le contrôle des mouvements des animaux (marchés, abattoirs et pour l'élevage), le concept Hasard Analysis Critical Control Point (HACCP) appliqué dans le but de protéger les consommateurs des éventuels dangers liés à la consommation de produits, provenant du secteur agro-alimentaire et celui de la restauration.

L’abattage et l’hygiène d'abattage avec un accent sur le rôle des bouchers et la surveillance, les mesures de biosécurité applicables dans les infrastructures d'élevage et la protection personnelle, le Contrôle ante-mortem focalisé sur les bonnes pratiques ainsi que l’hygiène des abattoirs et impacts sur l'hygiène des viandes, la santé humaine et animale et la réputation des services vétérinaires ont également été au centre de la formation.

Les connaissances issues de ces modules ont été renforcés par des séances pratiques organisées au sein de la Société de gestion de l'abattoir de Bujumbura(SOGEAB.)

Nécessité impérieuse de l’inspection du processus de transport et d’abatage des animaux.

D’après les formateurs, les services vétérinaires jouent un rôle primordial depuis l’élevage jusqu’à la boucherie.  En effet, le transport et l’acheminement des animaux domestiques ainsi que les constructions adéquates nécessitent le respect des normes. Un bon transport d’animaux contribue à l’amélioration de la chaîne de valeur viande.

Le transport est organisé pour notamment éviter les blessures aux humains et aux animaux ainsi que pour diminuer le stress. Cela évite notamment de grands coûts sur la santé humaine et permet d’assurer une bonne hygiène lors de l’abattage et l’obtention d’une viande de bonne qualité et l’assurance de sa meilleure conservation.

L’acheminement et les installations dans les abattoirs doivent aussi être réalisés adéquatement en usant notamment des méthodes moins agressives.  Cela est d’autant vrai car un animal blessé va avec des pertes financières.

Afin d’assurer un transport adéquat d’animaux à abattre, les bouchers ont été appelés à sensibiliser les commerçants et transporteurs. Il s’avère que le transport serait mieux organisé s’il était coordonné par les bouchers eux-mêmes. Les bouchers et commerçants sont également tenus de signaler tout cas de maladie et/ou problèmes de mauvais transport aux autorités sanitaires.

Soulignons qu’un groupe de 20 inspecteurs vétérinaires et 25 bouchers ont été formés en première phase. Parmi les 20 inspecteurs formés, six meilleurs d’entre eux ont un mandat de former un total de 225 bouchers.