FAO au Burundi

Les Caisses de Résilience du Pro-ACT viennent de se choisir un nom en Kirundi

Des populations rurales appuyées par le Pro-ACT ont commencé à appliquer l'approche CdR's dans ses 3 dimensions
20/03/2017

Agaseke naguramuryango, littéralement, en français « le panier qui rétablit la famille », est le nom que se sont choisis les partenaires de mise en œuvre du PRO-ACT et ses bénéficiaires pour qualifier les Caisses de Résilience (CdR) en Kirundi. Il aura fallu près de 9 mois de pratique des CdR et la consultation de leurs membres aussi bien au pôle nord du projet (provinces de Kirundo, Muyinga et Karuzi) que dans son pôle sud (provinces de Makamba et Rutana) ainsi que l’appui des techniciens de la FAO pour arriver à cette formulation consensuelle.

Désormais, le Pro-ACT va avoir une identité dans la communauté burundaise et surtout un cri de ralliement entre ses membres. En effet, en réponse à celui qui lance à haute voix « Agaseke naguramuryango », les bénéficiaires de ce projet répondront « Ubumenyi, Amikoro, Gufashanya », littéralement « Connaissances, Avoirs, Entraide » qui  correspondent aux produits des 3 piliers de la CdR.

L’approche CdR développée depuis  15 ans par la FAO a en effet été introduite au Burundi grâce au financement de l’Union Européenne pour renforcer les moyens d’existence et la résilience des communautés vulnérables face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle constitue une démarche communautaire intégrée articulée autour de 3 secteurs d’interventions simultanés se renforçant mutuellement.

Il s’agit d’abord du pilier « technique », basé sur l’apprentissage des bonnes pratiques agricoles durables au travers des Champs Ecoles Paysans (CEP) qui permettent aux intéressés d’atteindre des productions plus élevées et de meilleure qualité, dans des conditions plus respectueuses de l’environnement. Ensuite, le pilier « financier », impliquant la formation et la mise en œuvre de « tontines améliorées » connues sous l’appellation de Village Savings and Loan Associations (VSLA) qui permet de renouer avec l’esprit d’épargne, crédit et remboursement afin d’accéder à des ressources financières à investir ensuite dans la diversification des moyens d’existence. Enfin, le pilier « social », s’attele à renforcer la cohésion des groupes de femmes et de producteurs investis dans l’approche CdR en améliorant la confiance, le respect mutuel et l’entraide collective/inclusive au travers de techniques de dialogue et d’animation participative portant sur des thèmes relatifs aux contraintes/opportunités partagées par les membres d’une communauté.

Signalons enfin que le PRO-ACT1  mis en œuvre par la FAO pour une durée de 3 ans (2016-2018) se voit désormais complété d’un PRO-ACT2 également financé par l’Union Européenne pour une durée de 3 ans (2017-2019) portant ainsi au cours de cette période le volume d’assistance déployée à 30 000 ménages vulnérables et 400 jeunes diplômés sans emplois. Les 2 projets interviennent dans les provinces de Kirundo (Busoni et Bugabira), Muyinga (Mwakiro et Butihinda), Karuzi (Buhiga et Bugenyuzi), Rutana (Bukemba et Giharo) et Makamba (Kayogoro et Nyanza Lac). Ces communes ont été ciblées sur base de combinaison de résultats IPC critiques, d’indicateurs de malnutrition inquiétants et de taux de migration parmi les plus intenses.