FAO au Burundi

La FAO au chevet de la mobilisation des financements climatiques

Photo de famille des participants dans l'atelier
29/12/2023

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appuie activement le Burundi pour se doter de documents de référence afin de bénéficier de financements du Fonds Vert Climat pour faire face aux effets néfastes du changement climatique. A cet effet, la FAO, a organisé un atelier national d’analyse technique du Rapport d’évaluation des besoins en capacités « Readiness » du Burundi, de la Stratégie Nationale de Finance Climatique et du Programme pays, qui s’est tenu à Ngozi, du 27 au 29 décembre 2023, dans le cadre du « Projet de renforcement des capacités des parties prenantes de la gestion durable des terres pour intégrer le changement climatique au Burundi et la mise à jour du programme pays au Burundi ».

L’atelier a réuni des experts des institutions publiques, du Comité Technique d’Appui à l’Autorité Nationale Désignée, des membres du Comité de pilotage du projet, des organisations de la société civile, du secteur privé, des associations des femmes, des  instituts  de recherche et autres acteurs impliqués dans le secteur « changement climatique » afin d’analyser et enrichir lesdits documents pour que le Burundi puisse avoir des documents de référence et alignés au Fonds Vert pour le Climat (FVC) ainsi que d’autres bailleurs engagés le domaine entres autre le Fonds pour l’Environnement Mondiale ( FEM).

Le but ultime du projet selon Alexis Nimubona coordonnateur national, est le renforcement des capacités techniques de l’Autorité Nationale Désignée (AND) et le secteur privé pour une mobilisation à grande échelle des financements climatiques au Burundi.  

Rapport d’évaluation des besoins « Readiness » au Burundi

Le rapport d’évaluation montre le Burundi accuse certaines faiblesses dans la connaissance des enjeux et opportunités de mobilisation de la finance climatique, l’absence d’une institution forte avec un mandat clair en matière de coordination, de planification et de mobilisation de fonds verticaux ( FEM, FVC, etc).

On observe un chevauchement des mandats et attributions dans des différentes institutions techniques, administratives, la faible participation aux processus de planification et d’allocation de la finance climatique au Burundi, l’accès limité à l’information, le manque de capacités humaines et techniques, le manque de clarté des processus et modalités et le manque de personnel formé en la matière figurent parmi les principales barrières.

Stratégie nationale de finance climat

La mise en place de la stratégie nationale de finance climat est envisagée en réponse aux défis auxquels le pays fait face. En effet, le Burundi est fortement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique, notamment la variabilité du régime pluviométrique, les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse et l'augmentation des températures. Ces phénomènes entraînent des répercussions sur l'agriculture, la sécurité alimentaire, la santé, l'eau potable, l’énergie et les infrastructures. Tous les secteurs socioéconomiques en sont affectés.

Initialement envisagée sur une période de 7ans, de 2023 à 2030, la stratégie nationale de finance climat s’adresse à tous les mécanismes et partenaires financiers disponibles à toutes les échelles.

Cette stratégie a comme priorités ultimes : Le renforcement des capacités scientifiques, techniques et matérielles à anticiper, gérer et s’adapter aux effets du changement climatique sur tous les secteurs socioéconomiques ;  le renforcement de la gouvernance, des capacités institutionnelles publiques et privées, centrales et décentralisées en matière de développement résilient et sobre en carbone ; le soutien aux populations vulnérables, notamment les personnes vivant de l’agriculture et de l’exploitation des ressources naturelles dans leur adaptation aux effets du changement climatique notamment les groupes les plus vulnérables (les enfants, les femmes, les personnes âgées, les personnes vivant en situation de handicap et minorités ethniques) ; la mise en œuvre et le transfert des technologies climato-sensibles dans tous les secteurs, avec un accent particulier sur l’accès à l’énergie renouvelable  et l’augmentation de la capacité du secteur privé et financier à participer, mobiliser des ressources, créer des emplois verts, et exécuter des programmes et projets de lutte contre le changement climatique.

« Pour la première mouture de cette stratégie, l’emphase est mise sur les secteurs comme l’’agriculture, l’eau, forêts, énergie durable (solaire, hydro, déchets, etc.) et sur les synergies entre ces secteurs (adaptation/atténuation) », indique Madame Joana TALAFRE, consultante internationale en finance climat. Cela permettra de mettre en place des mécanismes gagnant-gagnant et de maximiser les bénéfices des ressources mobilisées, précise-t-elle.

La stratégie prévoit la mise en place d’un « Bureau national de mobilisation, de coordination et d’exécution des financements climatiques » doté de ressources humaines, techniques et financières suffisantes dont le cadre légal lui permettra, au sens large, son épanouissement technique, financiers, administratif pour accomplir stratégique son mandat au niveau national avec une vision internationale.

D’après Joana TALAFRE, le bureau aura pour mandat de communiquer les priorités de financement climatique à toutes les parties prenantes au niveau national et international ; initier l’indentification et la conception et le développement des idées de projet. Il ne manquera pas à fournir des apports techniques à la préparation d’investissements nationaux et internationaux ; effectuer le suivi des initiatives et projets mis en œuvre par les différents partenaires et de la mise en œuvre de cette stratégie ; partager des connaissances en matière de finance climatique, y compris des innovations possibles ; recommander des pistes d’action, de réforme, ou de planification aux différents ministères, en vue de maximiser la mobilisation et l’utilisation des ressources financières climatiques et effectuer la liaison avec les différents bailleurs de fonds, mécanismes de financement et fonds nationaux et internationaux.

Programme pays

Contrairement à la stratégie nationale de finance climatique, le Programme pays analysé est conçu spécifiquement pour le financement du Fonds Vert pour le Climat.

C’est une compilation et analyse des données/informations alignées aux directives du bailleur.  Il contient un résumé des tendances climatiques des 30 dernières années, des projections climatiques en fonction des scénarios futurs, une analyse de la vulnérabilité et un aperçu des émissions de gaz à effet de serre ( GES), un résumé des réponses actuelles au changement climatique (institutions, lois, projets, programmes), la Stratégie Nationale de Finance Climatique, une liste de projets prioritaires et une analyse des besoins en matière de politiques, de stratégies, de planification et d'institutions (Readiness Needs Assessment).

Le programme pays couvre la période 2024-2027 et contient 9 projets prioritaires. Il est fortement axé sur les priorités d'adaptation du pays et sur les programmes du secteur public, en raison du faible niveau de préparation du secteur privé et de l'absence, du moins pour l'instant, d'une entité nationale accréditée. 

« On s'attend à ce que la taille, la complexité et la portée des projets augmentent au fur et à mesure que la préparation progresse, dans les futurs programmes nationaux », souligne Joana TALAFRE.

Le pas franchi satisfait l’Autorité Nationale Désignée par l’entremise de son délégué. « Nous sommes ravis du travail réalisé. D’ici un mois, le Burundi sera doté d’un Programme Pays qui va permettre la mobilisation des financements auprès du Fonds Vert Climat et qui sera également une référence pour d’autres mécanismes de financement afin de faire face au changement climatique », s’est félicité M. Diomède Ndayirukiye, Représentant du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.

Après l’intégration des contributions des experts dans les documents analysés, ils seront validés par les autorités nationales avant d’être soumis au FVC.