Les Champs Ecoles Producteurs suscitent l’admiration de la Banque Mondiale
Mis en œuvre par la FAO, les Champs Ecoles des Producteurs (CEP) constituent une des composantes du Projet pour la Restauration et la Résilience des Paysages du Burundi (PRRPB). Constitués chacun d’une trentaine de membres, les CEP sont renommés très pragmatiques, surtout en leur capacité d’aider les membres et les communautés à s’approprier de bonnes pratiques agricoles et d’élevage.
En visite officielle au Burundi pour se rendre compte de l’état d’avancement des activités du projet à 16 mois de sa clôture, Mme Arame Tall, Chargée du suivi de PRRPB au sein de la Banque Mondiale – Bailleur - en compagnie du Comité de pilotage, a effectué une visite de terrain du 24 au 25 novembre 2022 dans les communes de Buhinyuza et Isare qui constituent la zone d’intervention du projet.
« Nous avons été très touchés par le dynamisme des CEP dans la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles, surtout leur effet tâche d’huile dans les communautés environnantes », a indiqué Mme Tall. Cette émissaire de la Banque Mondiale a signalé que c’est l’ampleur de l’impact du projet au sein des communautés bénéficiaires qui déterminera, en définitive, l’opportunité ou l’inopportunité de sa mise à échelle dans d’autres localités du pays.
Selon M. Diomède Ndayirukiye, membre du Comité de pilotage et délégué du Président du Comité dans la visite de terrain, la Banque Mondiale en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage explorent déjà les voies et moyens d’étendre les interventions du projet dans d’autres provinces. Il encourage les bénéficiaires dans les deux communes appuyées par le PRRPB à redoubler les efforts pour préserver les acquis du projet afin de continuer à en tirer profit longtemps après sa clôture.
Outre les bonnes pratiques agricoles et pastorales promues dans les CEP au profits des bénéficiaires et communautés voisines, le PRRPB mène des activités de protection de l’environnement et de réhabilitation des paysages naturelles. Il appuie également la certification des parcelles familiales et domaniales.
Apprentissage par expérimentation au sein des CEP
Ce qui fait la différence, c’est l’apprentissage sur le tas. Variant entre 25 et 30 par groupe CEP, les membres pratiquent l’agriculture expérimentale de différentes variétés de haricot et de maïs en faisant usage de bonnes pratiques agricoles dans de petites parcelles. Les variétés les plus productives et les bonnes pratiques y afférentes sont reprises et vulgarisées chez les membres des CEP et le voisinage. L’impact est l’augmentation de la production et l’amélioration des moyens d’existence des bénéficiaires directes et indirectes.
« Avant de devenir membre de CEP, je parvenais à peine à nourrir ma famille. Mais aujourd’hui, à la récolte j’ai des excédents pour le marché. Les compétences techniques agricoles acquises au sein des groupes CEP font de moi un modèle dans l’entourage. Depuis un certain temps, les voisins copient ce que je fais. Ils sèment quand je sème, utilisent les mêmes semences et fertilisants organiques que moi. Les voisins ont commencé à me copier à partir du moment où ils ont vu que ma récolte était différente de la leur », témoigne Mme Belyse Tuyisenge membre de CEP à la colline Ntobwe de la zone Gasave en commune Buhinyuza. Elle affirme que, quoi que la saison 2023A ait connu des perturbations pluviales, ses voisins ont attendu qu’elle sème pour qu’ils sèment à leur tour.
Mme Belyse Tuyisenge atteste que les femmes ont bénéficié du projet plus que les autres. Les femmes ne dépendent plus financièrement de leurs maris, mais développent des activités génératrices de revenus afin de devenir autonomes. « Les moyens obtenus grâce aux bonnes récoltes consécutives m’ont permis de construire un Kiosque. Présentement, je cherche des moyens pour l’équiper et démarrer le commerce », se réjouitMme Tuyisenge.
En plus des CEP-agriculture, la FAO a formé et supervise des CEP-élevage. Leurs membres ont déjà été formés sur les bonnes pratiques pastorales. En instance d’obtenir des bovins de la part du projet, les membres des CEP-élevage s’y apprêtent en construisant des étables remplissant les normes et sont en train de suivre une formation de recyclage. La première distribution est prévue en décembre 2022.