FAO au Burundi

Quand les Centres de Formation et de Démonstration échangent des expériences, des leçons sont toujours apprises

08/06/2016

Les membres des Centres de Formation et  de Démonstration bénéficiaires de l’appui le projet «Appui à la mise en place et à la gestion de potagers et poulaillers pour l’amélioration de la nutrition familiale au Burundi» (TCP/BDI/3502 ) apprennent des réalisations des uns et des autres. Dans un récent échange d’expériences entre cinq CFDs consécutif aux formations dans la mise sur pied des  jardins potagers ou Kitchen gardens, il a été remarqué que les capacités données par FAO ont été  si utiles pour les bénéficiaires dans la mesure où la culture et la consommation des fruits et légumes  sont devenus une bonne pratique, bien que visiblement, certains de ces centres sont plus avancés que d’autres. Tous entretiennent régulièrement leurs jardins potagers. On en trouve de plusieurs sortes : en escaliers, en pneu, en sac, en bouteilles, en paniers, etc. Chaque membre a généralement un kitchen garden chez lui.

 A côté des kitchen gardiens, il est installé des compostières  pour la génération de la fumure organique réputée très nécessaire pour le maraichage, surtout lorsqu’elle est combinée avec l’engrais chimique. Les légumes trouvées dans les CFD sont de plusieurs sortes : les amarantes ou lenga-lenga, les carottes, les courgettes, aubergines, les poivrons, les céleris, les oignons, les choux, les épinards, et d’autres. Il y en a qui intègrent des fruits tels que les papayers, les pruniers, les manguiers et les pauciflores. Certains CFDs sont clôturés, soit par les plantes fruitières tels que les pauciflore et  le macadamia pour leur protection contre les  animaux ou les personnes pouvant venir les  abimer. Généralement, les CFDs enregistrent la production par culture.

Les membres des CFDs se répartissent les tâches pour l’entretien des champs. La communauté duplique les actions des CFD voisins. Un des cas les plus saillants est l’école primaire de Nyabiraba qui a planté un vaste champ de choux suite à l’observation des jardins du CFD à côté d’elle. Les CFDs possèdent des poulaillers en attente des prochaines distributions de poulettes.

Certains CFDs ont appris des autres que  les cultures installées dans leurs champs peuvent être traitées par d’autres plantes. Les centres font continuellement de la recherche pour identifier les plantes qui peuvent traiter leurs cultures. Ils ont, par exemple, identifié le Titonia, le tabac et le piment pour le traitement des pucerons  de leurs légumes. Ils savent déjà que les produits chimiques constituent, dans une certaine mesure, du poison pour les gens qui consomment les fruits de la plante traitée avec eux.

Quand la saison sèche arrive, certains CFDs vont cultiver dans les marais pour résoudre le problème d’eau. Nombreux qui viennent dans nos centres de supplémentation nutritionnels guérissent bien du kwashorkor. Ils intègrent les légumes dans leurs aliments. Lorsque les cultures connaissent des problèmes, entre autres, la non adaptation au milieu, les CFDs réfléchissent et trouvent des solutions alternatives.

Des témoignages et des leçons apprises

 « Un kitchen garden est une pharmacie pour nous ; les légumes sont donc des médicaments », a indiqué Françoise Hakizimana du CFD de Rutegama  dans la province de Gitega.

« Nous achèterons les médicaments seulement à l’hôpital et pas chez nous,  car,  ils se trouvent dans les légumes que nous avons cultivées », a indiqué André Niyongere, responsable du CFD de Rutegama à Gitega.

« Nous n’avons pas perdu notre temps en rejoignant le CFD, dans le temps, la femme rentrait sans légumes, ici ce n’est plus le cas. Maintenant, l’achat des légumes est devenu une histoire. Jadis, il y avait beaucoup de cas de kwashiorhor, mais nous avons appris à le combattre à travers la culture des légumes dans notre CFD. Les voisins viennent nous demander de les aider en légumes et nous le faisons à cœur ouvert», a indiqué Mme Annonciate Nimpagaritse de la commine Jimbi en commune Rutegama.

 «  Nous savions qu’on peut pratiquer le maraichage seulement dans les marais, et voilà qu’avec nos nouvelles connaissances, nous pouvons les cultiver sur les collines », a indiqué Scolastique Bukuru de la colline Jimbi en commune Rutegama.

