FAO au Burundi

La FAO et l’UE offrent un bateau au Burundi pour lutter contre la pêche illicite

Cérémonies de remise du bateau au MINEAGRIE
08/05/2024

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Délégation de l’Union Européenne (DUE) au Burundi en collaboration avec le Secrétariat Exécutif de l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) ont procédé, ce lundi 06 mai 2024, à la remise officielle au gouvernement du Burundi, à travers le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, d’un bateau de contrôle et de surveillance contre la pêche illicite sur lac Tanganyika avec ses accessoires. 

Ce don a été remis dans le cadre du projet de Gestion des pêches dans le lac Tannganyika (Lake Tanganyika Fisheries Management/LATAFIMA) mis en œuvre par la FAO Burundi en collaboration avec l’Autorité du Lac Tanganyika sur financement de l’Union Européenne dans le cadre du programme ECOFISH. 

« Ce bateau de surveillance des pêches, remis aujourd’hui au Burundi, s’inscrit dans un programme ambitieux coordonné par les quatre états riverains du Lac Tanganyika pour redonner aux populations, dont celle du Burundi, l’accès facile à du poisson à un prix raisonnable », a souligné M.Pissang Tchangaï Dadémanao, Représentant de la FAO au Burundi.

En effet, le bateau permettra au Département de la Promotion des Filières Halieutiques de renforcer la surveillance et la lutte contre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) sur le lac Tanganyika qui aboutit le plus souvent à la capture de poissons immatures n’ayant pas encore atteint l’âge de la reproduction et dont le manque à gagner se chiffre en termes de plusieurs millions de dollars chaque année, renseigne Prosper Kiyuku expert pêche et pisciculture au sein du projet LATAFIMA.

Dans son allocution de circonstance, Mme Elisabetta Pietrobon, ambassadrice de l’UE au Burundi a indiqué que la protection des ressources halieutiques, au cœur du projet LATAFIMA, est une priorité de l’Union européenne. « L’UE s’engage en faveur de la protection des écosystèmes lacustres et marins qui sont affectés par une utilisation compétitive et un manque de planification, plutôt que d’être gérés comme des biens publics communs », a-t-elle souligné.

L’ambassadrice de l’UE au Burundi n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction : « Nous sommes satisfaite des réalisations de ce projet. C’est un effort commun qui nous a amené à mettre en œuvre ce projet car la gestion des ressources et de la pêche dans le lac Tanganyika nécessite l’intervention de toutes les parties prenantes de la région », s’est-elle réjouie.

Quant au ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Prosper Dodiko, il remercie la FAO, l’UE et l’ALT d’avoir remis au gouvernement du Burundi un bateau pour résoudre un problème identifié ensemble avec eux. « L’utilisation de ce bateau doit s’inscrire dans la logique de pérennisation des efforts que les partenaires et le gouvernement ont fait ensemble », a-t-il déclaré.

Des attentes liées à l’utilisation du bateau

Alors qu’on s’achemine vers la clôture du projet, la remise du bateau au MINEAGRIE marque le début de la surveillance qui doit être permanente.

« Nous demandons déjà au gouvernement à travers le MINEAGRIE de faire bon usage du bateau mis à sa disposition car nous savons que les pêcheurs indélicats vont développer de nouvelles stratégies pour poursuivre leur pêche illicite », a interpellé M. Dadémanao, Représentant de la FAO au Burundi.

Mme Elisabetta Pietrobon, ambassadrice de l’UE au Burundi quant à elle appelle les autorités burundaises à garantir les moyens et les ressources (humaines et financières) nécessaires aux unités nationales de suivi, contrôle et surveillance, pour qu’elles puissent accomplir leur mandat de protection de la biodiversité et des ressources du lac. « L’UE est contente d’y contribuer et de voir les actions se poursuivre.  Nous serons contents de connaître les résultats dans une année ou deux », a-t-elle déclaré.

Le Ministre en charge de l’Environnement, de l’agriculture et de l’Elevage M.Dodiko a rassuré que la gestion et la pérennisation des résultat du projet est de leur devoir.

Financé à hauteur de deux millions d’euros, le projet LATAFIMA, est mis en œuvre dans quatre pays riverains du lac Tanganyika : le Burundi, la Tanzanie, la RDC et la Zambie.  Ces trois autres pays ont également reçu des dons de bateaux similaires dans le cadre du même projet afin que la lutte contre la pêche illicite soit généralisée sur l’ensemble du lac.