FAO au Burundi

L’approche « Champs Ecoles des producteurs, CEP » en Alignement à la politique agricole Nationale du Burundi

Les participants dans l'atelier d'harmonisation CEP-CR
24/04/2023

L’approche « Champs Ecoles des producteurs, CEP » en Alignement à la politique agricole Nationale du Burundi

Sous l’impulsion de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et de l’agriculture (FAO), les Champs Ecoles des Producteurs (CEP) font partie, désormais, des programmes agricoles nationaux mis en avant par le Gouvernement du Burundi pour booster la production agricole en quantité et qualité afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle à la population burundaise. Le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) et la FAO ont validé, le 21 avril 2023 à Muramvya, la stratégie d’harmonisation de la mise en œuvre de l’approche CEP en alignement avec les centres de rayonnement au Burundi assortie d’une feuille de route.

L’approche « Champ-Ecole-Producteur » se veut participative et se base sur des principes de partenariat, d’éducation non formelle, d’apprentissage des pratiques agricoles par l’observation, la découverte et l’expérimentation. Elle donne aux agri- éleveurs l’opportunité d’apprendre ensemble, de mener des essais et d’adapter les techniques agricoles et les innovations, à travers une méthodologie qui encourage la discussion et l’analyse avec les autres membres du groupe.

Le concept CEP coupe court aux anciennes pratiques dirigistes qui ont été caractérisées   par leur manque d’impact au sein des communautés parce qu’imposées, sans le consentement des agri éleveurs comme partenaires actifs et maîtres dans la prise de décision concernant leurs propres exploitations.

Selon l’Assistant du Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, l’approche CEP s’aligne à la politique agricole du Gouvernement du Burundi adoptée en novembre 2020 à travers le Document d’Orientation de la Politique Environnementale, Agricole et de l’Elevage (DOPEAE  2020-2027).  M. Emmanuel Ndorimana souligne que l’objectif global visé est de contribuer à la protection de l’environnement, la gestion rationnelle des terres domaniales, l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable pour tous, l’augmentation des revenus des ménages et des devises pour l’Etat, la fourniture de la matière première pour le secteur industriel et la création d’emplois dans le secteur de la transformation et des services connexes à l’agriculture.

Après la signature de la feuille de route de l’harmonisation de la mise en œuvre des Champs Ecoles des Producteurs au Burundi en alignement aux Centres de Rayonnement par le Ministre de tutelle, la prochaine étape est la vulgarisation de l’approche à l’échelle nationale. Désormais, les CEP pourront évoluer en centres de rayonnement par l’introduction, la promotion et la diffusion des technologies et pratiques innovantes. Cela répondra notamment au problème constaté dans la plupart des cas de manque de terrains assez grands consacrés aux CEPs pour la mise à l’échelle des connaissances acquises au cours du cycle d’apprentissage. Il en est de même pour la visibilité des activités d’apprentissage des CEPs et de prolongement post-graduation notamment l’initiation des activités génératrices des revenus à l’image des centres de rayonnement.

Très appréciée, l’approche est recommandée à figurer sur les curricula de formation dans l’enseignement supérieur, secondaire, technique et professionnel relatif à l’agriculture et élevage.

Des organes et structures prévus dans ledit parchemin vont bientôt voir le jour pour s’assurer de sa mise en œuvre. Ainsi, il est proposé la mise en place d’un cadre de concertation national comme groupe thématique  au sein du Groupe Sectoriel Agriculture et développement Rural  (GSADR)  sur les CEPs et un comité de pilotage chargé de la coordination des activités  des groupes  CEPs et du conseil technique sous l’égide de la Direction Générale de la Mobilisation pour l’auto-développement et la Vulgarisation Agricole et Environnementale (DGMAVAE), garant de l’opérationnalisation de la feuille de route après l’endossement  par le Gouvernement du Burundi.

Un aboutissement honorable à un long processus

L’intégration de l’approche CEP aux politiques agricoles nationales marque l’aboutissement d’un long processus qui a démarré avec l’introduction de l’approche CEP en 2008 par la FAO dans le cadre du: « Projet d’Appui à la Reconstruction du Secteur de l’Elevage, PARSE en sigle ». Depuis lors, la FAO, en étroite collaboration avec le MINEAGRIE, a mis en œuvre plusieurs programmes et projets d’investissement financés par les partenaires techniques et financiers (PTFs) en l’occurrence l’Union Européenne, la Banque mondiale, le FIDA, la Coopération Belge, etc.  Les interventions, à base des CEP’s, ont permis d’améliorer les conditions de vie socio-économiques des milliers d’agriculteurs dans leurs zones de mise en œuvre.

Les premiers jalons d’une stratégie d’harmonisation de l’approche CEP au Burundi ont été posés en 2015 par la FAO en partenariat avec le FIDA et le MINEAGRIE. Finalement, ce n’est qu’en décembre 2022, que le MINEAGRIE en collaboration avec la FAO au Burundi et le Forum africain des services de conseil agricole (African Forum for Agricultural Advisory Services/AFAAS) ont mis en place, dans un atelier de dialogue à Bujumbura, des bases solides, participatives et inclusives permettant l’intégration effective de l’approche CEP dans les centres de rayonnement. C’est suite au constat que les CEPs et Centres de Rayonnement ne sont pas aux antipodes, mais plutôt complémentaires.

Il sied de noter que les activités de la validation de la stratégie d’harmonisation CEP-CR ont été appuyées par la FAO par l’entremise du projet de « Réhabilitation des paysages naturels et adaptation au changement climatique dans les provinces de Bujumbura et Bujumbura Mairie à travers l’approche des Champs-École Paysans».