FAO au Cameroun

Du fourrage pour améliorer la productivité des élevages et le revenu des petits producteurs des régions de l’Est et l’Adamaoua

13/11/2020

Au Cameroun, l'agriculture et l'élevage sont porteurs de croissance et d'emplois. Par les effets d’entraînement qu’ils ont sur les autres secteurs de l'économie nationale, ils contribuent à hauteur de 25% au produit intérieur brut (PIB) du pays et sont pourvoyeurs d'emplois à hauteur de 63% de la population active[1]. Malheureusement, ce secteur reste peu compétitif et marqué par des performances encore en deçà de ses potentialités.

De fait, le système pastoral camerounais fait de plus en plus face à une problématique de diminution des espaces de parcours et d’envahissement par les plantes non-appétées[2]. L’utilisation inégale de l’espace rural dans certaines régions du pays, le surpâturage, la pression sur les ressources en eau du fait des migrations et de l’afflux des réfugiés sont quelques-uns des facteurs qui impactent négativement sur le sous-secteur pastoral. Par ailleurs, les acteurs du sous-secteur pastoral au Cameroun ont en commun une faible capacité de production et de conservation du fourrage ; ceci  explique d’ailleurs des performances de production très faibles enregistrées par ces élevages, ne permettant pas toujours d’assurer un revenu adéquat aux producteurs.

La FAO contribue à valoriser le secteur pastoral au Cameroun

A la demande du gouvernement camerounais, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) apporte une assistance technique pour renforcer les capacités des petits producteurs des régions de l'Adamaoua et de l'Est, afin d'optimiser la productivité de leurs élevages et d’améliorer leurs revenus. A cet effet, la ville de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, a abrité du 02 au 05 novembre 2020, l’atelier de lancement d’un projet de coopération technique intitulé «Amélioration de la productivité des élevages bovins et petits ruminants par le renforcement des capacités des petits producteurs dans la production et la conservation du fourrage ». Dans sa réponse, la FAO a dans un premier temps soutenu l’Etat dans la formulation de ce projet et continue de l’accompagner pour sa mise en œuvre.Ce dernier vise l’amélioration de la productivité des élevages laitiers et d’embouche, à travers la promotion de bonnes pratiques de production et de conservation du fourrage.

Sur facilitation de la FAO appuyée par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), l’atelier a réuni une quarantaine de participants issus du Ministère de l’élevage, des pêches et industries animales (MINEPIA), les représentants des collectivités territoriales décentralisées (CTD), ainsi que les Organisations de producteurs des deux régions. L’objectif général de cette activité était de faciliter l’imprégnation des dispositions utiles et pertinentes en vue de la mise en œuvre optimale des activités du projet afin d’en favoriser l’appropriation.

L’atelier s’est déroulé en deux phases ; une première consacrée aux activités nécessaires au lancement du projet, une seconde sur la présentation détaillée de la méthodologie et les outils de ciblage des bénéficiaires. Au terme des quatre jours de travaux, les parties prenantes ont pu se féliciter d’avoir acquis une meilleure maitrise du projet et de la stratégie d’intervention y afférente. « Cette formation a réellement amélioré mes connaissances sur les méthodologies de collecte des données. J’ai découvert l’outil ODK et je suis désormais apte à collecter des informations par voie numérique et de manière efficiente » confie Patou Bah Morelle, représentante du Maire de la Commune de Batouri à cet atelier. De même, les participants et facilitateurs de l’atelier ont dans une approche consensuelle, élaboré et validé un plan de travail ainsi que les autres outils de la mise en œuvre du projet. Dans les prochains jours, les personnels formés effectueront une descente sur le terrain afin de procéder au ciblage des bénéficiaires du projet. Outre le renforcement de capacités, ces derniers recevront un appui en intrants, en petits matériels de production fourragère et en semences.

Améliorer la productivité des élevages pour combattre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle

Dans sa Vision 2035, le Cameroun aspire à un accroissement durable de la productivité et la compétitivité des exploitations agricoles familiales à différentes échelles. Cette expansion permettrait d’augmenter la disponibilité alimentaire, fournir des matières premières pour les industries et améliorer les revenus des producteurs. La gestion des pâturages est un aspect prioritaire pour la FAO et le gouvernement du Cameroun dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est sur cette base que le gouvernement du Cameroun et la FAO œuvrent de concert à l’amélioration significative des niveaux de production de lait et de viande dans le pays.



[1] Institut national des statistiques (ENS), 2016.

[2] Plantes non-consommées par le bétail.