FAO au Burundi

Des jeunes chômeurs retrouvent l’espoir grâce au projet ASTF, de coopération Sud-Sud

25/04/2016

‘La FAO vient de nous lancer dans le monde des affaires, seuls des jeunes irresponsables vont échouer’, c’est en ces termes que Monsieur Ihorimbere Aristide, 26 ans, de la colline Kinyana en commune Ngozi a commenté le projet « Promouvoir la Diversification Agricole pour réduire la pauvreté, combattre la malnutrition et renforcer les opportunités d’emplois pour les jeunes en Afrique de l’Est » (ASTF/GCP/SFE/001/MUL) financé par le Fonds Fudiciaire de Solidarité Africaine (ASTF). Comme 24 autres jeunes chômeurs des communes Ngozi et Gashikanwa, de la province de Ngozi, ce projet lui a construit un poulailler, offert 330 poules pondeuses de la lignée Lohmann brown-classic, des aliments (qui vont couvrir 4 mois), des médicaments et autres intrants pour volaille.

Un mois seulement après avoir reçu généreusement lesdites poules, la ponte est déjà au rendez-vous. Selon Ihorimbere, la ponte a démarré trois semaines après la réception et augmente progressivement. Déjà à deux semaines du début de la ponte, le taux de production était de 25% soit 80 œufs par jour, au moment où un œuf est vendu entre 200 et 250 FBu (1dollar = 1635 FBu). « L’appui reçu va me permettre de concrétiser un rêve; celui d’initier au courant de 2017, une entreprise de transformation de produits alimentaires à base d’œufs tels que des mayonnaises mais également l’achat d’équipements pour la production d’aliments pour poule». Aristide Ihorimbere a conclu en conseillant aux jeunes de vaincre la peur, de ne pas se sous-estimer mais également d’avoir une vision et la détermination de la réaliser.

De son côté, Nemeyimana Marie-Jeannette, de la zone Muremera de la commune Ngozi ne tarit pas d’éloges pour ce projet qui vient de la tirer du chômage. « 5 ans au chômage, c’était trop pour moi; grâce à la FAO je viens d’avoir un travail qui m’occupe pleinement et un capital pour me développer », a-t-elle affirmé. Et d’ajouter que les fonds tirés de la vente des œufs vont l’aider de poursuivre ses études à l’université de Ngozi, une institution jusque-là, très onéreuse pour elle (300 000 FBu par an)».

A noter que le poulailler de Nemeyimana qui compte également 330 poules pondeuses a déjà atteint une production quotidienne de 210 œufs par jour soit un taux de ponte de 75% au 25 avril 2016. Le revenu quotidien à cette date, s’élève à 52 500 FBu (soit 32 dollars par jour). Le pic de la production attendu est de près de 280 œufs par jour pour ces poulaillers de 330 poules pondeuses, ce qui pourrait générer des revenus bruts mensuels aux meilleurs aviculteurs, de l’ordre de près de 2 000 000 FBu par mois (pour 1 œuf vendu à 250 FBu), soit l’équivalent de 1 223 dollars.

Une seconde catégorie de personnes appuyées par le projet est constituée par des vulnérables. Ces dernières ont reçu 33 poules pondeuses chacune, un poulailler (construction), des aliments et médicaments pour poules. Nzeyimana Jacqueline, 35 ans, de la colline Rutanga en commune Gashikanwa (province de Ngozi) fait partie de cette catégorie. Elle est mariée et mère de 6 enfants. «Grâce au projet, nos enfants seront mieux nourris en consommant des œufs mais également nous allons nous procurer des revenus pour l’achat de compléments alimentaires, nous faire soigner et acheter du savon ». Mme Nzeyimana a précisé que son mari a bien accueilli ce projet et l’appui dans le suivi du poulailler.

Le projet s’étend de 2014 à 2017. La zone d’action du projet couvre les Communes Gashikanwa et Ngozi de la province Ngozi. Le projet est en train d’appuyer 25 jeunes ruraux sans emplois dont 13 à Ngozi et 12 à Gashikanwa. Les personnes appuyées ont reçu un kit d’élevage avicole constitué principalement d’un lot de 330 poules pondeuses par individu. Le projet a aussi appuyé 100 ménages vulnérables par l’installation de petites fermettes avicoles avec 33 poules pondeuses par ménage.

A noter enfin que ce projet financé par le Fonds Fudiciaire de Solidarité Africaine (ASTF) fait la promotion d’une coopération Sud-Sud. Il a pour objectif principal de renforcer la sécurité alimentaire à travers le continent en aidant les pays et leurs organisations régionales à éradiquer la faim et la malnutrition, à éliminer la pauvreté rurale et à gérer les ressources naturelles de façon durable. Il a été mis en place en 2012 et a déjà alloué 34,5 millions de dollars à 15 programmes régionaux et projets nationaux en Afrique. Le montant alloué au Burundi est de 800 775 Dollars. La Guinée Equatoriale et l’Angola sont les principaux contributeurs de ce projet.