FAO au Burundi

FAO-nutrition : La culture et la consommation des légumes, une réalité à Ngozi

09/02/2016

Depuis le début de la mise en œuvre du Projet SUN dans les communes de KIREMBA, MARANGARA et TANGARA de la province Ngozi, la population bénéficiaire  se familiarise à grande échelle avec la culture et l’inclusion des  légumes dans leur système alimentaire à travers les approches  Champ Ecole Paysan,  Kitchen Garden et FARN. Avec les formations reçues, en matière de maraichage et de nutrition,  il est rare que l’on trouve un ménage bénéficiaire sans kitchen.  Cette initiative de promotion nutritionnelle enregistre des succès, surtout qu’elle retrouve l’appui des leaders administratifs à la base et des techniciens agricoles. Néanmoins, certains bénéficiaires réussissent mieux que les autres dans l’application des connaissances apprises.

Pierre MPABONIMANA, un agriculteur modèle

Ce paysan cinquantenaire de la colline Kabari, zone Musasa en commune Kiremba possède une exploitation bien verdoyante et prospère. Devant  sa maison, un grand kitcen garden comportant de nombreuses légumes à grandes feuilles et fruits  résultant d’un entretien et d’un suivi régulier. Tu y trouveras des amarantes, des épinards, des oignons ; des poivrons, des carottes, de la tomate, des choux, des carottes et bien d’autres légumes », a indiqué Pierre MPABONIMANA. J’obtiens les semences de la FAO. Je les sème,  les repique et les plantes en utilisant du fumier tiré de ma compostière », a ajouté M. MPABONIMANA, précisant qu’il vient même d’obtenir des chèvres de la FAO allant lui permettre d’avoir notamment plus de fumure.

Répondant à une question de savoir pourquoi il est considéré comme paysan modèle en matière agricole, MPABONIMANA répond : « On regarde ce que je fais, et on trouve que c’est admirable. Par exemple, je viens de vendre des choux 15000 Fbu ; un jour, j’ai récolté 450 kilos de choux. Je m’active beaucoup en travaillant. J’ai trouvé les connaissances dans le CEP qui m’a demandé d’aller les appliquer à la maison.

MPABONIMANA couvre ses besoins élémentaires grâce à ces activités. « Grace aux revenus tirées de mon exploitation, je parviens à acheter sans problème de l’huile de palme, du sel et d’autres aliments que je n’ai pas, après avoir vendu mes légumes. J’achète des uniformes pour mes quatre enfants écoliers, et des habits pour ma femme et moi, nous sortons étant en bonne forme et bien mis », a indiqué MPABONIMANA.  

Cet agriculteur  ne garde pas ses connaissances sur lui. Il les partage avec certains membres de la communauté. « Je vais parfois enseigner mes voisin comment installer des kitchen garden ; quand ils les ont installés je vais souvent voir s’ils ont bien pratiqué et je les corrige en cas de nécessité, car j’ai compris que lutter contre la malnutrition requiert la participation de tout un chacun », souligne MPABONIMANA. Ce bénéficiaire possède même une installation servant pour le lavage des mains, une approche également prônée par le projet.

Monsieur Donatien NTAMAGIRO, moniteur agricole et facilitateur des CEP, a lui aussi témoigné du succès de MPABONIMANA.« Je l’ai formé, il a appliqué ce qu’il a appris en s’inspirant de mon propre champ. Maintenant, ses champs sont de loin plus productifs que le miens, car il s’est dédié à la mise en œuvre. Là où il y a ses cultures, il n’y avait que du gazon auparavant», a indiqué NTAMAGIRO, ajoutant que les membres des CEP profitent des travaux communautaires pour travailler vite dans leurs champs. « Ces CEP deviennent des modèles dans les communautés où ils sont installés », a-t-il souligné. Il a indiqué que la finalité est que chaque ménage ait des légumes à consommer en permanence.  

Une implication de l’administration et de la communauté

Sur la colline Iragwe en zone Bugina de la commune Kiremba, Jean Paul MANIRAKIZA, un autre agriculteur-facilitateur possède, près de sa maison,  un kitechen garden qui fait bien vivre sa famille. Basilien NZOKIRA, son père, veuf, apprécie l’existence de ce champ. « Lorsque les légume sont prêtes pour la récolte, mon fils m’en donne souvent. Il me donne des choux, des lengalenga(amarantes), des oignons et d’autres légumes. C’est comme s’il est devenu mon papa, ma femme étant morte depuis. Ceux qui l’ont aidé à l’installer ont bien fait», a indiqué.  

Pick NIYONKURU, est chef de zone et facilitateur de CEP. Il dit qu’un administratif doit prêcher par l’exemple pour que ses messages soient entendus. C’est dans cette optique qu’il possède grand un Kitchen garden, installé en amont de sa maison. «  Comment voulez-vous que je puisse être entendu par mes gens sans leur montrer de modèle ? » a indiqué M. NIYONKURU.

Même si les statistiques sur le niveau de réduction de la malnutrition grâce au projet SUN n’ont pas encore été établies, il est généralement visible que les visages des enfants et des adultes des trois communes bénéficiaires n’affichent plus  de signes de maladies liées à la malnutrition. Il ne serait pas une exagération de dire que la malnutrition a chuté dans la province Ngozi », a indiqué Isidore SINDABARIRA, expert de la FAO en nutrition et responsable du volet sécurité alimentaire au sein du projet.

Dans nombreuses localités de la zone du projet, il n’est pas rare de trouver des ménages non bénéficiaires qui ont dupliqué l’installation des kitchen garden, car y voyant une valeur ajoutée à leurs exploitations initiales. Dans ces ménages, les chèvres et les poules distribuées par la FAO appuient énormément la promotion des jardins de cuisines dans la communauté à travers la disponibilité de grandes quantités de fumier organique.