FAO au Burundi

Les effets du changement climatique dans la ligne de mire de la FAO

Les maitres formateurs
13/03/2023

Les producteurs burundais, autant que ceux d’autres pays, sont très affectés par le changement climatique. Le déficit hydrique, les pluies sporadiques ou excessives, les inondations, les chutes de grêles, les glissements de terres, les températures élevées, …, constituent, depuis un certain temps, la réalité des agriculteurs burundais. L’incidence de ces aléas climatiques n’est plus à démontrer, ces phénomènes extrêmes touchent de plein fouet les producteurs.

Face à cette situation, L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mobilise déjà ses équipes pour atténuer les ravages du changement climatique. En première ligne, l’Organisation range un pool d’experts nationaux et internationaux pour apporter toute l’assistance technique nécessaire à la résilience des parties prenantes.

A travers le « Projet pour la Restauration et la Résilience des Paysages du Burundi (PRRPB) : Mise en œuvre de la composante Champs Ecoles des Producteurs (PRRPB) », une trentaine d’experts issus des structures étatiques, des partenaires de mise en œuvre des activités de la FAO sur terrain, du PRRPB, du FIDA et des consultants indépendants ayant les qualifications de Maîtres Formateurs viennent d’être recyclés, du 06 au 10 mars courant, par la FAO sur des thèmes spécifiques en lien directe avec le Changement climatique: l’adaptation au changement climatique, la restauration des paysages naturels, l’élaboration des plans d’actions communautaires, le suivi-évaluation et apprentissage des Champs Ecoles Producteurs (CEP) ainsi que le développement des chaînes de valeurs orientés vers le marché au sein des groupes CEP/coopératives. Cette formation est dispensée en complément de celle dont ils ont bénéficié en juin dernier qui portait sur des thèmes transversaux.

Lesdits vétérans des CEPs – maîtres formateurs - ont le mandat de conduire à résiliences des producteurs réunis dans des groupes CEPs, à la restauration des paysages, la résilience des bassins versants dégradés ainsi qu’à l'intégration des mesures d’adaptation au changement climatique à travers la gestion des paysages. « Nous attendons des maîtres formateurs de mettre à profit des groupes CEP, sur terrain, les connaissances acquises », indique Nabor Barancira, Coordinateur de PRRPB, volet mis en œuvre par la FAO.

« La formation a pris en compte les réalités du pays. Pour être plus pragmatique, des expériences pratiques ont été menées à travers les groupes de travail en l’occurrence l’étude des sols pour montrer leur comportement face à la rétention de l’eau et le paillage pour expérimenter l’évaporation », renseigne Stefano Mondovi, expert international en apprentissage communautaire CEP.

M. Mondovi souligne l’importances de prendre en compte les connaissances et indicateurs traditionnels du climat utilisés localement depuis la nuit des temps par les producteurs ruraux.  Cependant, ces données ne suffisent plus indique-t-il. « Il est important de les trianguler avec les informations qui viennent des structures spécialisées notamment les centres météorologiques qui fournissent des données plus ou moins précises sur l’arrivée des pluies et sur bien d’autres aspects relatifs au climat » renchérit M. Mondovi.

Les experts des CEP qui ont bénéficié de la formation saluent la richesse des thèmes développés qui ont, témoignent-ils, enrichi leurs connaissances qui leur permettront de mener à bien leur fonction de maîtres formateurs.

« Désormais, nous allons prendre en compte le changement climatique dans l’encadrement des groupes CEP », déclare Jean Berchmans Ngendakumana, Maître formateur et Conseiller à la direction de la vulgarisation, de la formation et de la rechercher au développement au Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE). M. Ngendakumana fait savoir que des cultures alternatives aux cultures à long cycle vont être promues au sein des groupes CEP. Les systèmes de production hors sol comme la culture de champignon, les légumes, l’élevage de petits bétails, …, occupent une place de choix dans la bataille de rendre les producteurs plus résilients aux chocs climatiques.

« Nous allons y mettre le paquet pour rassurer les producteurs que nous sommes appelés à encadrer que le changement climatique n’est pas synonyme de la mort mais qu’il y a moyens de s’adapter », indique Nicélate Zakana du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage BPEAE Rutana.

Mme Zakana fait observer que les dés sont jetés, tout un chacun doit s’investir pour conduire les producteurs à l’adaptation face au changement climatique. Les plans communautaires, les mécanismes de suivi-évaluation, le développement des chaines de valeurs, …, somme toute doivent concourir à relever les défis climatiques au bénéfice des producteurs.