« Nous  avons appris qu’on peut mélanger la patate, les légumes, l’arachide, l’huile et d’autres aliments dont les fruits pour enrichir nos aliments. Les voisins viennent voir comment nous faisons la cuisine pour lutter contre la malnutrition. Nous avons déjà assisté trente enfants répartis dans trois Centres nutritionnelles », a indiqué un bénéficiaire de Nyabiraba.

 « Nous avons aussi appris que si tu ne manges pas bien en incluant les légumes, tu ne peux pas réussir à l’école. Mais,  si le repas est équilibré, tu mémorises bien les leçons, comme nous le faisions dans le temps en récitant le poème Le Corbeau et le Renard», a indiqué un intervenant du CFD de Kirundo.

« Un homme qui ne voyage pas pense que c’est sa femme qui préparé la plus grande patte, je vais dire par-là qu’il y a des CFD bien avancés dans les techniques culturales apprises », a indiqué un participant à l’échange,  en reprenant un proverbe kirundi.

 « Nous les femmes ne pouvions pas souvent avoir des légumes à donner à nos enfants. Les FFS ont mis près de nos cuisines des légumes, si les maris tardent à  les amener, ils nous trouvent les avoir déjà récoltées dans nos kitchen gardens », a indiqué un membre du CFD de Kayanza.

 « Ici, il y avait un sol très acide avec la mauvaise herbe dite « ishinge ». Nous avons amandé le sol en le  fertilisant avec la chaux, le fumier organique et on a sarclé. Cela a fait que nous ayions de bonnes récoltes, a souligné l’agronome et responsable du CFD de Kayanza.

 « Dans le temps, nous suppliions les voisins pour venir voir comment on installe les kitcehn garden, maintenant, ils viennent d’eux mêmes nous demander de les aider à les installer. Dans toute la commune, il y a plus de 800 kitchen gardens. Certains se partagent les semences de légumes lorsque celles-ci ne sont pas disponibles », En cas de problèmes d’eau, allons cultiver dans les marais », a ajouté le Responsable du CFD de Kayanza.

«  J’étais attaqué par le  kwashiorkor, mais je suis guérie et je danse et chante », a indiqué  une bénéficiaire membre du  CFD de Ngozi  pendant l’animation faite par son CFD.

« Nous étions fatigués d’acheter les légumes. Maintenant,  nous les cultivons nous-mêmes ; nous en vendons une partie pour avoir notamment du charbon pour leur cuisson. Ce projet nous a donnée plus de connaissances, si tu es paresseux tu ne peux pas faire ce que nous faisons ici dans notre centre », a indiqué Mme Anésie Sinankwa du CFD de Ngozi.

« J’étais très maigre auparavant et je n’avais personne pour m’assister. Maintenant j’ai reçu des connaissances de la FAO dans l’installation des kitchen gardens. La FAO nous a donné des semences ici dans nos collines. Actuellement, personne n’achète plus des légumes », a souligné Mme Francine Nantore du CFD de Ngozi.

« On m’a demandé de leur prêter cet espace pour l’installation du CFD, ce que j’ai accepté. Je  suis content de voir autant de gens venir voir les réalisations du CFD installé sur ma propriété », a souligné Déo Nibirantije du CFD de Ngozi.

 «  Dans les cantines scolaires, nous avons ajouté des kitchen gardens. Nous sommes en train de préparer une initiative appelée, ‘école ami des légumes’  dans trente-trois écoles », a indiqué l’agronome communal et responsable du CEP de Kirundo.

« Dans le temps on appelait les enfants souffrant du kwashiorkor   ‘petites joues enflées, maintenant on les appelle grandes joues, grâce  à la consommation des légumes »

 « J’ai préféré le type de kitchen gardens qui ne coûtent pas beaucoup, ceux qui n’exigent pas l’achat des sacs, mais ceux  où l’on utilise des paniers, des bouteilles, des écorces de bananiers secs, des pots troués, etc. », a indiqué Mme Mboye de la colline Yaranda à Kirundo.

