FAO au Cameroun

LA FAO APPUIE DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES AGRICOLES EN INTRANTS AGRICOLES

21/09/2020

Cet appui permettra à 56 organisations de multiplicateurs semenciers de quatre régions du Cameroun d’accéder à des semences de qualité et adaptées à leur environnement et d’améliorer leurs récoltes.

Au fil des ans, la qualité des semences distribuées aux agriculteurs camerounais s’est progressivement dégradée. A l’origine de cette détérioration, l’on note entre autres la dégénérescence des variétés utilisées suite à plusieurs cycles de multiplication, la faible maîtrise des itinéraires techniques et réglementaires de production des semences, l’utilisation de semences de base de qualité douteuse. Cette situation a entrainé une baisse considérable de la productions agricole nationale.

C’est dans le but d'améliorer l'accessibilité à des semences de qualité aux agriculteurs que le gouvernement du Cameroun à travers son Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) a sollicité l’appui financier et technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers un projet intitulé « Appui au renforcement de capacités institutionnelles et techniques du sous-secteur semencier au Cameroun ».  Ce projet vise le renforcement des capacités des acteurs publics et privés du sous-secteur semencier dans les filières maïs, riz et sorgho.

C’est ainsi que du 07 au 10 juin 2020, une mission conjointe des équipes de la FAO et du MINADER a assuré la supervision de la distribution d’intrants agricoles aux organisations paysannes (OP) des régions de l’Est, de l’Ouest, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord. Les multiplicateurs semenciers bénéficiaires des appuis dans ces régions se sont engagés par la signature d’une convention, à restituer au projet 175 kg de semences par hectare de champ cultivé. Au total, 50 organisations de multiplicateurs semenciers de maïs de Bertoua, Bafoussam et Ngaoundéré respectivement, ont bénéficié de 1543 sacs d’engrais et 4250 kg de semences de base de maïs certifiées, pour mettre en place 183 hectares de semences certifiées.  Dans l’Extrême-Nord, 06 organisations de multiplicateurs semenciers de sorgho ont reçu de 80 sacs d’engrais et 170 kg de semences de base de sorgho, pour une superficie totale à emblaver de 14 hectares. 

L’objectif visé par le projet est qu’au terme de la campagne agricole 2020, cet appui en intrants permette au multiplicateurs semenciers de mettre à sa disposition 32 tonnes de semences de maïs certifiées et 2,45 tonnes de semences de sorgho, que le MINADER va distribuer aux ménages et populations vulnérables. Le projet contribuera ainsi à moyen et long termes, à faciliter l’accès aux semences de qualité et adaptées aux conditions de leur environnement mais également à augmenter la production des semenciers dans les régions de l’Est, l’Ouest, l’Adamaoua et l’Extrême-Nord. « Cette année notre production de maïs sera meilleure que celle de l’année dernière », se réjouit Henri Tongambou, bénéficiaire de 140 kg de semences de maïs et 44 sacs de 50 kg d’engrais pour 05 hectares de terre à emblaver. « J’ai pu respecter les doses d’engrais à appliquer sur chaque pied de maïs et ceci parce que j’ai pu avoir facilement accès aux engrais », confie-t-il avec assurance.

Selon Jeannette Florence Magni, professionnelle junior en production végétale à la FAO Cameroun, « l’un des principaux défis à relever au cours de la mise en œuvre de ce projet est lié aux changements climatiques qui conditionnent l’estimation des productions attendues ». Car, le retard des pluies couplé à l’inégale répartition de ces dernières dans le temps et dans l’espace conditionne les différents stades de culture, ipso facto, l’estimation exacte des productions attendues. « Toutefois, nous émettons le vœu que les multiplicateurs semenciers constitués en organisations professionnelles, étendent leur action sur l’étendue du territoire national pour être aptes à répondre à la demande nationale et même sous-régionale en semences de qualité garantie », poursuit-elle.

Le projet de coopération technique « Appui au renforcement de capacités institutionnelles et techniques du sous-secteur semencier au Cameroun » s’inscrit dans la priorité 1 du cadre de programmation pays (CPP) 2018-2020 et est en cohérence avec la Politique nationale des semences végétale (PNSV). Il s’agit notamment de l’axe portant sur l’amélioration du cadre institutionnel, des équipements et au renforcement des capacités des acteurs de la filière semencière.