FAO au Burundi

Des projets qui apprennent des autres

Une vue des membres de la mission FAO sur le barrage de la Mukazye en commune Giharo (province de Rutana), aménagé par la FAO dans le cadre du PROPA- O
21/07/2016

 

 Organisée du 4 au 10 juillet 2016 dans les provinces de Rumonge, Makamba, Rutana, Gitega, Mwaro, Ruyigi et Ngozi, la visite conjointe était une émanation d’une recommandation  d’organiser au moins une fois par semestre des visites conjointes des activités qui sont en train d’être mises en œuvre par les différents projets opérationnels de la FAO en vue d’un échange mutuel d’expériences et de savoir-faire. Avec la facilitation de la Chargée des Opérations, Mme Evelyne NDUWIMANA, les experts de la FAO dont les coordonnateurs des projets, les cadres de terrain, membres de la cellule communication et les points focaux nationaux des projets ont, entre autres aspects,  échangé sur les meilleures pratiques agricoles, zootechniques et environnementales pouvant être répercutées sur  d’autres projets poursuivant des objectifs similaires. Cela a été possible grâce à une visite des activités, l’échange des observations nécessaires et l’entretien avec  les  bénéficiaires pour une  meilleure mise en œuvre de ces  activités. Les participants, chaque fois, choisissaient les meilleures pratiques susceptibles d’être dupliquées dans d’autres projets. La finalité était de réfléchir sur l’amélioration des modalités de mise en œuvre des projets. C’était aussi de partager et capitaliser au niveau de chaque projet, les leçons apprises et d’améliorer la communication interne de l’information.

 Chaque responsable de projet faisait une brève présentation de son intervention avant de passer la parole aux bénéficiaires. Ces derniers donnaient des explications sur les activités qu’ils mettent en œuvre, les changements induits dans leurs exploitations, les contraintes rencontrées et les attentes vis-à-vis de la FAO. Chaque journée était clôturée par une restitution. Le dernier jour a été consacré à une restitution globale pour échanger sur les leçons apprises et les recommandations issues de cette visite. .

La tournée a permis de se rendre compte de la diversité des projets mis en œuvre par la FAO, des interventions pilotes et originales touchant des domaines nouveaux et couvrant plusieurs régions du pays. Cela est rendu possible par les atouts liés à la disponibilité d’une équipe multidisciplinaire de l’organisation.

Des innovations technologiques et  approches porteuses

 Les experts de la FAO ont pu se rendre compte de nombreuses réalisations, du développement et du testing de certaines innovations technologiques appliquées sur base  des approches bien porteuses. Ils ont notamment pu remarquer le développement et la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) dont la domestication des rotins(ingage) et des champignons, l’utilisation des légumes non traditionnelles  comme le Vernonia( umufumya), la promotion de plantes médicinales ; la réalisation de plusieurs projets avicoles,  la  gestion durable des terres couplées de l’aménagement des bassins versants basé sur une étude socio-économique et le développement des plans d’actions communautaire (PAC). Ils ont également témoigné de la  gestion communautaire des boisements avec partage des coûts et bénéfices entres trois partenaires (70% pour les communautés, 10% à la commune et 20 %) pour l’Etat. La protection des berges des rivières par le bambou produit en pépinières  était remarquable. Des  Centres de Formation et de Démonstrations (CFD) faisant la promotion de la consommation des légumes ont été explorés. Plusieurs CEP conduisant des expérimentations sur diverses thématiques sont accompagnés et évoluent en OP et coopératives viables. Les capacités des bénéficiaires sont renforcées à tous les niveaux. Les visiteurs de la FAO ont également été informés des réalisations issues de la coordination d’un programme multi-acteurs/multipartenaires et multidimensionnel focalisé sur les piliers de la sécurité alimentaire, avec une approche intégrée participative basée sur la GAR (gestion axée sur les résultats).

                                                               De bonnes leçons ont été apprises

Globalement, les experts de la FAO ont à l’issue de leurs échanges mutuels d’expériences sur différents domaines et sur le transfert des connaissances et du savoir-faire, notamment appris que la participation des parties prenantes, spécifiquement les bénéficiaires, l’administration locale et les services techniques du Gouvernement, est la meilleure voie pour garantir une bonne mise en œuvre des projets. Ils ont aussi remarqué le changement de comportement des communautés suite aux approches de renforcements de leurs capacités techniques et organisationnelles à travers des visions à long terme développées par les communautés fonctionnant sur base des codes de conduite et un esprit entrepreneurial en effervescence. La cohésion et l’entraide sociale sont manifestes chez les bénéficiaires et se matérialisent notamment par l’assistance aux niveaux sanitaire, scolaire et à travers la résolution pacifique des conflits.

L’accès aux marchés et aux infrastructures de transformation agroalimentaire demeure, pour les experts de la FAO,  une préoccupation que les projets de développement devraient prendre en compte dès le début de la mise en œuvre.

A l’issue de la visite, les experts de la FAO ont trouvé la nécessité de généraliser la promotion de foyers améliorés dans toutes les exploitations accompagnées ; de renforcer le développement institutionnel et de l’autonomie financière comme accompagnement systématique des associations, OP, et CEP ; et de privilégier l’approche participative par l’implication effective des bénéficiaires (éviter les gratuités) dans toutes les activités des projets. Il faudrait, pour eux, diversifier les activités de démonstration menées dans les CFD et élargir le public cible afin d’en faire des centres de rayonnement et de diffusion des innovations. Faut-il aussi associer les services techniques et même l’administration dans tout le processus de mise en œuvre des projets  et valoriser les compétences acquises par les bénéficiaires en les utilisant comme formateurs par leurs pairs et acteurs relais si l’opportunité se présente.

 L’équipe de visiteurs a trouvé qu’il faut sélectionner les partenaires ayant une assise réelle dans la zone d’intervention lors de la conclusion de LOA. Capitaliser sur les acquis d’autres interventions antérieures et favoriser les synergies entre projets de la FAO est également fondamental pour les experts de la FAO. Il faut partager les différents outils et autres matériels didactiques produits par les différents projets et Intégrer dans les curricula des CEP des thèmes transversaux liés à la nutrition, l’hygiène, le marketing de leurs produits agricoles et à  la résolution pacifique des conflits. Il y a nécessité de promouvoir une connexion des CEP et autres Organisations de Producteurs aux Institutions de Microfinance pour avoir accès aux crédits. Ces experts  trouvent aussi crucial de recenser et valoriser chez les bénéficiaires, les différents savoirs, connaissances, savoir-faire et pratiques susceptibles de faire objet d’amélioration, de partage et diffusion.