FAO au Burundi

Formation sur les principes et techniques de production et protection intégrées (PPI) des cultures horticoles

18/05/2016

Organisée du 25 au 29 Avril 2016 à Ngozi dans le cadre du TCP-«Appui à la mise en place et à la gestion de potagers et poulaillers pour l’amélioration de la nutrition familiale au Burundi»  (TCP/ BDI/3502), la formation a vu la participation de  quarante bénéficiaires regroupés dans différents Centres de Formation et de Démonstration (CFD’s) situes dans les provinces Ngozi, Kayanza et Kirundo, accompagnés par le projet. « Cette formation a été organisée  dans le souci d’imprégner les bénéficiaires directs à travers une sensibilisation, l’idée de Production et de Protection Intégrées et intensives (PPI) des cultures horticoles afin d’augmenter qualitativement et quantitativement le rendement,  tout en réduisant les retombées négatives de l’environnement », a indiqué M. Eugene MANIRAMBONA, Responsable de ce projet.   Cette formation était centrée sur deux thèmes principaux: les principes PPI  et la préparation et l’application des pesticides naturels à base des plantes, les bio pesticides.

Principes inculqués aux participants et méthodes préventives apprises

 Lors de cette formation, les participants ont pu apprendre les différents principes de base de production et de protection intégrées des cultures horticoles. En effet, ils ont par exemple appris que les aliments ne doivent pas présenter le risque pour la santé humaine, mais qu’ils doivent plutôt l’améliorer. Un environnement sain exempt de source de contamination favorise la croissance et le développement des cultures horticoles. Il faut donc de l’hygiène générale dans et autour de la parcelle. Le choix raisonné du terrain et de la parcelle sont des préalables requis pour avoir une récolte de qualité. Des assolements et des rotations appropriés des cultures horticoles doivent être pratiqués, pendant qu’un bon état sanitaire des semences, du matériel sain sont des préalables indispensables pour un bon début de croissance. En outre, une plante recevant tous les éléments nécessaires en qualité et en quantité requises sera dans de meilleures conditions pour supporter des attaques des maladies et des ravageurs. La connaissance des maladies et ravageurs potentiels et de leur période d’apparition est aussi une des façons de maitriser leurs incidences négatives sur de la culture et le niveau de pression parasitaire. Faut-il donc tenir un registre pour y indiquer les dates de début et de fin de différents stades de croissance. Les participants savent aussi qu’il faut également utiliser des variétés améliorées adaptées aux conditions agro écologiques locales et si possible résistantes aux ravageurs et maladies.

« Ces principes ont, lors de la formation, été concrétisés par des méthodes culturales appropriées pour la production et protection intégrées des cultures horticoles qui sont à la base d’une bonne production. Ces méthodes préventives  indiquent bien quand il faut envisager d’utiliser des moyens chimiques de lutte contre les maladies et ravageurs », a souligné, M. MANIRAMBONA.

Quant aux méthodes préventives,  les participants ont appris qu’il faut observer et examiner les plantes, particulièrement la face inférieure des feuilles et des échantillons de racines, suivre les techniques culturales conseillées et se référer aux  dates de semis qui tiennent compte du climat et du parasitisme. Il faut aussi  éviter la forte humidité du sol  et l’ombrage, faire le drainage, le travail du sol (binage), le paillage et le traitement du sol. La propreté des outils, la mise en jachères, la rotation des cultures sont autant d’autres actions à mener. Il faut également enlever, les herbes ou brises vents sensibles aux mêmes ennemis de la culture et se trouvant tout au tour du champ. Faut-il aussi  faire la collecte manuelle des ravageurs,  l’effeuillage, l’élimination des parties végétales atteintes, le tuteurage et l’élimination des plantes qui présentent des symptômes de maladies virales et bactériennes. Aussi, faut-il appliquer des produits répulsifs sur les cultures, attractifs pour le piégeage.

Usage des pesticides naturels  et du matériel végétal sain commepréalables

 Parmi les conditions requises pour le matériel végétal à utiliser, il faut avoir recours aux  semences de qualité conservées dans de bonnes conditions. Les espèces de cultures doivent être associées et non sensibles ou résistantes. Aussi, des plantes-pièges doivent être intégrées parmi le matériel végétal. Les porte- greffes résistants sont les seuls à utiliser surtout pour l’aubergine et la tomate.  La lutte biologique, l’utilisation des entomophages et entomopathogènes est également menée à travers l’utilisation du  Bacillus thuringiensis(BT). Ce genre de lutte est completée par des traitements chimiques utilisant les produits compatibles avec la PPI. A ce niveau, il faut respecter les doses.

L’étape de  préparation et l’application des pesticides naturels à base des plantes biopesticides était basée sur des discussions participatives sur les pesticides naturels, ce qui a conduit les participants à répertorier une liste des  plantes qui fournissent les biopesticides et à apprendre les procédés de leur préparation et leur utilisation selon des maladies et ravageurs spécifiques. En guise d’exemple, le tabac lutte contre les criquets, les sauterelles, les chenilles, les pucerons, les mouches blanches et les grillons. Le papayer lutte contre les insectes tels que les criquets, les sauterelles, les chenilles, les pucerons. Le Tithonia chasse les mouches blanches et l’altérnariose. L’ aïl lutte contre  les vers gris et les chenilles. Le piment piquant chasse les chenilles, les pucerons et les  mouches blanches. La citronnelle lutte contre les mouches blanches et les rongeurs. D’autres plantes ont été identifiées comme matériel de lutte contre les parasites.Chaque fois les participants ont appris des procédés de préparation et d’application de ces pesticides naturels.  Ils ont, par exemple, pu préparer cinq recettes : les feuilles de tabac, les feuilles de papayers, les feuilles de Tithonia, le piment piquant et la cendre de palmier à huile. Au total, un répertoire de onze plantes pesticides a été fait et donné aux participants en vue de les utiliser dans leurs exploitations pour réduire l’usage des pesticides chimiques considérés comme dangereux et onéreux. L’application de ces recettes a été faite sur les légumes plantées dans le Centre de Formation et de Démonstration(CFD) de la Commune de Ngozi. Les autres recettes ont été récupérées par les participants en vue de les utiliser dans leur CFDs respectifs.

En fin de compte, selon MANIRAMBONA, cette action de formation doit aboutir à la production des légumes diversifiées et saines, destinées à la protection de la santé des producteurs et des consommateurs. Elle devra aussi aboutir à la promotion des pratiques culturales de nature à  réduire l’utilisation de certains pesticides considérés comme dangereux. Grâce à ces capacités, l’environnement sera préservé de toute pollution liée à la production horticole. La fertilité du sol sera améliorée et le revenu des producteurs sera augmenté car le coût de production sera réduit.