FAO au Cameroun

Lancement des activités du projet « Transhumance » au Cameroun

21/08/2020

A la faveur de deux ateliers tenus les 28 juillet et 04 août 2020 à Bertoua et Garoua respectivement, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont officiellement débuté les activités du projet sur la réduction des tensions liées à l’utilisation des ressources naturelles dans le cadre des activités agropastorales.

Les deux ateliers qui ont rassemblé près de cent (100) personnes constituées des autorités communales, et traditionnelles, des sectoriels impliqués venues des différents départements du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est Cameroun ainsi que des partenaires d’exécution avait pour objectif de présenter le projet et de discuter de sa méthodologie de mise en œuvre sur le terrain. Il était donc question d’une part de s’imprégner des activités du projet et d’autre part, de déterminer les potentiels sites de mise en œuvre des actions communautaires et des activités génératrices de revenus (AGR).

Les conflits agro-pastoraux liés à la transhumance sont une préoccupation devenue globale compte tenu du double aspect lié à l’économique et à l’insécurité dans les régions du Nord, de l’Est et de l’Adamaoua. Les enjeux socio-économiques qui en découlent revêtent une importance telle qu’ils sont souvent à l’origine de diverses confrontations, destruction d’animaux et cultures, rixes intercommunautaires pouvant aller jusqu’aux cas de morts d’hommes. Afin de contribuer à apaiser cette situation, la FAO et l’OIM assurent conjointement la mise en œuvre du projet « Est/Adamaoua/Nord : Réduction des tensions/conflits liés à l’utilisation des ressources naturelles pour les activités agro-pastorales ».

Sous financement du Fonds de consolidation de la paix (FCP) et en partenariat avec le Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA), le Ministère des forêts et de la faunes (MINFOF), le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER), ce projet a pour objectif global de réduire les conflits liés à la pratique de la transhumance dans les régions qui servent de corridors de passage du bétail entre le Cameroun, la République Centrafricaine et le Tchad. De manière spécifique, il s’agit de reconstruire le tissu social entre les communautés grâce au renforcement de capacités institutionnelles et communautaires pour le dialogue et la gestion des conflits liés à l’utilisation des ressources naturelles, de Renforcer le tissu économique des communautés impactées par la transhumance à travers les activités génératrices de revenus et enfin améliorer l’accessibilité aux infrastructures et les services sociaux de base considérés comme prioritaires pour la réduction des tensions au sein des communautés cibles. Dans son implémentation, le projet prévoit d’une part de faire la cartographie des déplacements des transhumants, un outil important pour suivre la transhumance et anticiper sur les problèmes qui peuvent en découler. D’autre part, il sera question de conduire les activités communautaires pour la restauration des pâturages, le balisage des pistes à bétail ainsi que le reboisement et le renforcement des capacités des acteurs gouvernementaux et non qui ont la responsabilité de la gestion des ressources naturelles pour la mise en place effective des comités de suivi de la transhumance.

Le projet Transhumance intervient dans un contexte marqué par une flambée des conflits agropastoraux dus non seulement aux importants déplacements des populations victimes de l’insécurité sévissant dans la sous-région et certaines régions du Cameroun, mais aussi par la pratique de la transhumance sur des pâturages de plus en plus dégradés et ayant une dimension transfrontalière. Il cadre par ailleurs avec la stratégie de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCP)[1] au Cameroun pour les régions du Septentrion et de l’Est, pour la période 2018–2022. Parmi les axes d’interventions préconisés par cette stratégie, figure en bonne place l’amélioration de la gouvernance locale des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes, ainsi que le développement de l’agriculture, l’élevage et le renforcement de l’accès à la terre.