FAO au Burundi

Le projet SUN a transformé la vie des populations autochtones Batwa grâce à l’approche CEP

04/01/2016

Elles étaient mal nourries, vivaient dans des conditions hygiéniques déplorables en plus d’être discriminées et sous informées. Elles, ce sont les populations autochtones Batwa de la colline Ruvumu, zone Gakere en colline Kiremba de la province Ngozi, vivant tout près de la Route Nationale 6 reliant Ngozi à Muyinga et Kirundo. En octobre 2014, la FAO, dans le cadre du projet Scalling Up Nutrition (SUN) de lutte contre la malnutrition a initié ces laissées pour compte à l’approche Champs Ecoles Paysans (CEP).

Quatorze mois après, la vie s’est nettement améliorée consécutivement aux synergies inter-approches combinant les CEP et les Foyers d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnels (FARN). « Grâce aux bonnes pratiques agricoles apprises dans les CEP nous n’avons plus de problèmes d’accès aux légumes », a affirmé Tharcisse Habonimana, leader du CEP Dushirukumwete, de la colline Ruvumu. Et d’ajouter que 10 enfants qui souffraient de kwashiorkor dans leur localité sont guéris grâce aux leçons apprises dans les FARN, en rapport avec la nutrition et l’hygiène.

Il est à signaler que les cultures en expérimentation dans ce CEP sont le soja, le maïs ainsi que les choux cultivés dans les jardins potagers dénommés  kitchen garden. Dans le cadre du projet SUN, ce CEP qui est composé de 34 membres dont 28 femmes a reçu 27 chèvres et 30 poules, en vue d’améliorer non seulement la nutrition mais également de générer des revenus (notamment par la vente des œufs) pour ses anciens vulnérables.

 « Nous ,les femmes, avons gagné en confiance  dans la communauté, à cause de notre investissement dans les CEP », a signalé Spès Ndaruzaniye, membre du CEP Dushirukumwete. Et d’ajouter que son mari le soutient depuis qu’elle s’investit dans les activités du CEP à cause des changements apportés  à son ménage.

De son côté, Isidore Sindabarira, Consultant à la FAO et coordonnateur du volet Sécurité Alimentaire et Nutrition dans le projet SUN reconnaît que les changements positifs dans la vie des populations autochtones Batwa de Ruvumu constituent une réalité. « Les Batwa membres du CEP ont actuellement un surplus de production vendu, qui sert notamment à l’achat du savon et surtout des compléments alimentaires tels que la farine d’arachide et l’huile de palme ». Il a ajouté que la faible fréquentation des FARN, structures d’accueil des enfants malnutris est également un indicateur  qui prouve que le projet SUN a été bénéfique pour ces populations rurales.

Rappelons enfin que la malnutrition chronique est un mal qui continue à ronger particulièrement les populations rurales burundaises. De toutes les populations burundaises, celles des provinces de Ngozi (communes Kiremba, Tangara et Marangara) étaient les plus touchées avec un taux de malnutrition chronique de 71% contre 58% comme moyenne pour le reste du pays. Grâce aux différentes interventions du projet SUN, regroupant l’UNICEF, la FAO, le PAM, l’OMS, ce fléau est en recul dans la zone d’intervention, en l’occurrence les communes Kiremba, Tangara et Marangara de la province de Ngozi.