FAO au Burundi

Les myciculteurs de Rumonge apprennent la transformation et la conservation du champignon

22/02/2016

Cette formation a réuni les cultivateurs des champignons regroupés dans huit associations de la commune de Rumonge dans la province de Rumonge. A l’ouverture de la formation organisée à Mutambara du 19 au 21 janvier 2016, le Coordonnateur National du projet  «Renforcement de la contribution des produits forestiers non ligneux
à la sécurité alimentaire en Afrique centrale»/ GCP/RAF/479/AFB, Dr Diomède Manirakiza a précisé aux participants que l’apprentissage de la transformation et la conservation des champignons  vient à point nommé. « Il vient pallier au problème de péremption rapide de cette culture. L’initiative permettra également d’intensifier la culture intensive du champignon et ainsi empêcher la dégradation des  ressources naturelles « forêts »  à travers la collecte des  champignons sauvages », a indiqué l’expert de la FAO.

Trois personnes par association ont participé à la formation dans le but d’être dotées d’un savoir et des techniques de transformation du champignon en samboussa et de séchage de cette culture. Ils devront les partager avec les autres qui n’ont pas eu l’occasion de participer directement à la formation.

Fabrication des samboussa aux champignons et séchage de  ces produits mycicoles

Pour fabriquer le samboussa aux champignons,  il faut avoir des champignons en quantité voulue. Il faut les récolter, les laver, les morceler, les cuire, les hacher et les frire avec une série d’épices et condiments tels que le piment, l’ail, les oignons, l’huile de coton, les œufs et autres. Les participants ont appris aussi qu’il faut avoir de la farine qui doit être mélangée à l’eau pour faire une pâte à partir de laquelle il faut avoir de petites feuilles qui formeront la couverture samboussa. Les participants ont aussi appris comment plier les feuilles, comment fabriquer une colle à partir de la farine et à utiliser pendant la couverture du samboussa.  Pour fabriquer le sambousa, il faut avoir une gamme de matériels durable notamment une petite machine pour broyer les champignons, des ustensiles de cuisine,  et du matériel non durable tel que les champignons eux-mêmes, les épices, la farine,  et autres matériels.

 Pour le séchage des champignons, les participants ont appris que cette technique vient pallier au problème de transport de ce produit et son risque de pourriture dû à l’eau qu’il contient. Il faut avoir un matériel spécifique: le séchoir et disposer d’un couteau pour morceler le champignon. Le séchoir est fabriqué de manière que les champignons ne peuvent pas être souillés ni par la poussière, ni par l’eau de pluie venant du sol. Si le séchoir n’est pas disponible, il y a lieu de sécher les champignons sur un tapis  en l’exposant au soleil le jour et en le retournant dans un milieu suffisamment aéré la nuit où quand il pleut.

Le formateur que la FAO a recruté à savoir Société Horticole et Avicole du Burundi ( SOHABU) pour cette formation a guidé les participants dans toutes les étapes de fabrication du samboussa et de  séchage du champignon. Ces participants ont eu le temps de pratiquer jusqu’à la maîtrise totale de ces  techniques.

Appréciation positive des bénéficiaires

Les bénéficiaires ont beaucoup apprécié les avantages de cette transformation. « Je viens d’apprendre des techniques que je ne connaissais pas avant. Apres l’apprentissage, je trouve qu’il me sera facile de fabriquer les samboussa moi-même. Je vais enseigner cela aux autres. Je pourrais nourrir ma famille du samboussa parmi les autres aliments. Nous  gagnerons aussi plus d’argent dans notre association. Le samboussa aux champignons est plus délicieux que les champignons consommé seul. Dès maintenant, nous n’aurons plus de problème de mévente. Les champignons deviendront plus conservables qu’avant », a indiqué Joséphine Ndayishimiye, membre de l’Association « Nduzankuduze » et bénéficiaire de la formation.

Les champignons périssant vite, les connaissances que je viens d’avoir me permettront de les conserver. La caisse de notre association croîtra et nous membres pourrons satisfaire à certains de nos besoins importants », a indiqué Oziel Niyonzizma, membre de l’association ‘Tugire umwete tubeho neza’ de la localité de Buzimba à Rumonge.  

« Nous remercions la FAO pour la formation. Nous récoltions les champignons et nous les vendions directement. Les champignons qui resterons après la vente seront dès maintenant transformés en samboussa pour éviter des pertes », a indiqué Madina Ndayizeye, membre de l’Association de culture des champignons de Mutambara. Voici comment elle estime le bénéfice provenant de la fabrication du samboussa : « Si j’utilise un kilo et demi de champignons et un demi-litre d’huile, en plus d’autres outils nécessaires pour environs 9,000 fbu, j’aurai autour de 80 pièces de samboussa. Un samboussa coûtant 200F, les 80 donnerons 16 000 Fbu. Le bénéfice sera d’au moins 7000 fbu, donc les 16 000 fbu moins les 9000 fbu investis. C’est un bénéfice énorme pour nous ! Je vais pour cela initier les autres à travailler beaucoup sur les champignons et  leur faire comprendre l’importance de cette culture », a ajouté Mme Madina.

La FAO est, quant à elle, engagée à travailler avec ses bénéficiaires pour toute la chaîne de production du champignon. « Nous avons commencé avec les techniques de culture ; nous venons d’ajouter la transformation. Nous allons aussi les initier à la commercialisation en les connectant aux consommateurs directs tels que les hôtels et les commerçants ; nous continuerons à renforcer leurs capacités entrepreneuriales »,  a indiqué le Consultant de la FAO, Coordonnateur National du Projet.

Cet engagement de la FAO a effectivement été matérialisé après la formation.  Les producteurs des champignons de Rumonge ont été connectés à un marché offert par la Société Horticole et Avicole du Burundi (SOHABU).  C’est dans cette optique qu’un contrat a été signé. Le contrat stipule que depuis le 1er février2016, les huit associations de culture des champignons vont, de lundi à vendredi, fournir à cette société  des quantités de champignons à raison de 2000 fbu le kilo. Ils devront notifier à l’organisation via le téléphone et un jour avant l’envoie de ce produit. Les champignons envoyés seront récupérés à Kanyosha(Bujumbura) par la société qui se chargera de les faire arriver à son usine.  La FAO a   été  satisfaite du fait que les associations de culture des champignons de Rumonge se sont constituées en un  réseau,  le réseau ‘Terimbere’. « Cela indique que la FAO peut maintenant se désengager, et vous laisser autonomes », a souligné l’Expert Manirakiza de la FAO, s’adressant aux bénéficiaires de la formation.