FAO au Burundi

Champs Ecoles des Producteurs : cadre idéal pour l’émancipation socio-économique et écologique des communautés, promu par le projet MAW_SO2

23/03/2016

Dans le but de contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, un projet d’intensification durable de l’agriculture (Projet FMM/GLO/112/MUL : MAW-SO2) a été initié au mois d’avril 2015 par la FAO Burundi dans la Province de Mwaro.  Dans le cadre de ce projet, une quarantaine  de Champs Ecoles de Producteurs « CEP » des communes Kayokwe et Nyabihanga sont en train d’être appuyés.

Les CEP constituent une bonne pratique promue par la FAO. Les bénéficiaires du projet MAW_SO2 l’ont vite adopté. Ainsi, des membres des CEP n’hésitent pas à céder une partie de leur propriété pour des travaux communautaires du CEP. C’est le cas de madame Justine Sakubu qui a généreusement offert un terrain de 0.50 ha au CEP Dukoranumwete, auquel elle est membre. Il s'agit d'un geste fort de solidarité qui devrait servir d'exemple car au Burundi le capital terre est un capital très précieux du fait de la forte densité de population et vu que plus de 90% de la population est agricole. A noter que sur ce champ, des légumes divers (choux, carottes, betteraves, tomates) y sont plantés.

En plus des sessions d’apprentissage, les CEP contribuent à la cohésion et à l’entraide sociale.  Actuellement, aucun enfant du membre du CEP Dukoranumwete ne peut être exclus du système scolaire ou manquer de se faire soigner grâce la solidarité des membres dudit CEP. Les séances de travail organisées au sein des CEP sont également un cadre de résolution pacifique des conflits sans recourir aux juges et tribunaux, couteux en termes de temps et de moyens financiers.

 

« L’approche CEP s’est    révélé une approche novatrice et garante d’un développement socio-économique et écologique de notre » milieu  a témoigné Niyombanye Gloriose, Présidente du CEP Biraturaba. Et d’ajouter qu’avant  l’introduction de cette approche, les communautés n’étaient pas conscientes des effets et impacts négatifs de la dégradation des terres sur la production agricole.  Selon elle,  face aux changements  climatiques, la communauté ne savait pas à quel saint se vouer et croyait uniquement que la pluie est un don de Dieu.

Il est à signaler qu’avec les leçons apprises au sein des CEP, ses membres  sont conscients de l’importance de la conservation des eaux et des sols en vue de  l’augmentation de la production agricole. De plus, , ils savent désormais qu’ils ont une part de responsabilité dans les changements climatiques et pour y faire face, des mesures d’adaptation ont été adoptées.

 A côté de bonnes pratiques agricoles, les membres des CEP ont appris à développer des cultures à haute valeur nutritive et orientées vers le marché. Actuellement, les membres des CEP sont fiers d’avoir introduit des cultures maraîchères dans la région. Ces cultures maraîchères ont contribué nettement à l’amélioration de l’état sanitaire et nutritionnel des membres des CEP et du milieu environnant. Les membres des CEP reconnaissent que grâce aux leçons apprises et mises en pratique,  certaines maladies carentielles surtout chez les enfants  et liées à la malnutrition ont diminué.

Signalons enfin que les cultures maraichères ont permis d’augmenter les revenus des ménages grâce à la commercialisation des produits de récolte. Leur introduction dans la province de Mwaro constitue actuellement un des mécanismes d’augmentation de la production sur de faibles superficies et à court terme. Les communautés non membres des CEP commencent d’ailleurs à adopter cette bonne pratique.