FAO au Burundi

La Représentation de la FAO au Burundi, ravie de la consommation des légumes à Ngozi

29/04/2016

La Représentation de la FAO au Burundi suit de plus près les réalisations de ses projets sur terrain, en témoignent les différentes descentes effectuées périodiquement. Pour le mois d’Avril 2016, c’est la province de Ngozi qui a eu le privilège d’accueillir le Représentant de la FAO, M. Mohamed Hama Garba qui voulait se rendre compte de la contribution de l’Organisation au bien-être de la population de cette province, particulièrement dans la lutte contre la malnutrition, auparavant estimé à 71% chez les enfants de moins de cinq ans. « En organisant cette tournée, je viens voir  ce que la FAO a pu apporter à la communauté », a indiqué Hama Garba à la population et lors de l’entretien de prise de contact avec l’administration de la province de Ngozi.

Grâce à la FAO, les Champs Ecoles Paysans  prospèrent

Lors de sa visite à Kiremba  dans le cadre du projet de lutte contre la malnutrition dans la province de Ngozi(Scaling up nutrition-SUN), le Représentant a visité un Champ Ecole Paysan(CEP), « Turwanye gufungura nabi »,  âgé de six mois et né d’un autre CEP. Ce CEP est inclusif dans la mesure où il intègre même les membres de la communauté batwa. Elle cultive les légumes telles que  les oignons, les aubergines, les carottes, les betteraves, les choux et autres sur un terrain loué. Le CEP fabrique de la farine de soja mélangée avec du maïs. La FAO lui a donné vingt chèvres à raison d’une moyenne de trois  par ménage. Le CEP économise ses revenus issus de sa production: il a actuellement 250,000 francs bu sur son compte. Les membres de ce CEP sont contents de l’appui de la FAO. « Dans le temps, les gens pensaient que le CEP nous faisait perdre du temps, mais voilà le type de production  que nous obtenons grâce à la FAO. Nous savons maintenant l’importance des fruits et légumes. Par exemple, la betterave reconstitue le sang dans le corps humain, l’oignons rend le repas délicieux », a indiqué, Pasteur Ntibazonderera, facilitateur des CEP,   en brandissant un grand fruit d’aubergine. Les membres de ce CEP disent qu’ils enseignent à la communauté comment préparer et consommer ces fruits et légumes.

Le CEP-mère de « Turwanye gufungura nabi » dénommée « Dushirukumwete » a également eu le privilège d’être visité par le Représentant. Ce CEP a lui-même permis la création d’un autre CEP et enregistre déjà une bonne production. Son kitchen garden a déjà produit des fruits et légumes quatre fois », a indiqué  son responsable,  soulignant aussi que les légumes en  escaliers sont changées pour chaque cycle de culture. Ce CEP a aussi cultivé de la pomme de terre sur un grand terrain en application des  résultats obtenus au cours des expérimentations déjà faites. « Dans le temps, nous ne savions pas comment utiliser le fumier, comment cultiver d’une façon moderne. Nous ne savions pas aussi comment préparer les   légumes pour la consommation. Maintenant je sais par exemple comment semer en ligne, comment utiliser ce fumier. Nous devrions aller  chercher les légumes très loin, mais maintenant elles sont proches de nos maisons », a indiqué Mme Consolate Ndayisenga, membre du CEP « Dushirukumwete.  « Le kwashiorhor est en train de diminuer chez nous  car, nous savons maintenant comment bien nourrir nos enfants en incluant des légumes dans le repas », a souligné Mme Béatrice Rwasa du même CEP.

Le responsable de ce CEP a profité de l’occasion pour remercier la FAO pour lui avoir donné des chèvres et des poules. « Pae exemple, les poules que vous nous avez données nous donneront des œufs, lesquels seront vendus et vont permettre l’achat des aliments pour ces animaux. Les revenus contribueront au traitement des enfants admis dans des centres nutritionnels.  », a souligné  Béatrice Rwasa.  Les CEP obtiennent les aliments pour la volaille par lot pour éviter le gaspillage. Les hommes ont adhéré aux CEP et ne peuvent donc pas  vendre la production d’œufs sans consentement. Ces CEP désirent ardemment louer un terrain proche de l’eau pour y pratiquer la  culture des légumes car, leurs kitchen gardens sont encore installés à côté de la route, sur un espace  sec ou il ne sera pas possible de cultiver en saison sèche.

« Vous savez, nous ne sommes pas plus intelligents que vous, vous l’êtes plutôt plus que nous. Vous pouvez donc bien chercher les solutions aux problèmes que vous posez. La FAO vous aidera bien sûr en ce qu’elle pourra », a souligné le Représentant de la FAO.  

