FAO au Cameroun

Vers une agriculture péri-urbaine dans les localités de Douala et de Buea

08/12/2020

Grace à l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un atelier présidé par le Ministre de l’agriculture et du développement rural (MINADER) s’est tenu à Douala le 27 novembre 2020.Il marque le début effectif des activités du projet d’appui à l’intensification de la production maraichère dans les zones péri-urbaines de Douala et Buea.

Dans le plan de réponse humanitaire des Nations Unies au Cameroun (2019) [1], il ressort que dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, 70% de la population dépendent de l’agriculture comme moyens de subsistance. L’insécurité due à la recrudescence de la violence entre groupes armés et forces gouvernementales a engendré le déplacement d’environ 438 000 personnes, obligeant les agriculteurs à abandonner leurs exploitations agricoles. Cette situation a directement conduit à une baisse de la production agricole ainsi qu’à une hausse des prix des produits alimentaires de base. A ce contexte est venu s’ajouter la pandémie COVID19 avec une forte incidence négative sur les systèmes de production notamment du fait des restrictions de mouvements.

Compte tenu de ces successions de crise, et sur requête du gouvernement du Cameroun à travers le MINADER, la FAO a formulé le projet de coopération technique (TCP) intitulé « Appui à l’intensification de la production maraichère dans les zones péri-urbaines de Douala et Buea » qui vise à contribuer à l’amélioration de l’offre en produits maraichers frais et sains des villes de Douala et Buea. Le choix de ces deux localités s’explique par le fait que dans la région du Sud-ouest en crise, la ville de Buea est une zone de forte concentration de populations déplacées internes. Il en est de même pour la ville de Douala qui ces dernières années, accueille au sein de la communauté hôte, un grand nombre des déplacées internes. Du fait de sa logique d’intervention, ce projet s’inscrit résolument dans le cadre de l’axe opérationnel 1 du plan de riposte sectoriel du MINADER contre la COVID19.

L’objectif de l’atelier de lancement du projet était d’informer et de sensibiliser les principaux acteurs et parties prenantes sur le contenu du projet, les procédures, les mécanismes de son fonctionnement et de son appropriation, ceci afin de faciliter une participation active dans la mise en œuvre des activités sur le terrain. Présent à cette rencontre, le Représentant de la FAO, Athman Mravili a indiqué lors de son allocution que : « le maraichage périurbain constitue un axe d’intervention de choix dans la quête de la sécurité alimentaire de nos métropoles, puisqu’en un temps relativement court de 3 à 4 mois, on peut boucler un cycle de production et de ce fait, fournir au consommateur de quoi se nourrir et de quoi diversifier son régime alimentaire ». En effet,les produits maraichers composés essentiellement de fruits et légumes améliorent le régime alimentaire de leur apport en nutriments diversifiés. Nutriments qui constituent des complémentaires alimentaires de choix contribuant au renforcement de la résistance de l’organisme humain aux maladies infectieuses et parasitaires. De fait, les légumes jouent plusieurs rôles dans la santé et la nutrition de l’homme. Pour exemple, des légumes tels que les carottes, les choux et les haricots verts participent à réduire le risque de maladies cardiovasculaires en jouant un rôle de détoxifiant de l’organisme. D’où l’intérêt de promouvoir la mise en place de la production maraichère qui recèle d’énormes potentialités aussi bien en termes de contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle qu’à la croissance économique et à la création d’emplois en milieux péri-urbains et ruraux, notamment à l’endroit des jeunes et des femmes.

Producteurs: l'efficacité des méthodes d'approvisionnement.

L'agriculture péri-urbaine, en particulier la production de légumes, a pris de l'ampleur dans les villes et aux alentours en tant qu'activité informelle pratiquée par les habitants pauvres et sans terre. Grâce à la grande diversité des espèces horticoles, il est possible, pendant toute l'année, d'avoir une production, un emploi et des revenus. Les personnes qui pratiquent cette activité se sont aperçues que l’agriculture péri-urbaine peut être réalisée sur de petits lopins de terre, en utilisant efficacement des ressources limitées en eau et en terre.

Si le projet lancé dans le cadre de l’atelier rentre dans la catégorie qualifiée au sein de la FAO, de Projets de Coopération Technique, c’est qu’il résulte d’un accord de coopération avec le Gouvernement avec pour exemples de modalités opératoires de conduire des petites études exploratoires ou des études d’envergure au bénéfice du pays ou encore d’introduire des innovations qui ont fait leurs preuves dans des environnements similaires à travers le monde. Ce type d’initiatives, productrices de savoir et de preuves, ont in fine vocation à servir de base de modélisation ou de catalyseur d’actions de plus grande envergure.