FAO au Burundi

Capitalisation des bonnes pratiques dans le cadre du projet Integrated Approach Pilot-Food Security : le Rubicon est franchi

Evariste Gasunzu, Président de la coopérative Tsindamapfa avec l'équipe du projet au champ de la coopérative à la colline Rugoti en commune Giheta de la province Gitega
29/05/2024

Après plus de six années de mise en œuvre effective sur terrain des activités du projet « Appui à la production alimentaire durable et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la résilience climatique dans les hautes terres du Burundi », un impératif s‘impose : capitaliser les bonnes pratiques et les leçons apprises.

Il s’agit d’identifier, analyser et expliciter le savoir acquis lors d’une expérience d’un projet pour que d’autres puissent s’en approprier, l’utiliser et l’adapter, ou éviter que les mêmes erreurs se reproduisent.

Une conclave grandeur nature d’où est sortie la fumée blanche.

Au cours des mois d’avril et mai 2024 pendant deux semaines, à la bonne franquette, l’équipe du projet et les parties prenantes à la mise en œuvre du projet se sont réunies, ont mis le doigt dans l’engrenage, à l’effet de de réfléchir sur le processus de capitalisation des bonnes pratiques. Il fallait d’abord consensuellement les identifier, puis les valider, et enfin les consigner dans des fiches adh.oc selon le canevas dédié.

Les bonnes pratiques retenues sont les suivantes : Contribution de l’approche Champs Ecoles des Producteurs (CEP) sur les quatre améliorations, en l’occurrence la production, l’environnement, la nutrition et le bien-être ; contribution des paniers en gaine de bananiers dans la production des plants forestiers, agroforestiers et autochtones ;  amélioration de la situation nutritionnelle et des revenus des ménages vulnérables par le biais de la myciculture ; contribution de l’irrigation collinaire dans l’augmentation de la production et la résilience climatique des communautés ; renforcement de la connexion des CEP et des coopératives aux marchés ; Contribution des activités à Haute Intensité de Main d’œuvre à la résilience climatique et économique des communautés rurales  et stabilisation des berges des rivières par la plantation des plants de bambous.

Tous les témoignages furent époustouflants et ont mis en exergue le succès irréfutable du projet.

Jacqueline HAKIZIMANA, présidente de la coopérative TURWANYE UBUKENE (luttons contre la pauvreté) de la Commune Giheta, Colline Gisuru, en Province de Gitega s’extasie :

« Ma vie, tout comme celle de tous les membres de la Coopérative s’est améliorée à travers les techniques de production acquises lors des apprentissages CEP par des analyses des agro-écosystèmes (AESA) effectuées dans les champs d’expérimentation. Auparavant, je n’avais pas de dispositifs anti-érosifs dans les champs. Je n’avais pas de plants agroforestiers, de même que les herbes fixatrices. Je semais des quantités énormes dans mon champ et je récoltais une quantité très minime. Actuellement, notre coopérative est parvenue à emblaver une superficie de 10 hectares avec une diversification des cultures. Nous enregistrons une récolte de 4000 kg de maïs par hectare, le triple de ce que nous récoltions avant.  La coopérative dispose de 680.000 FBU sur son compte, issus de la vente des produits agricoles ».

Et Consolate NICINTIJE, Présidente de la Coopérative TAMBUKA DUKIRE TWESE (avançons tous ensemble vers le développement), de la Commune Nyabihanga, Colline Gisitye, en Province Mwaro de renchérir, avec une émotion difficile à contenir : « Ma vie a complètement changé grâce à la myciculture. Avec un revenu de plus de trois millions de FBU tirés de la vente des champignons, une nouvelle champignonnière a été construite. La consommation du champignon a remplacé valablement celle de la viande » .

 « La confiance en soi est le premier secret du succès », dixit Victor HUGO.

L’exportation de bonnes pratiques : une consécration et l’apothéose pour le projet.

«  Akeza kararatwa » (les bonnes œuvres se vantent), disent les burundais.Les bonnes pratiques du projet seront diffusées ailleurs : le pompon. Une fierté pour le Bureau qui devient donc un modèle à imiter.

L’équipe de Consultants internationaux de la FAO, venue de Rome a magnifié « les réalisations grandiloquentes du projet ».

S’adressant à l’Unité de Coordination de ce dernier, une conscience éclairée, Monsieur Stefano MONDOVI, chef de délégation a martelé sans sourciller « Vous avez fait des choses extraordinaires qui vont être diffusées ailleurs via la Plateforme Mondiale des Champs Ecoles Producteurs ».

Nathalie PORTMAN le dira si bien : « Lorsque vous êtes entourés de bons acteurs, cela améliore votre performance ».

Cofinancé par Fonds pour l’Environnement Mondial -FEM- et le Gouvernement du Burundi, le projet IAP-FS, qui a débuté en 2018, chemine vers sa clôture prévue le 30 juin 2025.  Cependant, Tous les bénéficiaires qui se sont exprimés, au travers des chansons si captivantes, ont émis le vœu le plus ardent : la prolongation du projet.