FAO au Burundi

La FAO initie la population de Kayanza à la fabrication des produits artisanaux.

Bénéficiaires de l'appui FAO exhibant les produits artisanaux fabriqués lors de l'apprentissage
29/12/2016

Après l’introduction du vernonia  « umufumya » dans les habitude alimentaires des population de Kayanza, le Projet Renforcement de la contribution des produits forestiers non-ligneux (PFNL) à la sécurité alimentaire en Afrique centrale»- GCP/RAF/479/AFB  vient aussi de former les bénéficiaires dans formation sur les techniques de productions des objets artisanaux. La formation de huit jours a débuté en date du 29 novembre 2016 et était destinée aux associations bénéficiaires de la commune Muruta, en majorité des femmes parmi lesquelles celles faisant partie des populations autochtones, les Batwa. Ces bénéficiaires ont appris la fabrication des bracelets, des corbeilles et d’autres produits d’ornement à partir des produits végétaux non ligneux notamment  urwamfu,  imihivu et les  imigano (bambou), un produit forestier non ligneux à usages multiples.

Le responsable du projet, M. Diomède Manirakiza a indiqué aux participants  à la formation que les produits extraits de la forêt, le bambou notamment, ne doivent pas seulement être vendus, mais devraient être utilisés aussi pour l’artisanat et l’ornementation. «  Il faut bien apprendre ces techniques artisanaux afin que vous les appreniez aux autres », a indiqué Manirakiza.

La formatrice, Mme Mureranyana Gloriose  a précisé aux participants que l’avantage de l’artisanat est qu’il est surtout pratiqué sur des produits disponibles sur place. « Les produits de l’artisanat génèrent beaucoup de revenus », a indiqué la formatrice, en montrant un petit bracelet coûtant à peu près un dollars au Burundi, maïs qui, une fois exporté, coûte environs trois dollars.   

Les bénéficiaires remercient la FAO  d’avoir renforcé leurs capacités en artisanat. Ils espèrent bien que les nouvelles connaissances les aideront à relever  leurs moyens d’existence.  

« Nous allons beaucoup pratiquer les connaissances artisanales que nous sommes en train d’apprendre. C’est la toute première fois pour mois d’apprendre à tisser un bracelet. Je ne savais pas que les herbes comme ishinge(un type d’herbe aux minces et longues feuilles ) pourrait etre une source de richesse», a indiqué Mme Niragira Charlotte, âgée d’environs 26 ans et membre de l’association Kerebuka Twitezimbere. Cette femme a étonné les autres participants, car elle appliquait rapidement et parfaitement les techniques que le formateur lui montrait, alors que cela était la première fois de les apprendre.

« Je suis en train d’apprendre comment vanner une corbeille. Les corbeilles et les autres produits que j’apprendrais à fabriquer vont me permettre d’acheter de la nourriture et d’avoir une bonne vie en général », a souligné, Mme Helene Niyonsaba, de l’association Garukirabatwa.

Mme Astérie Bimenyimana, Chef de colline et bénéficiaire de l’intervention FAO, est persuadée que l’apprentissage de l’artisanat va aider à développer sa colline. « Nous remercions la FAO qui nous apprend ces métiers ; elle venait de nous apprendre comment préparer le vernonia (umubirizi) comme légume. », a indiqué Mme Bimenyimana.

Le Coordonnateur du Projet, M. Diomede Manirakiza, a indiqué que la formation a été organisée après un constat que les produits artisanaux que les femmes encadrées par le projet utilisaient auparavant étaient en train de perdre le marché. « Imaginez-vous, elles vendent encore une natte à 200 fbu (à peu près un dollar). Afin de les aider à diversifier les produits et les revenus, la FAO a pensé à signer de petits contrats avec une association qui a une expertise avérée dans le domaine d l’artisanat et qui pour huit jours a transmis aux associations bénéficiaires de Kayanza leurs savoir-faire », a indiqué M. Manirakiza. Selon Manirakiza, la formation est très importante dans la mesure où elle met en contact ces associations et avec le marché local, africain et international.

Pour Manirakiza, le projet est venu renforcer la sécurité alimentaire des populations bénéficiaires vivant autour des aires protégées, notamment la Kibira à Kayanza. « Avec la vente des produits artisanaux fabriqués après l’apprentissage, ils se procureront de l’argent et il pourront s’acheter des denrées alimentaires, en plus de la couverture de certains autres besoins. L’avantage est que le matériel de base est disponible localement », a souligné le Responsable du projet.

Maintenant, les bénéficiaires vont protéger la Réserve naturelle de la Kibira. Auparavant, il était difficile de la protéger alors qu’ils n’en tiraient rien. « Maintenant ils vont découvrir que la foret est pour eux », a ajouté Manirakiza.

Financé par la Banque Africaine de Développement à travers le Fonds pour les Forêts du Bassin du Congo, le projet    a été mis en œuvre dans le cadre du Plan de Convergence de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) qui met un accent particulier sur les PFNL et leur importance dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.