FAO au Cameroun

16 jours d’activisme : Les femmes du Logone-et-Chari racontent leurs défis au cours d'une causerie éducative organisée par la FAO à Kousseri.

17/12/2019

Cette année encore, la FAO Cameroun s’est joint au reste du monde pour commémorer les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Dans la mouvance de cette commémoration l’Organisation a tenu le 05 décembre 2019 à Kousseri, une causerie éducative avec des bénéficiaires de ses projets. Ces dernières venues des arrondissements de Maltam, Fotokol et Makari dans la région de l’Extrême-Nord, ont ainsi pu partager les défis auxquels elles font face dans leur vie de femmes.

En effet, le thème de cette édition « Génération Égalité s’oppose au viol » était l’occasion pour ces femmes de partager leurs expériences et les enseignements tirés des difficultés rencontrées dans leur quotidien. Des mariages précoces au déni de ressources, en passant par la non-scolarisation, les bénéficiaires des projets mis en œuvre par la FAO témoignent à cœur ouvert des violences dont elles ont souvent été victimes. Ces dernières se présentent sous plusieurs formes notamment le viol, la violence physique, le harcèlement sexuelle et la violence émotionnelle.  Dès le bas âge, la jeune fille est préparée à être mère, son éducation scolaire est mise de côté et laisse place à l’encadrement de ses frères. 

Les bénéficiaires se disent très satisfaites de l’appui reçu de la FAO. Celles ayant bénéficié d’une formation en séchage de viande continue de mettre en pratique les capacités reçues tandis que les bénéficiaires des produits en natures continuent de faire prospérer leur richesse. Mme Dega, venant de Fotokol affirme : « Etant dans le Gic Al Barka, j’ai reçu en 2018 de la FAO des semences de maïs, des sacs de haricots et du mil rouge. Avec l’argent généré de la commercialisation de mes sacs de haricots, j’ai pu payer la scolarité de mes enfants ». 

La causerie éducative tenue à Kousseri a servi de cadre pour davantage édifier ces femmes sur ce qui constitue leurs droits. Le principal message véhiculé ce jour est celui de l’importance de l’éducation de leurs enfants filles comme garçons. Car, l’éducation est la clé du savoir et avec la connaissance, leurs enfants seront moins exposés aux discriminations qu’elles ont subies dans le passé.

La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle ne connaît pas de frontières, qu’elles soient économiques, sociales ou géographiques.  Selon les résultats d’une enquête effectuée par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), au Cameroun, « neuf femmes sur dix ont été, au moins une fois, victime[s] de violence soit physique, soit sexuelle ou tout simplement émotionnelle de la part de leur partenaire »[1]. Ce problème est un défi pour les communautés qui doivent briser la culture du silence qui souvent maintient l’oppression, la discrimination et la servitude à l’égard des femmes.