« Dans le temps, quand nous plantions des cultures dont les fruits et légumes, tout s’asséchait. Maintenant nous avons appris comment les maintenir vertes. A propos de ma santé, je mettais le texte très loin de mes yeux, maintenant, depuis que je consomme beaucoup les fruits et légumes, je lis normalement. Nous savons déjà que manger seulement du manioc n’est pas une bonne pratique nutritionnelle ; nous devons le combiner avec les aliments des autres catégories, sans oublier les fruits et légumes. Quand tu as mangé les légumes, tu te sens souple et tu as une belle peau comme la mienne.  Nous remercions la FAO qui nous a appris tout cela », a souligné M. Réverien Ahishakiye de Kirundo.

« Nous avons vu que l’animation est plus vivante dans certains CFD visités. Certains ont fait danser des personnes qui ont des difficultés, notamment les vieux et vieilles personnes, ça leur redonne le moral », a indiqué un des visiteurs du CFD de Kayanza.      

« La où la FAO installe ses projets en collaboration avec l’administration, les autres projets s’implantent sur cette base » (extrait de la récitation par un danseur Intore de Kirundo)

« Je vois que la faim a diminué grâce à ce projet. Je vois que vous êtes vraiment joyeux ;  quand nous avions commencé le projet, vous n’étiez pas si contents», a souligné, Mme Speciose de la FAO, en  s’adressant au participants à la visite du CFD Kayanza.

«  Il faut montrer aux voisins comment vous avez pu le faire les kitchen gardens.  Je vois que vous faites la comparaison des récoltes, c.-à-d. , si on plante sur les kitchen gardens en escaliers et sans escaliers », a indiqué Speciose NDIKUMANA, expert de la FAO en kitchen gardens, s’adressant aux participants à la visite au CFD Kayanza.

 

« Nous remercions ceux qui ont installé le petit robinet de lavage des mains « honyorukarabe » et invitons les autres à faire de même, et à améliorer leurs compostières davantage », a souligné Mme Speciose NDIKUMANA, expert en formation de la FAO chargé de la formation sur  les kitchen garden.

« Toutes ces réalisations ont pu être faites grâce à la FAO, le MINAGRIE, particulièrement les DPAE et les responsables du Projet Maraîcher. Nous disons merci à la FAO qui a formé les agriculteurs. Tu peux avoir des moyens mais sans un savoir-faire, ces moyens deviennent inutiles. Cependant, ces connaissances seront opérationnalisés si on voit des champs de légumes partout dans les ménages des bénéficiaires, et leurs voisins », a indiqué M Emmanuel Ndinduruje,  un des responsables du Projet Maraîcher.  Je remercie ceux qui ont planté des fruits dans les kitchen gardens alors que nous ne le leur avions pas exigé. Que ceux qui ne l’ont pas fait le fassent aussi. Pour ceux qui ont demandé des poules, celles-ci vont leur arriver bientôt », a souligné le responsable du Projet Maraîcher, en leur remerciant d’avoir construit les poulaillers.   

« Seigneur, bénis toutes les personnes de la FAO et les autres partenaires qui s’investissent jour et nuit pour notre survie et notre bien-être, bénis les actions de cette organisation », a indiqué un membre du CFD de Kirundo, lors d’une prière de fin de la visite d’échange.

Des légumes qui parlent

Les CFDs de certaines localités comme Kirundo ont fait parler certaines légumes, notamment pour les laisser exprimer, elles-mêmes, leur importance dans l'alimentation et la santé humaine. Cela a été fait à travers la mise  de quelques  phrases sur de petites affiches en papier installées sur ces plantes.

La choux: " Ne me dites pas qu’il y a des personnes qui ne me connaissent pas dans les salades"

L'aubergine: "J'aide beaucoup les personnes souffrant du diabète"

Le Céleri: "Mon bel arôme a fait que mon mari ne parte pas chez d'autres femmes

               où il y aurait notamment des repas plus délicieux et plus savoureux"

L’amarante:Vous avez souvent recours à moi quand le soir vient"

Le prunier: " Chers enfants, ne  me connaissez-vous pas? Vous avez un bon jus quand je suis présent"

Le Prunier: Ha ha ha ha! Moi prune du Japon, j'aide beaucoup les femmes qui viennent de mettre au monde et les paludéens à récupérer leur sang".