Les beneficiares consomment le vernonia après sa préparation

Cette innovation a pu avoir lieu grâce à une formation que les bénéficiaires du Projet «Renforcement de la contribution des produits forestiers non ligneux à la sécurité alimentaire en Afrique Centrale»- GCP/RAF/479/AFB-viennent de suivre consistant en la préparation du, vernonia amydalina également connu sous le nom d’ Umubirizi ou Umufumya selon les régions. La formation s’est déroulée dans un ménage d’un des bénéficiaires dans la commune Muruta de la province Kayanza. Il faut noter la présence des autorités envoyées par le Ministère en charge de l’environnement.

Avant la formation proprement dite, le Coordonnateur National du Projet, M. Diomède Manirakiza a précisé aux participants que les connaissances sont obtenues à partir  de quelque part ailleurs, pour ainsi dire qu’il y a d’autres pays, comme le Cameroun, où la légume de vernonia amydalina est très consommée et très appréciée. «  Umubirizi est une légume comme tant d’autres. Elle ne tue pas, il est même dit qu’ elle guérit des maladies », a indiqué Manirakiza, précisant  que la leçon consistera entre autres étapes l’enlèvement de l’amertume de la légume. Il a rappelé que le projet,  qui est venu leur apprendre la technique de préparation du vernonia, vise la protection de la réserve naturelle de la Kibira, du moins pour les bénéficiaires riverains de cette réserve.

Etapes de préparation du Vernonia

Les participants ont d’abord appris comment récolter les feuilles de vernonia. Cette phase a consisté en un tour dans les propriétés de certains bénéficiaires et leurs voisins pour la recherche de la légume, visiblement rare dans la localité.  Ils devraient, chaque fois, récolter de jeunes feuilles qui, en principe, contiennent moins d’amertume que les feuilles qui sont plus dures.

Après la récolte des feuilles, les participants ont appris les différents condiments nécessaires pour la préparation du vernonia : l’ail, le sel, la farine d’arachide, l’oignon et  les ustensiles de cuisine tel que les casseroles et d’autres.

Pour utiliser ce matériel, il fallait avoir préparé les feuilles en enlevant les nervures principales qui sont plus amères que la partie restante de la feuille.

La préparation du  vernonia consistait essentiellement en l’enlèvement de l’amertume en trempant ses feuilles  dans de l’eau bouillante et en pressant fortement pour enlever le premier liquide, exercice fait trois fois.

Les feuilles ayant été dépourvues de son liquide amère, ont,  dans la suite, été cuites comme cela est fait pour les autres légumes.

Il est important de noter que l’utilisation de  l’ail, du sel, de la farine d’arachide, de l’oignon et même du piment et de la viande  donnent plus de saveur et de bon goût à la légume.

Les participants ont aussi cuit quelques autres aliments que la légume de vernonia peut accompagner. C’était le riz, cette fois-là.

Tout cela ayant été préparé, a donc suivi une séance de dégustation. Les participants ont beaucoup apprécié la légume, toute nouvelle dans leurs habitudes alimentaires.

Les bénéficiaires apprécient la nouvelle connaissance

« ça va m’aider beaucoup dans ma famille, dans mon voisinage. Je vais enseigner cela à mes voisins. Personnes ne savait pas que les feuilles de vernonia pouvaient un jour devenir des légumes comme les autres. La nouvelle légume va améliorer notre santé », a indiqué Agnès Minani, bénéficiaire du projet.  

« Comme je représente une association, je vais les mobiliser à la consommer, surtout dans les périodes de pénurie de légumes. Puisque la légume contient beaucoup d’aliments, elle va contribuer à une bonne nutrition de la population dans notre localité. (COCO)

« Ce que nous avons étudié sera très important pour nous. Nous avons étudié comment laver, préparer, cuire les feuilles en les mélangeant avec d’autres éléments »,  a indiqué Régine Barangenza

« Si je n’’étais pas venu, j’aurais beaucoup perdu. Après avoir testé la feuille cuite ; j’ai senti qu’elle est agréable à manger. Nous avons vu que l’utilisation de l’eau chaude enlève l’amertume. La nouvelle légume va être cultivée intensivement dans notre communauté, avec notre mobilisation. Nous allons tout faire pour que le reste de la communauté sache préparer le vernonia et apprenne à l’intégrer dans ses habitudes alimentaires », a indiqué Epipode Uwuzobakiriho, leader de l’association Abagenzi b’ibiudukikije.

« Je suis très contente de voir qu’une plante à laquelle on ne donnait pas d’importance va maintenant nous être très utile. Après avoir préparé cette légume, nous avons trouvé qu’elle très agréable », a indiqué Agnès Minani, bénéficiaire du projet.

« Cette plante est très importante, car elle contient du médicament et des aliments. J’ai appris que le vernonia traite beaucoup de maladies : les maux de tête, la diarrhée, la fièvre, le diabète et d’autres. A côté d’être un aliment, le vernonia peut aider dans la protection de l’environnement en la plantant dans nos champs, sur les collines et près de nos maisons. Il peut aider comme imbago (titreur), notamment pour le haricot volubile »,  a indiqué Claver Nimbona, participant à la formation et agent du Ministère de l’environnement.

«  Le vernonia est une espèce de plantes qui peut être trouvée dans tous les régions du pays. Elle va aider dans la lutte contre la faim et la maladie. Ellepeut être plantée facilement et n’occuperait pas trop d’espace. La consommation de cette légume pourra contribuer à l’économie familiale à travers l’épargne de l’argent qui aurait servi dans l’achat des autres légumes. Il n’y a pas beaucoup de craintes de faire disparaitre la plante, car on récolte les feuilles seulement. Au lieu de la chercher dans la forêt, il serait mieux de le planter dans les exploitations agricoles. De cette manière, les fermiers peuvent multiplier et partager les boutures »,   a souligné M. Claude Hakizimana,  Chef de parc de la Kibira à l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE)

Rappelons qu’une telle formation venait d’être aussi organisée à Rumonge. Elle a aussi été organisée dans la province de Bubanza.

La vernonia est une plante qui, jusqu’ici était utilisée pour d’autres fins que dans l’alimentation. Elle était utilisée pour le lavage de certains outils ménagers tels que les marmites et les cruches, et dans le traitement de certaines maladies de l’homme.  

Financé par la Banque Africaine de Développement à travers le Fonds pour les Forêts du Bassin du Congo. Le projet    a été mis en œuvre dans le cadre du Plan de Convergence de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) qui met un accent particulier sur les PFNL et leur importance dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.