FAO au Burundi

UE-FAO-ALT : Le trio pour une gestion durable des pêches dans le lac Tanganyika

Photo de famille des participants dans l'atelier
28/06/2024

L’Union Européenne (UE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) unissent leurs forces pour doter, les pays riverains du lac Tanganyika, d’outils et de moyens pour la gestion durable des pêches dans le lac Tanganyika.

En effet, dans un atelier régional tenu à Bujumbura du 25 au 26 juin 2024, les représentants du Burundi, de la RD Congo, de la Tanzanie et de la Zambie, pays membres de l’Autorité du Lac Tanganyika, ont analysé et validé le rapport de l’enquête cadre de la pêche au lac Tanganyika, édition 2024. Ladite enquête a été réalisée dans le cadre du projet « Lake Tanganyika Fisheries Management (LATAFIMA) », mis en œuvre par la FAO en collaboration avec l’ALT avec le financement de l’Union Européenne.

L'enquête cadre a permis de recueillir une série d’informations en rapport avec le nombre de sites de débarquement qui sont actuellement opérationnels le long du littoral du lac; le nombre de pêcheurs en activité, le nombre de bateaux qui sont utilisés pour la pêche ou pour d’autres activités connexes, le nombre et la nature des filets de pêche, les tendances des captures par rapport aux résultats des enquêtes cadres précédentes, la nature et la performance des équipements de transformation et de conservation du poisson, les infrastructures socio-économiques au service des pêcheurs, etc. Une esquisse des pistes de solutions pouvant permettre de planifier des mesures susceptibles de garantir une meilleure gestion et une durabilité des différents écosystèmes du lac a été également faite au cours de l’atelier et ce au bénéfice des communautés.

« Classé parmi les lacs les plus poissonneux d’Afrique et un dont la biodiversité est la plus élaborée avec environ 300 espèces de poissons endémiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs au monde -  force est de constater que les ressources halieutiques du lac Tanganyika sont surexploitées en raison du nombre élevé de pêcheurs, de l'utilisation des engins de pêche illégaux non sélectifs capturant en masse des poissons immatures, de la pêche dans des zones très sensibles, en l’occurrence les zones frayères ou de refuge pour les espèces vulnérables et de la forte croissance démographique », regrette Apollinaire Masuguru, Assistant du Représentant de la FAO chargé de programme.

Pour tous les Etats,  il  est urgent de renforcer les activités de suivi, contrôle et surveillance (SCS) dans tous les pays afin de faire face à l’augmentation des  engins de pêche illégaux ; en l’occurrence les filets monofilaments, renforcer l'immatriculation des bateaux et l'octroi des licences de pêche, imposer une réglementation interdisant l'importation d'engins illégaux dans la région;  prévoir des fonds pour mener régulièrement des enquêtes-cadres, améliorer les infrastructures d’accueil à travers la construction des chambres froides, des claies de séchage performantes et des fours de fumage, renforcer les structures de cogestion (Unités de gestion des plages/BMU) comme outils de gestion participative des pêches dans tous les pays, ainsi que la disposition d’un cadre juridique régional harmonisé en matière de pêche dans tous les Etats.

« Les mesures envisagées permettront de restaurer le stock halieutique et les moyens des pêcheurs pour revivre aisément de leur métier comme dans le temps », rassure M.Sylvain Musanga Tusanga, Directeur exécutif de l'Autorité du lac Tanganyika. Celui-ci appelle tout un chacun à s’investir pour relever le secteur de la pêche en train de s’effondrer dans la zone de l’ALT.

Des actions menées en faveur de la restauration du stock halieutique

La synergie UE-FAO-ALT multiplie des initiatives en faveur de la restauration du stock halieutique. A l’actif du projet LATAFIMA, on peut citer un certain nombre d’actions louables parmi lesquelles la détermination de la taille de première capture des principaux poissons d’importance commerciale; l’étude de l’impact socio-économique de la capture des poissons immatures; l’identification des principaux sites de reproduction des poissons du Lac Tanganyika et la proposition des mesures de protection; l’évaluation du système actuel de suivi, contrôle et surveillance (SCS) de la pêche; la formation des équipes opérationnelles et la dotation aux 4 pays des bateaux SCS.

L’action la plus emblématique est la mise en place de la « Charte régionale portant mesures de gestion durable de la pêche sur le Lac Tanganyika », un instrument réglementant la pêche dans le lac Tanganyika dans les 4 pays riverains. Cette charte a le mérite de fixer une période de 3 mois de repos biologique pour la reconstitution du stock halieutique qui doit être observé chaque année, du 15 mai au 15 août, dans les 4 pays riverains du lac Tanganyika ; la détermination de la taille de première maturité des principaux poissons d’importance commerciale ainsi que ; et le type et le maillage des principaux filets devant être utilisés.