Les populations vulnérables des provinces de Muyinga, Kirundo et Karuzi viennent  d’obtenir des semences pour pouvoir installer la saison culturale 2017B. L’appui a été donné au travers des foires aux semences organisées par le  Pro-ACT, un projet de la FAO financé par l’Union Européenne. Ce projet est mis en œuvre au Nord dans les provinces ci-haut mentionnées et au Sud du pays dans les provinces de Makamba et Rutana. Au Nord, les foires ont été organisées en collaboration avec le Réseau Burundi 2000+ à Bugabira et Buhiga, laCroix Rouge du Burundi dans les communes de Busoni et Butihinda, l’ODEDIM dans Mwakiro et ERB en commune Bugenyuzi. Les communes bénéficiaires ont été en grande partie frappées  par les aléas climatiques : la sécheresse dans Kirundo, la grêle dans Karuzi ainsi que les ravageurs, à savoir, les chenilles foreuses et les chenilles légionnaires dans Muyinga. Les foires aux semences ont permis aux bénéficiaires vulnérables qui ont des lopins de terre de pouvoir installer la saison (2017B).

Selon le Coordonnateur-adjoint  du Projet chargé de la région Nord, M. Philbert Yandemye, ces foires sont organisées dans le cadre de l’appui aux ménages individuels vulnérables en semences vivrières pour qu’ils puissent redémarrer l’activité de production agricole. Chaque ménage reçoit entre 20 et26 kilos. « Ces foires viennent au bon moment, comme les pluies commencent à tomber pour cette saison. Les bénéficiaires pourront améliorer leur production agricole partant, leur sécurité alimentaire ».

 Les bénéficiaires apprécient, l’administration aussi

 « Très tôt demain matin je vais semer le haricot qu’on me donne, les semences appuieront ma famille et le pays. Nous sommes à 8 en famille. Si le ciel reste  clément et que Dieu bénit nos semences, nous aurons une bonne production », a indiqué  Daniel Kinyogoto,  bénéficiaire de la Commune Buhiga.

Kaneza Gloriose, de Buhiga, quant à elle, s’extasie en ces termes : « Je viens d’acheter la variété "kameneke". Elle va en maturation trèstôt. Je vais récolter et nourrir la famille avec la production que j’obtiendrai de ces semences. Je remercie la FAO pour me les avoir données. Mes cinq enfants vont beaucoup en bénéficier. Malgré qu’il y a souvent absence de pluies dans notre localité, je vais planter ces semences, Dieu nous aidera ».

«  Si je récolte, je nourrirai la famille. Peut-être cette récolte compensera les mauvaises récoltes de la saison précédente », a souligné Nimpagaritse Marie, bénéficiaire de Buhiga.

 « La semence va me permettre de semer, j’avais manqué la semence. Ma famille de trois enfants en profitera. Nous étions désespérés. Ces semences nous procureront  des légumes, en plus de la production. Que la FAO soit louée pour ce geste ». a indiqué Ibrahim Ndayiziga, bénéficiaire de Buhiga.

 « Avec cette semence, je vais semer et récolter plusieurs fois. Bien que ce soit  difficile de prévoir le temps, je remercie la FAO pour m’avoir procuré ces semences», a indiqué Erica Ndayishimiye de Buhiga.

 «  J’ai acheté les variétés « urwera et « kinure », ce sont exactement les semences que je cherchais.  Mon champ était sans semences depuis janvier et j’avais perdu ma tête car je ne savais pas où et  comment l’avoir. Je vais la semer tout de suite. Ma famille de six personnes va bénéficier de la récolte venant de ce haricot.  Je remercie la FAO qui  m’aide à changer ma vie. J’ai beaucoup d’espoir car la pluie est tombée hier dans le champ où je vais planter la semence. J’aurais d’autres semences à partir de ces semences », a insisté Appolonie Ndimubakunzi, de Buhiga.

« Je suis indigent et veuve. Etant seule, j’avais manqué de semences depuis que j’avais cultivé mon champ. Je remercie infiniment la FAO qui vient de me faire un geste très louable en m’octroyant les semences. J’avais beaucoup besoin de ces semences et j’ai espoir que j’aurais une bonne production, comme il a commencé à pleuvoir s », a indiqué Thérèse rencontrée à Busoni dans la province de Kirundo.

« La sècheresse nous a frappés pendant la saison passée ; nous n’avons pasrécolté de semences. Les semences que je viens de recevoir complèteront significativement les quelques grains que j’avais réservées. J’aurais à nourrir mes enfants, si la production devient bonne. Que le bienfaiteur pense à nous encore une fois », a  indiqué Salvator Bandende, bénéficiaire de Busoni.

 «  Je suis extasié » pour avoir reçu cette aide. J’avais très peu récolté la saison passée. Avec cette aide, je viens d’acheter le haricot volubile. SI je récolte assez, je vais partager une partie avec les autres. J’espère qu’il y aura  suffisamment de pluies. Je vois que la pluie est tombée même aujourd’hui » a  indiqué Mme Nshimiye de Butihinda en province de Muyinga.

Zacharie  Cimana, lui aussi  s’est empressé pour aller planter la semence qu’il a obtenue. Bien qu’étant  indigent et orphelin, l’aide de la FAO lui a redonné le sourire. « Je suis content du soutien de la  FAO. Je vais rentabiliser les semences  que j’ai eues. Elle m’aideront à nourrir ma femme et mes deux enfants », a-t-il indiqué.

Marie Nyabenda, bénéficiaire de Butihinda  trouve que les semences obtenues  lui sont données au moment opportun « quand la pluie a commencé à tomber ».

Macumi Marie, élève de Buhiga venue aider sa grand-mère à transporter le haricot reçu de la FAO,  se dit « très contente » de ces semences. « Mes frères et sœurs et moi aurons à manger à partir de la production. J’aurais le matériel scolaire à partir de la production. Je remercie Dieu et la FAO pour s’être souvenus de nous. Que cette dernière continue à nous à appuyer.

Le Conseiller de l’Administrateur de la commune Butihinda,  quant à lui a indiqué que les donateurs de ces semences« sont réellement à applaudir". La population avait, a-t-il indiqué,  "manqué à semer, même si elle avait cultivé". "Ces semences aideront nos administrés à quitter cet état   d’indigence », a ajouté cette autorité.

Les commerçants, une participation qui vaille la peine

« J’ai beaucoup vendu, et en un laps de temps. J’avais amené 527 kilos de haricots dénommés "kameneke" et "urwera", et il ne me reste que 90 kilos. J’ai vendu à 1800 le kilo pour ces deux variétés », a indiqué M. Daniel Kinyogoto, commerçant de la commune Buhiga. Nshimirimana Amina, commerçante,

« La foire a été intéressante pour moi. J’ai pu vendre plus de la moitié de mon stock. Les acheteurs ont été contents de ma semence. J’ai vendu les variétés « kameneke » et « kinure ». Nombreux d’entre eux la connaissaient déjà » a souligné Amina Nshimirimana de Buhiga. 

Rappelons qu' avant que les foires ne commencent, une équipe d’inspection chaque fois analyse les semences amenées par les vendeurs pour s’assurer que la qualité des stocks visités est celle qui est amenée pour la foire. Les semences qui ne répondaient pas aux normes n’entraient pas dans les stands de la foire.