FAO au Burundi

Les Bouchers du Burundi, désormais impliqués dans la lutte contre la FVR

Formation des bouchers à Bujumbura
02/12/2022

C’est suite à une série de formations organisées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’intention des acteurs potentiellement clés dans la lutte contre la Fièvre de la Valée du Rift (FVR). En effet, la FAO Burundi vient d’organiser, du 28 au 30 novembre 2022 à Bujumbura, une formation à l’endroit de 98 bouchers identifiés à travers le pays pour renforcer leurs capacités en matière de biosécurité, d’auto protection contre les maladies zoonotiques, particulièrement la Fièvre de la Vallée du Rift.

Cette formation est l’une des actions circonscrites dans le cadre du Projet d’Urgence pour couper court à la propagation de la Fièvre de la Vallée du Rift apparue au Burundi vers la fin du mois d’avril 2022 dans les provinces du Nord. Ayant d’abord affecté les provinces de  Kirundo, Muyinga et Ngozi, la maladie s’est propagée dans toutes les provinces du pays. Elle est actuellement rapportée dans 13 provinces du pays.

« Venus des provinces de Ngozi, Kirundo, Karuzi, Muyinga, Muramvya, Kayanza, Cibitoke et Bubanza, ces bouchers ont été formés, non seulement sur la façon de livrer la viande de bonne qualité pour la consommation humaine en tenant compte de la protection du personnel, mais aussi sur les moyens d’éviter la propagation des maladies à travers le cheptel au niveau national. », indique Dr. Pascal Niyokwizera, Coordinateur dudit Projet.

Le projet est inspiré du Plan de lutte contre la FVR élaboré par le Gouvernement et partagé avec les partenaires y compris la FAO. La formation et la sensibilisation des acteurs de la filière bétail y compris les bouchers est parmi les activités retenues du Plan  par cette organisation.

Des raisons d’enrôler les bouchers dans le contrôle de la FVR

La FAO considère que les bouchers joueraient un rôle prépondérant dans la lutte contre la FVR et dans sa surveillance. « Ils sont parmi les premiers à remarquer les animaux qui sont contaminés dès l’apparition des maladies.  Nous nous soucions de leur protection, car ils sont en contact permanent avec les animaux », souligne Dr Niyokwizera  

Cela étant, la formation a insisté sur le besoin ultime de protection du personnel d’abattage et des boucheries pour leur éviter de se contaminer et d’être des acteurs de propagation des maladies en l’occurrence la FVR.  Les bouchers ont été appelés à mettre sur le marché des viandes de bonne qualité qui sont de nature à améliorer significativement la nutrition humaine.

Les bouchers formés ont également été appelés à sensibiliser leurs collègues dans leurs provinces respectives pour qu’ils aient un même niveau d’information afin de pouvoir avancer avec le Gouvernement et ses partenaires œuvrant dans les secteurs de l’élevage et de la santé animale dans la surveillance des maladies animales.

De l’appréciation couplé avec l’engagement des bouchers

Les bouchers témoignent que cette formation est la première du genre jamais organisée à leur endroit. Ils considèrent que leur rôle avait toujours été déconsidéré. Ils se réjouissent que la formation a été pour eux un moment d‘apprentissage.

 « Nous nous sommes rendus compte que les lieux dans lesquels nous abattons les animaux et vendons la viande ne sont ni décents, ni organisés. Nos ventes ne respectent pas les normes d’une viande de bonne qualité. Avec la formation, nous savons maintenant comment offrir une viande d’une qualité irréprochable et qui n’affecte pas la santé des personnes. », a souligné M. Jean Bosco Manirakiza, boucher de la province Kayanza.  Il ajoute que désormais il sait qu’une viande de bonne qualité se prépare depuis l’élevage jusqu’à la boucherie en passant par l’abattoir.

De son côté, Mme Mukakalisa Charlotte, boucher de Kirundo, souligne que la plupart des leçons apprises étaient inconnues dans sa communauté. « Je sais maintenant qu’une viande non contrôlée par les services vétérinaires est une menace pour les consommateurs. Nous allons faire attention aux endroits auxquels nous achetons les animaux et veiller à bien les transporter. Quoi dire, les règles apprises d’hygiène seront scrupuleusement respectées dans l’abattage », souligne-t-elle.

Les témoignages de satisfaction sont légion. M. Ali Ayubu, boucher de Muyinga affirme avoir appris qu’il faut abattre un animal qui s’est déjà reposé et qui n’a pas été brutalisé lors du transport. « Nous allons désormais en tenir compte et nous doter des équipements appropriés d’abattage en respectant les normes environnementales », a-t-il indiqué.

Suite à leur intérêt suscité par la formation, les bouchers ont sollicité, dans l’avenir, d’autres formations se rapportant à d’autres maladies animales. Les Représentants gouvernementaux dans les secteurs de l’élevage et de santé animale qui ont pris part à la formation, ont promis qu’il y aura, au moins annuellement, deux rencontres de sensibilisation des acteurs à faire face aux maladies périodiques au Burundi.

Soulignons que, jusqu’à présent, le projet a déjà sensibilisé 220 bouchers sur 250 prévus.