FAO au Burundi

La FAO et la BAD à l’avant-garde du secteur semencier au Burundi

Ambroise Ndikumagenge, Président de la coopérative TUZAMURE UBURIMYI à la colline Burima, en commune Bukemba dans la province de Rutana
03/09/2024

Sous le financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) , les Bureaux provinciaux de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage (BPEAE) des provinces Kayanza, Gitega, Rutana,  Mwaro et l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS), appuie et encadre les Organisations de Producteurs (OP) et les privés multiplicateurs dans la production des  semences de qualité de soja, haricot, blé et le maïs dans ces circonscriptions.

Avec le mandat qu’il a reçu du Gouvernement du Burundi, la FAO exécute le projet Multinational de Renforcement de l'état de préparation et de la réponse d'urgence à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud, « SEPAREF », financé sur un don de la BAD. Son objectif est d'améliorer la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole dans les pays cibles, en l’occurrence le Burundi, pour atténuer les risques à court et à long terme aggravés par la guerre en Ukraine.

Pour accomplir cette noble mission qui pave le chemin qui mène à l’augmentation de la production afin que chaque bouche ait à manger, la FAO renforce les capacités techniques et financières de ses partenaires techniques que sont l’ISABU dans la production des semences de prébase , l’Office National de Contrôle et de Certification de Semences (ONCCS) et les BPEAE dans l’accompagnement et l’encadrement des Organisation des producteurs et privés multiplicateurs dans  la production de semences de base et des certifiées pour les cultures précitées.

Un accompagnement calibré au profil des bénéficiaires

Le périple de la production des semences de qualité a démarré avec la saison 2024A par des appuis multiformes et s’est poursuivi sur la saison 2024B. Les organisations de producteurs ainsi que les privés multiplicateurs de semences ciblés par les Bureaux Provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage ont été appuyés en intrants agricoles notamment les fertilisants et les semences pour la production des semences de base de maïs et de certifiées pour le haricot, le blé et le soja pour un total de 210 ha. Les sites de production de ces semences dans les 4 provinces d’intervention du projet avaient été préalablement validés par ONCCS.

Dans le cadre de l’appui aux services de l’État, le projet SEPAREF a appuyé l'ISABU dans la multiplication des semences de pré base sur le haricot, le soja et le blé, pour un total de 12 ha soit 4 ha pour chaque culture. En même temps l’ISABU a été soutenu dans la multiplication des lignées parentales pour la production des semences de maïs hybride trois voies, afin qu'à terme, il puisse contribuer à produire suffisamment de semences localement sans recourir à l'importation.

A cet effet, des champs de maïs hybride de base de ligné parentale sont installés au centre d’innovation de l’ISABU Mparambo en commune Rugombo. Jonas Ndikumana, chercheur et responsable de la composante Céréales à l’ISABU indique que la FAO, dans le cadre du projet SEPAREF, appuie la multiplication des semences de première génération de haricot, de blé, du soja. « Pour le maïs c’est la semence hybride qui est développée. Nous multiplions des Semences de base de lignée parentale. Ce sont des parents des hybrides que nous allons produire dans les zones agro-écologiques ».

M. Ndikumana précise que les agriculteurs, destinataires finaux des semences certifiées, vont bénéficier des semences selon le schéma classique. « ISABU produit des semences de première génération, lignées parentales et les hybrides simples. Les multiplicateurs semenciers vont produire des semences certifiées à vendre aux producteurs agricoles ».

Pour parvenir à cet objectif, près d’une soixantaine de multiplicateurs de semences en tant que groupements ou privés sont impliqués par le projet dans la filière de production des semences de qualité.

Cela étant, le Burundi est depuis un certain temps engagé dans le processus de production des semences de maïs hybrides au niveau local. La FAO, via le projet financé par la BAD appuie la multiplication des prébases. « A terme du processus, les agriculteurs vont accéder à ces semences hybrides moins chères comparativement à celles habituellement importées ».

Le projet appuie aussi l’ISABU dans la construction de quatre aires de séchage avec abris dans les stations et centres de Mparambo (province Cibitoke), Bukemba (province Rutana), Gisozi (province Mwaro) et Rukoba (province Gitega). La FAO prévoit, via le projet, la réhabilitation du périmètre irrigué de Rujembo sur 40 hectares dans la perspective d’étendre les espaces de production des semences de qualité.

Une production à la hauteur des attentes

Le projet a démarré ses interventions avec la saison 2024 A. « Nous avons mis en place du maïs sur plus de 90 hectares, culture du haricot sur 60 hectares, le blé sur 25 hectares et le soja sur 35 hectares », indique M. Nabor Barancira, Coordonnateur du projet SEPAREF. Selon lui, les données brutes de production, en cours de traitement, renseignent que les semences produites sont satisfaisantes malgré les chocs climatiques et autres facteurs connexes.

« L’appui de la FAO à travers le don de la BAD au Gouvernement m’a permis de produire des semences de qualité en phase d’être certifiées par l’ONCCS », témoigne avec satisfaction Mme Jeanine Niyonzima, une multiplicatrice de semences à la colline Kinga Rabiro en commune Kayanza ».

En effet, la FAO est à pied d’œuvre pour faire parvenir les semences certifiées aux agriculteurs, destinataires finaux des actions de SEPAREF via les foires. « Au moment de la mise en œuvre des foires aux semences, nous essayerons pour que la moitié de bénéficiaires soient des femmes. C'est un indicateur qui tient à cœur aussi bien le gouvernement que le bailleur et la FAO en termes d'équité et d'accès aux intrants », souligne M. Nabor Barancira, Coordonnateur du projet.

Sur l’échiquier des résultats, le projet SEPAREF a aussi sur son actif l’organisation de deux ateliers d’analyse IPC en termes d’appui au système d’alerte précoce et de suivi de la sécurité alimentaire.  Les résultats de cette analyse permettent au Gouvernement et autres utilisateurs notamment les partenaires financiers d’avoir des données et informations suffisantes sur la sécurité alimentaire et d’orienter les actions sur base des besoins réels.