FAO au Burundi

Merankabandi II ou le sourire retrouvé

Vue partielle des participants
02/09/2024

Dans le cadre du projet  « Réponse aux effets cumulés des crises climatiques et économiques sur la sécurité alimentaire au Burundi » du Programme MERANKABANDI II financé par la Banque Mondiale,  l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)  a organisé un atelier à Muramvya, du 21 au 23 août 2024, dans laquelle toutes les têtes pensantes, parties prenantes dans l’exécution du projet, ont eu à évaluer les activités déjà réalisées, et planifier les prochaines étapes. 

Annonçant la couleur, le Coordinateur du projet, Dr OUATTARA Kalo Amadou a martelé : « C’est la dernière ligne droite du projet. Nous sommes ici pour analyser ensemble objectivement, les cas de réussites, les forces et les faiblesses, afin d’arrêter ensemble les mesures de redressement ».

La FAO mène, depuis la saison 2024A à travers le projet,  des interventions d’urgence au profit de 50000 ménages identifiés dans les provinces de Bubanza, Bujumbura rural, Cibitoke, Kirundo, Ngozi et Rumonge qui constituent sa zone d’action.

C’est pour donner suite aux diverses crises (climatiques et conjoncturelles) auxquelles le Burundi fait face, qui ont dégradé les facteurs de production agricole de l’ensemble du pays. En effet, plus de 2,3 millions d’âmes sont en situation d’insécurité alimentaire aigüe élevée selon les résultats de l’analyse IPC d’avril à mai 2023.

Un veau gras : satisfecit tous azimuts

A l’entame, le ciblage géographique s’est fait sur la base de la combinaison de plusieurs facteurs qui tiennent compte des facteurs d’aggravation de la situation de la vulnérabilité des populations à savoir (i) les provinces avec un taux d’insécurité supérieur ou égal à 20%, (ii) les provinces les plus affectées par les chocs climatiques et autres aléas comme les maladies et les ravageurs, (iii) les zones infectées par l’effet de la crise ukrainienne. Comme disent si bien les burundais « Ubuza gusha buratagata » qui se traduit par « la bonne pâte se voit dès le malaxage de la farine »

Des appuis en dotation d’intrants de qualité (semences vivrières, semences maraîchères, engrais) et d’outillages agricoles (pulvérisateurs) ont été fournis.   Ainsi, de nombreux ménages agricoles, du fait des inondations, de la grêle, des éboulements, et glissements de terrains, désarçonnés, les uns ayant perdu leurs cultures de l’année, les autres leurs semences, ont retrouvé le sourire grâce à cette assistance. Ils ont accueilli le projet comme le Deus ex machina.

En effet, 50 000 ménages ont été appuyés en intrants agricoles de qualité pour les saisons agricoles 2024 A, 2024B et 2024C, 16 contrats/protocoles d’accords ont été signés avec six Directions Provinciales de l’Agriculture et de l’Elevage et six ONG, plus 6500 tonnes d’engrais distribuées, 2502 kg de semences maraîchères, plus 1000 tonnes de semences (haricot et riz) , 5014 pulvérisateurs distribués,  68 partenaires ont été formés, pour ne citer que cela. Tous ces résultats ont pu être atteints car la coordination du projet a fait sienne cette vision de L.R.SAYLES : « Le chef du projet fonctionne comme un chef d’orchestre qui rassemble ses joueurs, chacun étant un spécialiste avec une partition individuelle et un rythme interne. Sous la direction du chef, ils répondent tous au même rythme »

Bonne corde à l’arc, bon bouclier : rabattage des cartes pour les prochaines étapes.

Au niveau du projet, tous les ingrédients mijotent pour les prochaines étapes. Pignon sur rue !

« Ne pas planifier c’est échouer » dixit Alan LAKEIN.

Que d’atouts ! Tenez :

(i) Le système de suvi-évaluation  prend origine au niveau des relais communautaires, le niveau communal et le niveau provincial, jusqu’au niveau de la coordination du projet. Chaque partenaire a un responsable chargé du suivi-évaluation ou tout au moins un responsable chargé du suivi quotidien des activités du projet, (ii) le personnel des BPEAE et des ONG partenaires ont une bonne compréhension des activités du projet et de leur mise en œuvre, (iii) le dynamisme, l’abnégation et le professionnalisme qui caractérisent toutes les parties prenantes touchent le nerf le plus insensible.

« Le projet est exigeant. Il n’y a pas d’apprentis sorciers en son sein. Nous sommes tous embarqués dans un même bateau avec une vision commune : la réussite du projet. Et le bout du tunnel on ne peut plus reluisant s’affiche déjà à l’horizon », s’extasie Fabrice BAG ESSA, de l’ONG partenaire Action Philanthropique (PACT).

Une kyrielle de mesures ont été égrenées à l’effet de mener à bon port le projet

Nous citerons entre autres (i) le recyclage des relais collinaires et l’organisation des séances de sensibilisation des bénéficiaires, (ii) le respect du calendrier cultural et l’anticipation dans la planification des achats et les délais de livraison,  (iii) l’intégrité et la correction participative des cas de doublons par colline, la validation des listes des bénéficiaires avant les distributions éventuelles, (iv) éviter la distribution des reliquats des fertilisants aux non bénéficiaires par l’Administration sans autorisation préalable de l’autorité compétente, (v) la disponibilisation de tous les intrants prévus au moins une semaine avant le début de la saison, (vi) le couplage des activités de distribution avec du cash, (vii) la facilitation de la récolte des données par les Partenaires de Mise en Oeuvre, (viii) la  proactivité dans la transmission des informations et des données en s’appropriant la désagrégation de ces dernières par sexe et par typologie des vulnérables.

Démarré en septembre 2023, effervescence dans tous les sens, le projet est à quelques encablures de sa clôture mais l’espoir de son extension titille. Toutes les cases à cet effet ayant été cochées.