FAO au Burundi

Début des formations CEP dans le cadre du PRO ACT

De futurs animateurs de CEP en train d'effectuer des exercices pratiques sur l'Analyse de l'Agro-Ecosystème (AESA)
14/10/2016

C’est le premier pas qui compte, dit-on. C’est chose faite avec les premières formations CEP organisées simultanément à Muyinga et Makamba dans le cadre du PRO-ACT, du 26 septembre au 7 octobre 2016. Elles ciblent 29 personnes au total et regroupent aussi bien les points focaux du projet dans la zone d’action du projet, les futurs animateurs des CEP ainsi que des jeunes stagiaires diplômés (dont des ingénieurs agronomes), recrutés pour faire les premiers pas dans le monde du travail en tant qu’animateur de CEP’s.

Au cours de la formation organisée en province de Muyinga, Philbert Yandemye, maître-formateur en CEP de la FAO et coordonnateur assistant du PRO ACT pour la région nord n’a pas ménagé ses méninges et ses efforts pour partager les techniques et ses expériences dans la mise en place et la conduite de cette approche phare de la FAO. La matière partagée durant la formation intensive de deux semaines a porté sur plusieurs thématiques. Il s’agit notamment des concepts et principes de l’approche CEP; des techniques de facilitation du CEP, des outils de planification participative utilisés en CEP, du profil phénologique des cultures, de la conduite des activités centrales des CEP, conduite de toutes les étapes de mise en place et de la conduite des CEP, l’initiation des AGR’s (Activités Génératrices de Revenus) pour leurs CEP ainsi que l’aménagement et l’entretien des Jardins de case.

Les participants à cette formation n’ont pas taris d’éloge à cette formation capitale pour la promotion des pratiques agricoles. « J’avais entendu le mot CEP pour la première fois dans le cours de socio-vulgarisation à la faculté d’agronomie de l’université du Burundi, mais c’est maintenant que j’apprends entre autres les principes et la conduite d’un CEP, la gestion intégrée de la production et des ravageurs (GIPR), le suivi-évaluation et les dynamiques de groupes », commente Kabagwira Renée, jeune stagiaire, fraichement affecté à l’animation des futurs CEP de la commune Bugabira, en province de Kirundo. De son côté, Bukuru Sixte, futur animateur de CEP de la commune Bugenyuzi, en province de Karuzi a affirmé que certaines erreurs commises sur terrain en matière de pratiques agricoles vont être corrigées grâce aux leçons acquises à travers la formation CEP.  

Dans le cadre du Projet « Appui à l’amélioration des capacités de résilience des populations vulnérables les plus affectées par les effets de la crise multifactorielle au Burundi » (PRO-ACT), l’approche CEP est la composante technique des Caisses de Résilience (CdR’s), pierre angulaire du Résultat 2 destinées aux Organisations de Producteurs (OP) et Associations Féminines (AF). Ce dernier vise l’amélioration de la résilience de 5000 ménages membres des OP’s et AF afin de mieux gérer les risques et tirer profits des opportunités locales en vue d’une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’approche CEP porte sur l’apprentissage des bonnes pratiques agricoles durables. Elle permet aux intéressés d’atteindre des productions plus respectueuses de l’environnement.

C’est depuis 2008 que l’approche CEP a été initiée au Burundi avec l’appui technique et méthodologique de la FAO. Cette dernière a entrepris la promotion de cette approche, vite adoptée par la population rurale burundaise et érigée depuis en bonne pratique à promouvoir. Le respect des normes, pratiques et méthodologies de cette approche constitue un défi que la FAO a entrepris de relever, à travers différents projets dont le PRO-ACT.

Rappelons enfin que le PRO-ACT est un projet mise en œuvre par la FAO et financé par l’Union Européenne pour une durée de 3 ans (2016-2018). Il intervient dans les provinces de Kirundo (Busoni et Bugabira), Muyinga (Mwakiro et Butihinda), Karuzi (Buhiga et Bugenyuzi), Rutana (Bukemba et Giharo) et Makamba (Kayogoro et Nyanza Lac). Ces localités ont été ciblées suite à une combinaison de résultats IPC critiques, d’indicateurs de malnutrition inquiétants et des taux de migration parmi les plus intenses.