M. Hama Garba a également visité un agriculteur modèle, qui possède une exploitation bien verdoyante et prospère. Devant  sa maison, un grand kitcen garden comportant de nombreuses légumes à grandes feuilles et fruits  résultant d’un entretien et d’un suivi régulier. Il a installé treize kitchen gardens pleins de nombreuses sortes de légumes et fruits: les poireaux, les épinards, les amarantes, les aubergines, les choux, les betteraves, l’ail, le poivrons, les épinards, la tomate, et bien d’autres plantés grâce aux semences obtenues de la FAO. « J’avais deux enfants souffrant du kwashiorkor, ils ont été guéris par mes fruits et légumes. Je ne savais pas auparavant l’importance des CEP. Maintenant, je la connais  cette importance et je forme même les autres maintenant », a indiquéPierre Mpabonimana,  l’agriculteur modèle.

Dans la même localité de Kiremba, le Représentant de la FAO a participé à une séance de démonstration culinaire où l’on a préparé un repas enrichie de plusieurs types d’aliments, notamment la patate douce, le riz, l’avocat, l’huile de palme, l’arachide, les légumes, les aubergines, la banane mûre, le poisson, la pomme de terre, la tomate, le manioc, et d’autres. Le plat, très appétissant,  a été donné à un des enfants présent à la séance. Le Représentant de la FAO a reconnu que ce n’est pas toujours évident d’avoir toutes ces variétés. « L’essentiel est de veiller à ce que les légumes soient présentes dans le repas et surtout consommées avant que les enfants ne tombent malades suite à la malnutrition », a souligné Hama Garba.

Sur la Colline Ruhama dans la commune de Kiremba, le Représentant de la FAO  s’est rendu compte des réalisations du CEP appelé «  Gufungura neza  niyo soko y’ubuzima ». Il a pu témoigner de l’intégration des fruits et légumes dans les kitchen gardens. D’une vie de deux ans déjà, le CEP est tellement organisé qu’il enregistre la production et les ventes. Construit en escaliers, son kitchen garden est même clôturé par le maracuja qui empêche les gens et les animaux d’abimer les cultures y installées. Ce CEP mise beaucoup sur l’analyse de l’agroécosystème(AESA) appliqué notamment sur le soja. Il a pu identifier la variété de soja la plus productive. La même analyse a été appliquée sur la tomate et les aubergines. Ces dernières ont même été choisies pour servir d’activité génératrice de revenu(AGR). Ce CEP sait maintenant utiliser peu de fumier pour avoir l’appris de la FAO. En matière de lutte contre la malnutrition, le CEP a pu créer deux FARNs. Sur 27 enfants qui étaient admis dans ces centres, 25 ont pu guérir. Les membres des CEP savent catégoriser les aliments et leur importance.  Le CEP rentabilise le les chèvres reçues de la FAO. Sur vingt-cinq femelles reçues, douze ont déjà mis bas. Les autres sont gestantes. Notons que ce CEP a aussi reçu  deux boucs.

« Je sais maintenant installer un kitchen garden et je suis contente que nous avons eu des animaux d’élevage qui nous donnerons du fumier. En ajoutant les légumes au repas, nous mangeons tous les types d’aliments dont notre corps a besoin  », a indiqué Mme Christérie Kankindi, membre du CEP « Gufungura neza niyo soko y’ubuzima», précisant que les voisins obtiennent une petite part de la production des CEP et qu’ils ont déjà commencé à dupliquer l’installation des Kitchen gardens.

Une appréciation positive du Représentant de la FAO

Le Représentant de la FAO trouve mieux de quantifier les résultats et de relater davantage les cas précis de succès pour un bon suivi des activités des CEP. « J’apprécie beaucoup le  travail déjà fait et vous demande d’aller de l’avant. Il faut savoir  compter sur vos potentialités et capitaliser les acquis. Cela pourra permettre aux autres bailleurs de continuer sur cette lancée », a indiqué Mohamed Hama Garba.  M. Hama Garba est rentré, ravi de l’impact de ce projet. « Je suis très content que, grâce à notre organisation, les ménages ont appris comment cultiver et consommer les fruits et légumes », a-t-il indiqué avant d’aller visiter un autre projet de soutien aux jeunes chômeurs et aux ménages vulnérables à travers la pratique de l’aviculture. Il a tout de meme precisé que le plus grand merite de l'Organisation est d'avoir surtout appris à la population "comment lutter contre la malnutrition". Des témoignages à Ngozi indiquent que la malnutrition a certainement chuté avec la consommation des légumes. Selon le Responsable du volet nutrition au sein de ce projet, M. Isodore Sindabarira,   5000 ménages étaient appuyés au début.  Maintenant, le projet en est à 20 000 ménages.